Carte de J. Surhon, dite d'Ortelius, 1579 ADS, 1 Fi Picardie, n° 8 Cette carte (0,516 m. x 0,327 m., échelle d'environ 1/364 000) est la première carte imprimée de la Picardie. Elle porte le n° 1 des 416 cartes diverses que H. Macqueron répertorie dans son Iconographie du département de la Somme et elle est également citée par Garnier. Gravée par Jean Surhon en 1579 cette carte est aussi la première carte imprimée qui mentionne Lestoielle (L'Etoile). Le médaillon indique le nom du graveur "Picardiae Belgicae regionis descriptio. Joanne Surhonio auctore.", et en bas à gauche on relève la mention du privilège royal et la date "Cum Imp. et Reg. privilegio decenn. 1579". Cette représentation de la Picardie, que l'on devra regarder avec beaucoup d'indulgence, est dite d'Ortélius en référence à la présence de cette carte dans l'album que celui-ci publia en 1587, le "Théâtre de l'Vnivers contenant les Cartes de tovt le monde avec vne briève déclaration d'icelles Par Abraham Ortelivs. Le tout reveu, amendé et augmenté de plusieurs Cartes et déclarations faites par le mesme autheur, MDLXXXVII". Le flamand Abraham Ortélius avait acquis la renommée après la publication de son Theatrum orbis terrarum (Anvers, première édition en 1570). Au voisinage de L'Etoile, on reconnaît Loupre (Longpré), Hangiers (Hangest), S. Auuyn (St-Ouen), ainsi que Cocquerel et Longs (mais en positions inversées, première erreur !). Il manque par contre les villages de Flixecourt, Condé et Folie. Et la Nièvre, rivière non dénommée sur cette carte (dont la souce est située près de Canaples) est représentée ici comme une bien importante rivière ! Quant à son affluent (ayant sa source à Domart), il la rejoint maladroitement, non pas en amont de St-Ouen mais presque au niveau de la Somme... Graveur très fantaisiste ou erreurs de relevé ? Plus grave, plusieurs noms des villages sont totalement inventés. Et l’on comprend pourquoi : si Aly et S.Vaulx tiennent lieu et place du Flixecourt manquant, c’est que le graveur a lu Fly-scourt (Flixecourt écrit de part et d’autre de la petite rivière...) en l’interprétant comme noms de deux villages distincts de calligraphie très voisines, Aly et s.vaulx, et en les honorant même de majuscules ! De même le second Alÿ n’est autre que YSeü (Yzeux, pas facile à lire quand on n’est pas du pays...). Par contre il est plus difficile de comprendre comment Bourdon est devenu Paselle et pourquoi Condé et Folie se sont métamorphosés en un seul Espinoy ! Enfin la mention Vivier, au niveau de Moreaucourt, ne serait pas à attribuer à une dépendance disparue de Flixecourt (Garnier) mais tout simplement à la présence d'un vivier (il y en avait d’ailleurs effectivement un au prieuré), de même que personne n’aurait l’idée de prendre Chasteau pour un hameau de Pont de Remÿ ! On remarquera enfin, mais toujours avec circonspection, que la mer arrive jusqu'à Abbeville et que la ligne pointillée de la limite Est du PONTHIEU place résolument L'Etoile dans ce Ponthieu. Cette même carte de la Picardie fut gravée
à nouveau par Surhon en 1592 [AN, CP/NN/201/17], pour le Théatre
Françoys du français Bouguereau [Dainville, p. 17,
36 et 319], pour le petit atlas du célèbre Mercantor
en 1628 [BM Abbeville, n° 4769, p. 223 (moins précise, mais
toujours avec les mêmes erreurs)] et bien des fois encore, avec
l’apparition de la couleur, jusque dans les somptueux atlas publiés
en 1638 par Blaeu. |
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