L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Mahieuet Fremin, traître en 1443

 

Alors que la Guerre de Cent ans allait enfin se terminer et que Raoul d'Ailly était vraisemblable seigneur de L'Etoile, ce village se fit tristement connaître par un traître natif de cette paroisse. Son nom était Mahieuet Fremin. Voici ce que l'on en sait, à travers les pièces conservées par les archives locales et nationales.

En 1443 L’Etoile s’illustre tristement en la personne d’un traître natif de ce village et qui sema la désolation dans les environs de Rue, place tenue du duc de Bourgogne par Guichard Bournel, capitaine de la ville : " sous le commandement d'Henri Bourchier, la garnison anglaise du Crotoy eut toutes ses aises pour ravager les environs et terroriser les paysans. Ces soldats inhumains étaient guidés dans leurs expéditions de jour et de nuit, en 1443, par deux traîtres connaissant admirablement le pays, l'un nommé Jean de Saint-Ladre, originaire du bourg de Picquigny, l'autre appelé Mahieuet Fremin, né à l'Etoile " [MSAP, t. 50, p. 346-8 (d’après Abb. BB 60, f° 71 et 72, archives détruites)].

La capture des deux renégats fut l'œuvre de Jacques de Longroy, un écuyer chef de compagnons de guerre, qui après s'être emparé, en 1443, d'hommes de la garnison du Crotoy eut la chance de trouver le couple de déserteurs parmi ses prisonniers. Ceux-ci, considérés comme un butin de guerre, ne furent remis à Léonard Danquasmes, lieutenant-général du bailli d'Amiens, qu'après tractations et versement à Jacques de Longroy et ses compagnons d'une honnête rémunération de 50 livres parisis. Le 28 février 1443 (année vieux style, soit 1444 n.s.) une somme de 24 livres parisis fut encore allouée à Andrieu de La Morlière, prévôt de Beauvaisis, pour aller quérir les prisonniers au château de Beauvoir où ils avaient été conduits, et les ramener au beffroi d'Amiens, pour les mettre sous la garde de Galois du Wez, chepier (geolier).

"Le procès et la condamnation de Jean de Saint-Ladre et de Mahieu Fremin furent choses vite faites, au bailliage, grâce à l'activité de Léonard Danquasmes. Les coupables furent conduits sur la place du Marché, au pied du pilori, où ils furent décapités. Le bourreau était alors Jacques Ernoult."

"Les corps des suppliciés furent ensuite trainés à la justice, c'est à dire aux fourches patibulaires, où ils furent suspendus pour inspirer l'horreur d'un tel crime et la crainte de la peine qui le suit." [BSAP, t. 34, p. 207-215, d'après A. Huguet qui reproduit intégralement la pièce justificative tirée de BN, fr. 26072, n° 4948].

 

 

Publication Ghislain Lancel

Dernière mise à jour de cette page, le 22 octobre 2007.

 

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