| L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL | |||
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Par rapport au recensement précédent, celui de 1931, l’effectif de la population recommence à croître (1515 habitants, au lieu de 1476), et l'on est donc tout naturellement un peu plus nombreux Rue des Moulins-Bleus (418 habitants au lieu de 407). Ce sont essentiellement les maisons du village ancien qui supportent l'augmentation (50 occupants en plus) tandis que les autres cités, sauf les Mouins-Bleus, se vident un peu.
Ce recensement semble bien comporter quelques erreurs. Ainsi, la lecture du livre des loyers par quinzaines des locataires du château nous laisse logiquement penser que, faisant partie des locataires, Robert Jourdain devrait habiter rue St-Martin, alors qu'il est recensé rue d'Amiens (et peut-être de même pour les familles Boubeker et Martel). Plus curieux encore, Daussy, locataire de longue date n'est pas signalé au château, tandis que Rohaut et de Edouard Vincent, eux aussi locataires, ne sont mentionné ni au château ni même dans le village ! De même on sait que Emile Demarque et Juliette Flament, dont un fils Christian né en 1935 à L'Etoile, furent les fermiers de la ferme du château entre le décès de Céline Magnier en 1933 et la vente par adjudication de 1936. Ils ne sont pas mentionnés dans le recensement.
Dans ce recensement, le nom marital des femmes veuves n'est plus indiqué.
Le recensement, daté du 31 mars 1936, est signé du Dr Richard. Le nouveau maire (élu en novembre 1934) demeure rue du Pont, rue qui porte aujourd'hui son nom. Le détail du récapitulatif mentionne :
| Maisons | Ménages | Individus | Français | Etrangers | |
|---|---|---|---|---|---|
| Rue du Presbytère | 11 | 12 | 28 | 28 | |
| Rue des Juifs | 3 | 3 | 7 | 7 | |
| Rue Gaillarde | 23 | 24 | 70 | 70 | |
| Rue de St-Ouen | 5 | 5 | 10 | 10 | |
| Rue de Domart | 8 | 8 | 16 | 16 | |
| Rue d'Abbeville | 25 | 24 | 75 | 75 | |
| Rue du Pont | 37 | 36 | 108 | 108 | |
| Rue Jacques Antoine | 3 | 3 | 11 | 11 | |
| Rue du Sac | 10 | 10 | 32 | 32 | |
| Rue d'Amiens | 102 | 109 | 382 | 377 | 5 |
| Rue St-Martin | 20 | 42 | 104 | 100 | 4 |
| Sous total agglomérés | 247 | 276 | 843 | 834 | 9 |
| Cité Neuve n° 1 | 14 | 15 | 58 | 58 | |
| Cité Neuve n° 2 | 15 | 21 | 76 | 76 | |
| Cité des Prés | 17 | 16 | 61 | 61 | |
| Rue d'Amiens prolongée | 6 | 6 | 20 | 20 | |
| Cité Beldame | 12 | 9 | 32 | 32 | |
| Ferme de l'abbaye | 1 | 1 | 7 | 7 | |
| Cité des Moulins Bleus | 125 | 127 | 418 | 416 | 2 |
| Sous total éparse | 190 | 195 | 672 | 670 | 2 |
| Total général | 437 | 471 | 1515 | 1504 | 11 |
Par rapport au recensement précédent, il n'y a plus de nouvelles cités, même si curieusement le nombres de maisons varient d'une habitation en plus ou en moins ! Les actuelles cités rues A. Gigaut et V. Hugo s'appellent encore Cités neuves n° 1 et n° 2, et cette appellation perdurera d'ailleurs jusqu'en 1979 ! La Cité des 21 de la rue d'Amiens n'est pas nommée, mais ses occupants se retrouvent aisément (maisons 207 à 227).
Céline est décédée mais le château est toujours exploité en logements locatifs (43 personnes occupant 19 appartements, au numéro 228).
Surprise, les emplois des stelliens chez Saint-Frères, sont en baisse sensible d'une centaine de travailleurs et de manière semblable pour les deux sexes : 597 personnes empoyées (376 hommes et 221 femmes) au lieu de 698 personnes (431 et 267). C'est le nombre ouvriers d'usine qui baisse fortement, passant en 5 ans de 188 à 106. Est-ce à dire que les hommes qui sont restés chez Saint-Frères ont gagné en qualification, où est-ce seulement l'emploi déclaré qui a changé ? En tous cas, on dénombre maintenant 184 hommes tisseurs (au lieu de 104). Pour les femmes, on relève 60 tisseuses (au lieu de 27), tandis que les fileuses passent de 70 à 24. Par contre le nombre d'ouvrières d'usine est presque stable, diminuant seulement de 135 à 125. Les autres emplois chez Saint-Frères subsistent (mécanicien, menuisier, pareur, graisseur, etc), encadrés par 4 contremaîtres. A noter que Pierre Saint dispose, à son nom, d'un garde-chasse et d'un jardinier.
Où travaillent ceux qui ne sont plus à l'usine ? D'abord, et c'est une nouveauté, il y a 13 chômeurs, dont 4 femmes ! Par contre, le nombre d'employés chez un petit patron local double largement et passe à 46 (au lieu de 21). Parmi ces petits employeurs, on relève : la S.A. PROSPA (7 personnes, Peinture à Longpré-les-Corps-Saints, toujours en activité en 2005), DELALEUX (6, cultivateur), NORTIER (5, entrepreneur, terrassements), Olivier FLANDRE (3, épicier), etc.
On retrouve aussi les 40 petits patrons (dont 10 patronnes, le plus souvent en tant qu'épouses) qui sont charcutiers, charron, coiffeur, cultivateurs, débitants, épiciers, etc.
Les emplois dans l'Administration sont stables (PTT, employés communaux, etc.). Pour les enseignants, on note la présence d'une institutrice supplémentaire aux Moulins-Bleus, ce qui porte le total pour le village à 6 institutrices et 2 instituteurs.
En dehors des 715 naissances à L'Etoile (dont 360 identifiées de personnes nées y il a plus de 100 ans), on compte donc exactement 800 personnes originaires de toutes les régions de France (dont 16 enfants de l'Assistance Publique, sans précision), et même d'autres pays : l'Allemagne, avec Edwige KSIARZYK (Bonne chez Olivier FLANDRE), la Belgique, avec 8 personnes portant 7 noms de famille distincts, l'Inde (Allah Dav KHAN), le Luxembourg (Philippe et Marie STUMF), le Maroc (Lassen BOUBEKER), ainsi que la Pologne, représentée par Marianna GUMINSKA, épouse d'Achille PATRY.
On peut observer que les 1515 habitants se répartissent en 748 personnes de sexe masculin et 767 de sexe féminin. La moyenne d'âge est d'un peu plus de 32 ans (32,11). La doyenne est Estelle CAILLEUX, bientôt 91 ans.
Comme pour tous les recensements depuis le début de ce siècle, on pourra consulter les cartes postales pour espérer retrouver l'aspect extérieur des lieux d'habitation et de travail (du moins l'usine Saint-Frères) des habitants de L'Etoile. Mais, pour ceux qui ont l'occasion de la visionner, il y a mieux avec la cassette VHS du film L'Etoile Autrefois qui donne une large part à la vie associative des habitants des Moulins-Bleus et aux premiers congés payés de 1936 (films réalisés par M. Décamps, directeur de l'école des Moulins-Bleus et mis en cassette VHS par J. Hérouart).
Dernière mise à jour de cette page, le 9 août 2007.