L'Association théâtrale, 1927

Rue de L’Eglise – jadis rue du Presbytère –, avant 1875, la deuxième habitation à droite en descendant cette rue depuis l’église était un café appelé « Café de l’Eglise ». De fait, le recensement de 1872 mentionne que Narcisse Fricot était cafetier. Son épouse était Zélie Dulin et ils avaient un fils Fernand. Plus tard, vers 1880, Marie Gauduin, épouse de ce Fernand Fricot, poursuivit l’activité des lieux comme cafetière tandis Fernand était employé, probablement à l’usine (Recensement de 1881). Il semblerait que c’est à partir de cette époque que ce café fut appelé « Café Marie Peureux ».

Les recensements suivants ne font plus mention de cafetière, mais il est certain que le nom de Café Marie Peureux perdura et que, bien après 1930, l’on en parlait encore...

La photo ci-dessous date de 1927 environ. Elle fut prise, dit-on (mais ce serait à confirmer), devant ce café alors tenu par une autre Marie, Marie-Thérèse Melun, épouse Henri Vincheneux. Henri, qui avait dans un premier temps travaillé chez Saint-Frères à la forge, était devenu patron en s’installant à son compte en vendant et réparant des vélos dans le garage à côté du café. C’est là qu’en 1929 Robert Dupays, alors âgé de 7 ans, avait accompagné son père afin de choisir son premier vélo. Le café était fréquenté par un appelé Bocquet (n° 5), simple client ou apparenté avec l’un ou l’autre des propriétaires, on ne sait plus. Toujours est-il qu’il était très souvent présent et qu’il se trouve sur la photo !

Dans le village, « à L’Etoile », on était un peu jaloux des activités et du succès de l’Amicale des Anciens et anciennes Elèves de l’école des Moulins-Bleus. Thérèse Debruicker, aujourd’hui décédée, se souvenait : il n’y en avait que pour eux, concerts, voyages, manifestations diverses... Aussi un groupe de jeunes gens « de L’Etoile » créa une Association Théâtrale. Après plusieurs répétitions, les charges des costumes à réaliser et du matériel à rassembler, et bien d'autres difficultés à maîtriser, un certain dimanche, tout fut prêt ! Gonflés à bloc, les acteurs de la première représentation, et des quelques autres qui suivirent, présentèrent leur spectacle dans la grande salle du café Marie Peureux, dont on avait pris soin d’enlever le billard qui trônait au milieu de la salle. Ce ne fut pas un énorme succès, mais c’était encourageant pour l’avenir.

« Nous étions plein de bonne volonté, poursuit Thérèse, malheureusement sans expérience et surtout sans aucune aide, notamment d’une personne compétente qui aurait pu nous conseiller. Aussi, après quelques représentations, il fallut se rendre à l’évidence qu’il était préférable de tout arrêter. Nos activités ne durèrent donc que l’espace de quelques mois et je t’offre cette photo, unique témoins de notre association. »

Il faut savoir que l’AAEMB rivale était fédérée à l’Union Départementale des Œuvres péri et post-scolaires de la Somme dont M. Décamps était aussi le trésorier. Il pouvait obtenir des aides financières et matérielles pour l’organisation de ses manifestations, aides qui firent défaut à l’Association Théâtrale...

Remerciements de Jacky Hérouart à Thérèse Debruicker (photo et propos recueillis avant 1979), Marceau Lagache, Francis Valois, Robert Dupays, Josué Vasseur et Jacques Jouenjean.

L'Association Théâtrale, vers 1927

De gauche à droite, derrière, contre la rambarde : 1) Gérard VASSEUR ; 2) ... ;

Au fond, tout à gauche (hors Association) : 3) ... ; 4) Victor CAILLEUX (?) ; 5) ... BOCQUET ;

2^e rang : 6) Charles DEBRUICKER ; 7) Robert MORVILLETZ ; 8) Charles PECQUET ; 9) Marcel RENOUARD ; 10) Paul BUE [entre les jambes du dessus] ;

Intermédiaires : 11) Fernand DELARASSE ; 12) Marceau PERONNE ; 13) Ferdinand PATRY [le plus à droite] ;

Devant : 14) Joseph BARBIER ; 15) Thérèse BILHAUT, ép. Debruicker ; 16) Jeanne PERONNE, ép. Pecquet ; 17) Jeanne BRASSART ; 18) Pierre DIMPRE ; 19) Paul HURIER.

D'après un texte et une photo de J. Hérouart. Dernière mise à jour de cette page, le 30 mai 2006.