L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL
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Rémouleur itinérant, à L'Etoile

Les femmes au foyer dans les années 50 à L'Etoile se souviendront sans doute de ce rémouleur qui passa dans notre village durant une dizaine d’années, à raison de deux à trois fois par an. Il n’habitait pas L'Etoile et personne ne savait même d’où il venait (de Talmas ?), mais il faisait partie du paysage. Souvent, on attendait même son retour avec impatience. Il y avait toujours des ciseaux, des couteaux « à repasser », et pour les hommes, c’étaient aussi bon nombre d’objets tranchants, en particulier la serpe qui avait besoin de ses services. Une bonne serpe était indispensable, tant pour préparer le petit bois destiné à allumer le feu que pour tailler les rames pour les haricots grimpants du jardin.

Le rémouleur annonçait son arrivée à l’aide d’une cloche et s’installait au beau milieu de la chaussée. Comme à l’époque il n’y avait pratiquement pas de voitures à l’Etoile, il restait là, parfois plus d’une heure au même endroit. Il s’asseyait sur une planche posée au travers des brancards de sa petite voiture à bras puis actionnait avec ses pieds un jeu de pédales qui faisait tourner une roue d’environ 60 à 70 cm de diamètre (visible sur la photo). Elle-même, par le biais d’une courroie, entraînait le pignon de la meule (visible également sur la photo).

Parfois notre rémouleur était en colère ; n'avait-on pas idée d'amener des couteaux si mal entretenus ! Alors les jurons éclataient, les siens, pas nos vulgaires "Nom de D..."  Lui, il n'en avait que pour St-Jean ! "Des ciseaux dans un pareil état, si St-Jean voyait ça...". Pourquoi St-Jean ? En fait, c'est St-Jean-Baptiste, le patron de rémouleurs bien-sûr !

Nous venions avec le matériel défectueux à repasser, sans oublier « de quoi régler la réparation » et avec l’obligation de laisser en plus une petite pièce vu la modicité des tarifs. Selon la taille du couteau, il en coûtait entre 15 et 25 francs (les francs d’avant 1960, soit environ 30 centimes d’euros) et un peu plus pour une paire de ciseaux.

Quant aux enfants, la curiosité provoquait immédiatement un attroupement. Ils sont donc nombreux sur cette photo, prise en fin d’année 1954, en bas de la rue des Castors, en face du N° 2 (René Séguin, charcutier). Les clôtures n’étaient pas encore posées.

Derrière, de gauche à droite : 1) A gauche, grande fille en blanc : Jeanine Lancel ; 2) De profil, le nez devant la roue : Jacky Lucas ; 3) En partie caché derrière la roue : Gérard Hérouart ; 4) Fillette au visage coupé par la roue : Lucette Boudin ; 5) Main au menton : René Boudin ; 6) Col blanc : Jacky Hérouart ;

Autres : 7) Fillette de profil, devant la N°1 : Buteux (?) ; 8) Fillette avec robe à bretelle : Jacqueline Hérouart ; 9) Garçon de profil, mains dans le dos : Jules Viarre (?)  ; 10) Fillette en blouse noire : Colette Nicaud ; 11) Garçon avec un ballon : Francis Nicaud.

 

D'après une idée et un texte Jacky HEROUART (21 septembre 2006). Photo J. Hérouart.

Dernière mise à jour de cette page, le 2 octobre 2006.

 

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