Le recensement de 1931

Observations générales

Par rapport au recensement précédent, celui de 1926, l’effectif de la population est globalement peu différent (1476 habitants, au lieu de 1504), mais les Moulins-Bleus semblent perdent près de 250 habitants (407 au lieu de 646) ! En fait cette baisse n’est qu’artificielle et montre qu’il faut comparer les chiffres de la population des Moulins-Bleus avec prudence. Jusqu'au recensement précédent aucune distinction n’était faite entre les Moulins-Bleus et la Cité des Moulins-Bleus. Les Moulins-Bleus correspondaient, à proximité de l'usine, à tout ce qui n’était pas attenant au « chef-lieu », au vieux village. Avec pour la première fois des dénominations pour les cités, Cités neuves n° 1 et n°2, Cité Beldame et Cité des Prés, les effectifs réels sont ainsi mieux connus et rééquilibrés. La population des Moulins-Bleus n’a pas baissé ; c’est seulement que le toponyme ne regroupe plus l’ensemble des populations éparses mais exclusivement les habitants de la Rue dite Cité des Moulins-Bleus.

Le recensement, daté du 27 mars 1931, est signé Roger Roucoux, maire. Le détail du récapitulatif (sachant que Rue d'Amiens prolongée est dit Route de Flixecourt dans le cahier) mentionne :

Les cités et le château

Ce recensement mentionne pour la première fois quatre cités ! Toutefois, au moins deux d’entre elles étaient déjà construites lors du précédent recensement. La Cité Beldame (11 maisons) est principalement occupée par de jeunes ménages. Mais des familles plus anciennes (VERITE, DAUSSY, CAILLY) laissent penser que cette cité était déjà réalisée au moins lors du précédent recensement, en 1926 (Moulins-Bleus, maisons 279 à 286 et voisines). De même la Cité neuve n° 1 (14 maisons) porte déjà mal son nom puisque la totalité des familles occupantes (sauf une transmission LEFEVRE) se retrouve groupée de même dans le cahier de 1926 (Rue des Moulins-Bleus, maisons 416 à 429) et même dans celui de 1921 (maisons 414 à 427). La Cité des Prés (16 maisons) est certainement recensée aussi, mais sans appellation, dans le cahier de 1926, en fin de liste des Moulins-Bleus (maisons 430 à 444), juste après celle présumée des occupants de la première cité neuve.
Par contre la Cité neuve n° 2 (15 maisons) est récente puisque ses occupants sont dispersés dans le précédent recensement. Ils viennent de nombreux endroits différents du village, les ROUCOUX et les MOREL des Moulins-Bleus, les LEBLOND de la Cité route d’Amiens, les PORTAT de la rue St-Martin, les LEVEQUE de la rue d’Amiens et les BOULANGER de la rue d’Abbeville, pour ce qui concerne les premiers recensés de cette cité.

Curieusement la Cité route d’Amiens, autrement dit la Cité des 21 maisons, n’est plus mentionnée dans ce recensement de 1931, mais on la retrouve au bout de la rue d’Amiens, maisons 212 à 232 (avec de nombreux déménagements et un ordre d’enregistrement des familles apparemment en sens inverse). Le château n’a plus non plus les honneurs d’être explicitement mentionné ! Ses occupants sont toutefois bien là, même si leur effectif est en baisse : rue St-Martin, maison 233, avec 40 personnes (19 appartements occupés), et maison 234 avec Céline Magnier, logeuse (âgée de 75 ans). Beaucoup des occupants de ce château ont changé depuis le recensement de 1921. Ainsi la famille MARECHAL est partie s’installer Cité Neuve n° 2, les VANDEPUTTE sont à la Cité Beldame, les DUPRE rue d'Amiens ainsi que Louis LECOCQ, concubin !

Signalons enfin que les quatre maisons du Chemin de St-Ouen ne devraient pas avoir disparu et que l’on devrait par conséquent les retrouver dans la rue Gaillarde.

Emplois

Saint-Frères, on présume que c'est en totalité aux Moulins-Bleus, fait travailler 698 personnes de L'Etoile (267 femmes - 431 hommes). Le personnel est souvent sans qualification (188 ouvriers, 135 ouvrières), mais on dénombre 3 chefs (de filature, de tissage, mécanicien), 5 contremaîtres, 70 fileuses, 15 surveillants, 104 tisseurs, 27 tisseuses, etc. Quelque emplois sont annexes à l'usine ou rares comme boulanger (à la coopérative), ouvrier agricole (à la ferme) ou ferblantier.

On compte 39 patrons, ou patronnes, qui sont cafetière, charron, coiffeur, commerçant ou cultivateur, ou bien encore curé, médecin ou marchand de journaux. Pour 11 personnes, l'employeur est l'Administration (3 dans les Postes, 2 instituteurs et 5 institutrices, 1 cantonnier) et 21 ont un patron local autre que St-Frères (Flandre, Huteau, Creunet, l'entreprise Marion, chocolaterie Lacroix à Amiens, Courtin à Longpré, etc.)

Provenances géographiques

L'analyse détaillée a permis de confirmer, et d'identifier pour les personnes dont la date de naissance remonte à plus de cent ans, un total de 649 personnes natives de L'Etoile. Les 827 autres personnes recensées sont 29 enfants de l'Assistance Publique de la Somme, en pension à L'Etoile, d'autres personnes venant du même département ou des départements voisins (575 de divers villages de la Somme, 82 du pas-de-Calais, 16 de l'Oise et 4 de la Seine-Maritime), ou d'autres travailleurs d'origine très diverses (de l'Aisne, de l'Allier, des Ardennes, du Calvados, 22 du Finistère, 16 du Nord, 22 de Paris, de Lyon, etc.), sans compter 8 étrangers (et non 6) bien implantés à L'Etoile, 5 belges (PHISEL, GOEMAERE, MENU, TITECA, MARVELIE), un indien britanique du Pendjab (Allah Dad Khan) et deux natifs du Luxembourg (STUMPF).

Données démographiques

On peut observer que la moyenne d'âge est d'un peu plus de 32 ans (32,24). Le doyen est Fleury LOURDEL, 89 ans.

Dernière mise à jour de cette page, le 11 octobre 2005.