L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

A.E.M.B., discours du 7 mars 1929

Monsieur Décamps a gardé dans ses cahiers le discours qu'il prononça pour la remise des Palmes (académique) à Monsieur Fourquer. C'est une reconnaissance officielle des aides matérielles apportées à l'Association par le directeur de l'usine des Moulins-Bleus, en accord avec la société Saint-Frères. Le directeur partira l'année suivante, dès lors les programmes ne seront plus imprimés...

Discours du 7 mars 1929. Palmes académiques remises à M. Fourquer

"Monsieur Fourquer,

La juste récompense que vient de vous décerner M. le Ministre de l'I(nspection) P(ublique) arrive, à notre gré, un peu tardivement. Nous eussions voulu, en effet, profiter de notre dernière fête pour vous remettre publiquement les palmes que, dans un instant, nous aurons l'honneur d'épingler sur votre poitrine. Il nous eût été agréable de souligner devant l'assistance tout le bien dont vous faites profiter nos Associations : vous méritez hautement cet éloge.

La promotion des nouveaux officiers d'académie parue à l'officiel après cette date nous a ôté ce plaisir. Force nous est donc de faire les choses plus simplement sans que, pour cela, la sincérité de nos paroles soit aucunement amoindrie.

Vous avez devant vous, Mr Fourquer, à côté du personnel enseignant, la totalité des membres de nos Associations et je suis chargé , par eux, de me faire leur porte-parole afin de résumer des divers titres qui vous ont valu cette flatteuse distinction. Ainsi ils la justifieront et montreront qu'elle est l'aboutissement logique de l'intérêt constant que vous portez aux Oeuvres complémentaires de l'Ecole.

A nos yeux, vous jouez un double rôle, Président d'honneur de nos groupements, de par votre situation et votre prestige, vous donnez à nos fêtes plus de solennité : non content de rehausser leur éclat, vous favorisez à tel point nos travaux que nous vous considérons, à juste titre, comme notre bienfaiteur. Sans vous, nous ne pourrions rien, et notre bonne volonté se heurterait à de telles difficultés matérielles qu'il serait impossible d'organiser ici aucune réjouissance. C'est par vos soins que nous profitions d'une salle spacieuse chauffée et éclairée à souhait, d'une vaste scène ; que nous possédons des décors, un rideau, etc. c'est à dire les premiers éléments, ceux qui sont indispensables aux manifestations théâtrales, et tout cela sans bourse délier.

Nous avons assez l'habitude d'entendre nos collègues se plaindre amèrement de frais d'organisation très lourds - frais que nous ne connaissons pas ici - pour apprécier d'autant les gentillesses que vous nous prodiguez. De par votre obligeance, vous venez donc directement en aide à notre caisse qui peut ainsi se maintenir dans une situation prospère. Vos bienfaits se révèlent encore du côté des sports : Faut-il un sautoir, un stand, tout autre chose, notre désir est à peine exprimé que déjà les ouvriers sont à l'oeuvre.

Comment, dans ces conditions, ne viendrais-je pas, en notre nom, et au nom de la jeunesse qui profite de vos libéralités, vous dire un reconnaissant merci. Dans notre pensée, nous associons la Maison Saint qui accepte de suivre votre initiative sachant qu'elle sert une cause qui est la notre et que vous encouragez si  bien : la sauvegarde de l'adolescence.

Vous voyez, Mr Fourquer, que votre boutonnière méritait bien qu'un mince ruban violet la vint fleurir un jour. N'est-il pas, à nos yeux, comme aux yeux de la population des Moulins-Bleus qui vous apprécie et vous respecte, la juste récompense de ce que vous faites pour nous. N'est-ce pas ainsi qu'on a pensé en haut lieu et le Ministre qui vous honore l'a fait en connaissance de cause : vos services lui avaient été transmis et fortement soulignés par nos chefs hiérarchiques.

En témoignage de notre reconnaissance, veuillez accepter, Mr Fourquer, ces palmes que vous offrent les Anciens et Anciennes Eléves des Moulins-Bleus. En même temps qu'elles servent un souvenir de famille, elles resteront le témoignage vivant de l'intérêt que vous avez porté à la post école et la preuve tangible de notre gratitude.

Mme Fourquer, nous avons voulu que vous ayez aussi votre part dans cette manifestation. Si M. le Ministre n'a pu récompenser que le chef de la communauté, nous avons à coeur de combler cette lacune par des fleurs et vous prions d'accepter cette gerbe de notre respectueuse déférence.

Pour nous tous, cette soirée est l'occasion d'une grande joie. Nous sommes sincèrement heureux de voir votre mérite officiellement reconnu. Puisse cette joie inonder aussi votre coeur et puisse-t-elle surtout vous convaincre que vous avez le droit de vous enorgueillir du bien que vous avez répandu. Nous vous savons trop modeste le faire, mais nous ne craignons pas, nous, de l'affirmer bien haut, et de vous redire au nom de tous et de toutes  : Merci, Mr Fourquer, merci de tout ce que vous faites pour nous."

 

Remerciements : Charles Décamps, archives AEMB détenues par Jacky Hérouart.

Dernière mise à jour de cette page, le 6 avril 2007.

 

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