L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Objets divers provenant du château

Le château ayant été détruit en 1951 il ne reste plus guère d'objets provenant de ce passé seigneurial qui soit détenu par les propriétaires et héritiers. Quelques objets furent toutefois sauvegardés et sont retrouvés dans des collections privées. C'est volontairement que je ne publie pas encore quelques autres photographies et commentaires (portes, argenterie, etc.).

La Sainte au serpent

Une statuette (au serpent), dont on dit qu'elle se trouvait au rez-de-chaussée du château de L'Etoile, fut offerte par Marius Pecquet à la commune de L'Etoile vers le début de l’année 2005, avec souhait d'une restauration. Monsieur A. Castello, maire du village, a contacté un restaurateur du Vimeu, lequel n’a pas été en mesure ni de dater ni de restaurer la statuette. Elle est donc restée en son état d’origine, bien qu'apparemment il y a eu des essais de décapage importants, surtout dans le dos.

Cette statuette en bois peint et doré mesure 66/67cm de hauteur, y compris le socle de 20cm de diamètre. Elle pèse 4,700 kg. Le socle a été évidé à la gouge en un petit cône terminé par un axe creux de 18 cm de longueur et d'un diamètre d'un peu plus d'un centimètre de diamètre, axe certainement destiné à recevoir une fixation.

   

Cette statuette, dont il manque la couronne et les deux bras, représente la Vierge debout. De son pied droit elle écrase la tête d'un long serpent (environ 80 cm) ondulant tout autour d'une demi-sphère terrestre, avalant, la gueule grande ouverte, une boule. Le thème est bien connu : C'est en fait la représentation des apparitions de la Vierge à une jeune novice des Filles de la Charité, rue du Bac à Paris en 1830. Le 27 novembre 1830, la Vierge était apparue une seconde fois à Catherine dans la chapelle. Elle vit comme deux tableaux vivants en fondu enchaîné dans lesquels la Sainte Vierge était debout sur un demi-globe terrestre, ses pieds écrasant un serpent. La Vierge demanda alors que soit frappée une médaille à son effigie. Cette "Médaille Miraculeuse" fut ainsi crée et diffusée à plus d'un milliard d'exemplaires dans le monde.

    

Crucifix

Un crucifix provenant aussi du château (témoignage du vivant de Colette Magnier) présente un socle à trois faces portant chacune une tête, dont peut-être celle d'une femme, qui n'ont pas été identifiées !

    

Ces personnages sont-ils bibliques ? Qui saura reconnaître ces personnages ?

Statuette sans tête

La petite statuette, malheureusement sans tête, mesure 23,5 cm de hauteur, y compris le socle de 8 cm x 6 cm de base et d’environ 3 cm de hauteur. Des traces de colle témoignent de tentatives passées de refixer la tête, mais celle-ci est malheureusement restée introuvable. Il manque aussi le pouce et l’index de la main droite, certainement cassés lors d’une chute. De couleur ocre, d’aspect marbré, la statuette semble en biscuit. Derrière le socle est gravé une mention peu lisible « DETOS1 » (?)

  

L’homme, semble-t-il, est debout, les pieds nus apparaissant sous une grande cape ou bure. Cet habit au plissé très harmonieux recouvre amplement le personnage, depuis les épaules jusqu’au sol.

Le personnage porte dans ses bras, ou plutôt présente, un tout jeune enfant aux cheveux bouclés et aux joues rebondies. L’enfant, plutôt un bébé puisque sa tête est disproportionnée, semble endormi, les yeux fermés, un pied ballant, mais sa tête est bien droite et le torse est relevé. L’on a placé sur le corps de l’enfant une croix qui s’appuie sur son bras droit. Du creux du bras droit le personnage semble maintenir un bouquet de trois fleurs de lys, ce qui laisse penser qu'il s'agit de St-Antoine de Padoue et l'Enfant Jésus.

Saint-Antoine de Padoue

La statuette, en plâtre, mesure 44 cm de hauteur, y compris sa base carrée (de 10 cm de côté et de 2 cm de hauteur). Elle pèse 1,400 kg. Cette statuette était présentée sur socle indépendant, également en plâtre, de couleur verte et de dimensions : 19cm de hauteur et de 15cm de largeur. La base de la statue et le socle sont percés de trous destinés à l’assemblage. La statue est à peu près en bon état, mais l’Enfant Jésus que le Saint devait soutenir de sa main droite a disparu et le livre qui l’accompagne souvent est cassé.

Saint-Antoine, tonsuré et portant sandales, est revêtu de la bure franciscaine marron foncé maintenue par la traditionnelle cordelière à nœuds. Il tient dans sa main droite un bouquet composé de 3 fleurs de lys. Dans la main gauche, le livre et l'Enfant Jésus manquent en partie.

   

Fernando de Bulhões naquit vers 1195 à Lisbonne. Il reçut le prénom Antoine après avoir rejoint l'ordre de François d'Assise. Montrant un très grand talent d'orateur et d'érudit il fut à Rome un conseiller du pape Grégoire IX. Il mourut d'épuisement durant le Carême en 1231, près de Padoue. Il devint le saint national du Portugal, dont les explorateurs le firent connaître du monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés et des prisonniers. Mais à partir du XVIIe siècle, saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu.

Poupée en paille et cire

   

Cette poupée mesure 61 cm de hauteur. Elle est clouée sur un socle en bois (14 x 13 x 2 cm) de couleur chêne foncé. Cette poupée provient du château de L'Etoile où elle était présentée sous un globe de verre qui a du être cassé lors d’une chute. Il est manifeste que la poupée a été brisée, et recollée, en particulier à la tête à plusieurs endroits. Il ne reste que le pouce et l’annulaire de la main droite, l’annulaire et l’auriculaire de la main gauche. Le pied droit est cassé sur le côté, le pied gauche manque.

La tête et la collerette, les avant-bras et les mains, les jambes et les pieds sont en cire. Le corps, maintenu par une sorte de combinaison de toile blanche, est en paille ; on l’aperçoit là où manque le pied gauche, qui crisse lorsque l’on presse à cet endroit.

La poupée a les yeux bleus et un visage très fin. Ses lèvres entr’ouvertes découvrent, de façon surprenante pour une poupée, les incisives supérieures !

Cette poupée est revêtue d’une robe en toile écrue, comportant de longues manches. Ce vêtement est très abîmé, tombant presque en charpie. La robe est ceinturée d’une cordelette au bout de laquelle subsiste un gland. Elle est recouverte d’une cape de tissu rouge, épinglée à la robe dans le dos au niveau du col. Cette cape poussiéreuse est toutefois de bien meilleure conservation que la robe. Peut-être plus récente, elle rehausse par sa couleur chaude une poupée à l’aspect un peu triste mais si attachante !

Calice

Le calice est le vase liturgique où se fait la consécration du vin. Celui-ci mesure 23 cm de hauteur, y compris le socle de 3 cm. Son ouverture la plus évasée est d'un diamètre d’environ 8,6 cm, à peine plus petit que celui du socle. Le calice avait été argenté, mais cette mince couche est très dégradée et ne subsiste plus en totalité que sur le pied, intact bien que piqueté. Le socle est en bois.

On peut être surpris de trouver un calice dans le château de L'Etoile. Mais n'est-ce pas une preuve de l'existence de la chapelle du château, seulement connue pour y avoir été le lieu de célébration en 1784 du mariage de Amélie Constance Jourdain, fille du seigneur...

 

Crédits photographiques et remerciements : Paul Pecquet, Charline Chamu-Pecquet (descriptions et photos ; la statuette au serpent lui avait été confiée sans pouvoir être expertisée et a donc été rendue à la mairie), collections privées.

Dernière mise à jour de cette page, le 1er juillet 2008.

 

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