L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Noël GROULLE ne fut curé de L'Etoile que durant 4 années (1720/1724) mais il est très connu pour son épitaphe et sa célèbre mention "Le choeur fut rebatie", souvent interprétée à tord avec un sous-entendu d'église totalement reconstruite à partir de 1720/1724 !
Cette épitaphe est surtout connue depuis que Goze publia en 1863 ses notes sur L'Etoile dans le Mémorial du Dimanche (p. 297). Elle avait été gravée en mémoire de Noël Groulle, curé de L'Etoile décédé de la suette le 12 juin 1724. Mais Goze n'en avait pas livré le texte intégral, et le bloc de calcaire sur lequel elle est gravée et qui se trouvait encastré dans le mur sud, sous le vitrail n° 6, est maintenant tombé (mai 1997). Le gel a fait se déliter la roche friable, si bien que le texte n'est plus complet. On remarquera toutefois, et malgré une orthographe hésitante, que cette épitaphe est écrite en alexandrins. S'il apparaît dans le texte que ce curé vit la reconstruction du chœur, et le réarrangement des bancs (?), ce qui est logique, Goze va plus loin, affirmant que "L'église a été renouvelée en grande partie, en 1724, comme l'atteste l'épitaphe en vers d'un curé qui, étant mort de la suette, fut enseveli dans l'intérieur".
A signaler que l'épitaphe laisse entendre que le corps du curé fut inhumé en face du Crucifix (Vis à vis ce monument..., devant le crucifix), alors que cette dalle se trouvait au niveau d'un vitrail où l'on n'a pas connu que le Christ en Croix y fut positionné. Soit donc le crucifix se trouvait initialement au niveau de la baie 6, soit – ce qui est plus probable –, la pierre tombale se trouvait au sol (dans l'axe central, au début de la nef) et fut déplacée lors d'un repavage de l'église (peut-être celui de 1868).
Ci-dessous les strophes retrouvées (et une proposition de restitution des parties manquantes) :
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Vous
q... vol... [Saints lieu]x Sur cet épitaphe daig[nez lever] les yeux Hélas, qui ... ... ... [pl]aindra le sort Que la jeunesse n'a pu gar[antir à] la Mort. Quatre ans, très digne curé de ce vilage, Périt de la suette à trente[-hui]t ...on... Le choeur fut rebatie, et [les] bans(?) arran[gés] Par ses peines, son zèle et ses soins [re]do[ublés]. Son corps, pour récompense mort en u[n instant] Fut enterré vis à vis de ce monument. Trop actif aux mourans, il a perdu la vie. Dites-lui un SALVE devant le crucifix. Songez en même temps, semblable à un voleur, Que la mort surprend les vivants à toute heure. Obiit die sanctissimae trinitatis 12 junii Anno d(omi)ni 1724 [De p]rofondis + Requiescat in pace. |
J. Hérouart a observé que sur une tranche de la pierre était aussi gravé la première ligne de l’inscription « Vous q.. vol.. Saints Lieuxs » [communication 1999].
Crédit photographique : G. Lancel (Epitaphe, et agrandissement, photographiée au sol, dans l'herbe - 15/05/97)
Dernière mise à jour de cette page, le 11 novembre 2007.