| L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
En épousant Agnès d'Amiens, Jean I de Varennes devient le premier de cette nouvelle lignée à être seigneur de L'Etoile, pour la période allant de 1282 à 1379.
Ainsi qu’en témoignent de nombreux armoriaux généraux, la Maison de Varennes portait un blason de gueules à la croix d'or. Jean I de Varennes reçut la seigneurie de L'Etoile par son alliance avec Agnès d'Amiens, fille de Dreux III d'Amiens.
La généalogie Varennes semble :
Florent de Varennes (né vers1200 ??, vivant en 1275), connétable et maréchal de France [ADP, A 21 et 23](1), dont :
Jean I de Varennes (1240?? - 1324?), fils aîné , époux d’Agnès d'Amiens, et ainsi seigneur de L’Etoile, dont :
Jean II (1270?? - 1330/34), qui épousa en 1293 de Jeanne de Picquigny-Rouvroy, dont :
Jean III (1292?? - 1345?), qui épousa Jeanne de Cayeux, dont :
Jean IV (1320?? – 1344/45), qui épousa Isabelle de Bruyères, dont :
Jeanne, épouse Raineval.
(1) L'amiral Florent de Varennes (de Warenna pour son père et originaire de Varennes-en-Croix, d'où son blason) est mort à Tunis en 1270 pendant une croisade et il n'a pas pu naître en 1200 car il aurait eu 70 ans à sa mort pendant cette croisade... Il n'était pas Maréchal mais Amiral de France (et le premier d'une longue série) [Info : Michel Bataillard, Les Amiraux de France].
Pour information, une branche tardive donne Mahieu de Varennes (né vers 1258 ??, frère de Jean II ??), chevalier en 1314 [Demay, Clairambault, n° 9245, p. 280] dont Florent de Varennes (né vers 1288/98 ??), chevalier, fils du précédent, au blason formé d’une croix (27 juin 1318) [Demay, Clairambault, n° 9235, p. 279. Voir aussi l’armorial Navarre].
Jean I de Varennes (1240?? - 1324?) [G 360 ; E 111], fils aîné de Florent de Varennes, est connétable et maréchal de France [ADP, A 21 et 23].
Il épouse (en premières noces ?), à une date (nettement ?) antérieure à mars 1270 [E 144, f° 113], Agnès d'Amiens, dame de Labroye, fille aînée du premier lit de Dreux III, héritière des seigneuries de Vignacourt et Flixecourt par testament de 1270 [N, p. 136]. La lignée masculine de la branche aînée de la famille d'Amiens étant éteinte, tous les biens passèrent donc à la maison de Varennes. L'épouse est prénommée par erreur Jeanne par La Morlière et Jumel [N, note p. 395]. De nouveaux hommages en 1298 laissent penser que l'épouse, serait alors décédée ?
On lit dans l'ouvrage du père Anselme qu'un Jean de Varennes fut seigneur de Varennes, Vinacourt et de la Broye, qu'il épousa Isabelle de Walincourt, qu'il fut maréchal de France, qu'il reçut la somme de 50 livres pour son voyage de Haynault au terme de l'Ascension 1291, comme on l'apprend d'un compte des bailliages de France du terme de l'Ascension 1298 [Voir ADN, Chambre des comptes, carton Artois ?]. Compte tenu du grade de maréchal, l’homme ne pouvait être qu’assez âgé. Cette note concernerait donc Jean I, lequel serait veuf d’Agnès.
1 - Jean II (de Varennes), fils aîné [ADP, A 58] et héritier, né (peu ?) avant mars 1280 et allié à cette date, par contrat de Dreux d'Amiens, à Jeanne de Picquigny, fille de Jean, vidame d'Amiens [E 111/1], qui suivra.
1282. Les deux époux, "Jean de Varennes, chev., et Agnès, dame de La Broye, sa femme, ratifient les lettres du mois de juill. 1280 par lesquelles Drienon d'Amiens, chev., Sgr de Vinacourt, leur père, avoit fait foy et hommage lige au sire de Pecquigny pour raison de sa terre et Sgrie de Vinacourt, et entrent en l'hommage dudit sire de Picquigny pour raison de 150 livrées de terre qui leur ont été assignées sur Vinacourt, 120 livrées sur la terre de Flexicourt, les marais de l'Etoile, le château de Vinacourt et le fief que tenoit M(essi)re Baudoin Buridan de Dours". [AN, R1/35, f° 68 v°].
1291 : voyage en Hainaut
1292 & 1298 : des titres concernent des aveux ou dénombrements pour le Fief des Marais [DA 785, Précis... p. 4].
1298 (16 juin) : "tenons encore dudit vidame tous les marais de Letoille, et les appartenanches" [AN, Q/1/1547 (2 documents)].
1298 (novembre) : "Ratification par Jean de Varennes, seigneur de Vinacourt, de l'exemption de travers dont jouissent de temps immémorial, les bourgeois et bourgeoises de Montreuil à Vinacourt, Flixecourt, Villers-Bocage, l'Etoile et Flaissières, ratification confirmée par Pierron de Hangest, bailli d'Amiens. Moreau, vol. 215, fol. 104, d'après la pièce cotée II. Liasse de titres, archives de la ville de Montreuil. " [MSAP, t. 25, p. 633-4].
1302 : les Marais (encore associés aux deux châteaux de Vignacourt et Flixecourt et aux appartenances) figurent dans l'hommage que Jean de Picquigny avait reçu du seigneur de Vignacourt [Jean I de Varennes] : "il tient de nous les marés de l'Estoile". Pour ces "Marés" il avait lui-même reçu les hommages de monseigneur Raoul de Rivières et de Jehans le Mesaiger [MSAP, t. 17, p. 289-90, d'après BMA, Ms 572] (voir aussi ci-dessous à 1302, dénombrement)
1306 : Jean de Varennes accorde une chartre de commune à L'Etoile [CP_PM_1, p. 3 _ DA 785, Précis... p. 5].
1311 (2 avril) : Folie [Condé-Folie] était une ville nouvelle, existante et mouvante du fief de L'Etoile. On le sait par une sentence arbitrale qui confirme le tiers des dîmes sur ce qui relève de L'Etoile à la ville neuve de Folie en faveur du chapitre, et non au prieur de St-Pierre à Gouy [G 2216]. Cette ville nouvelle, relevant de L'Etoile, n’aurait-elle pas eu son origine avec le logement d’ouvriers ayant travaillé à un gros chantier pour L'Etoile (Canalisation de la Somme, création ou aménagement de la Cauchie, du pont ?)
1270 (mars) : Agnès, fille de Dreux, a déjà épousé Jean I de Varennes, et reçoit par testament de son père tout le vivier de Flixecourt, et toute la justice (Thierry, t. 3, p. 646, qui justifie par ADS, baronn. de Picq., repert. des titres, t. 1er, p. 30).
1273-75 : Jean reçoit en don la terre d'Aubigny de son beau-père, Dreu d'Amiens, le 26 sept. 1273 (et non 74 ?) [ADP, A 21]. Il la vend au comte d'Artois, au prix de 2 025 livres, en mars 1275 [ADP, A 23]. Rachat en mars 1274, avec sceau [Demay, n° 665, p. 72 (Artois)].
1280 (3 octobre). Jean I de Varennes est chevalier. Avec sa femme, ils acceptent la renonciation faite par Dreux d'Amiens concernant les droits sur la collégiale de Vignacourt [G 360 – D. Villevieille, 370/2].
En 1281, Jean I de Varenne, chevalier, et Agnès d'Amiens, dame de Labroie, sa femme (d'une part), et Jean de Picquigny (vidame, d'autre part), conviennent que la fille aînée du vidame épousera (peu après?) le fils aîné des autres (sans suite, d'après Darsy, Pic.en 1860, p. 41, qui justifie par Répert. baronn. fo 112/3).
1282 : hommage pour les marais. Voir ci-dessus.
(1290 : Jean de Varennes, seigneur de Vinacourt, cité par un vassal [G 1651])
1292 (12 janvier) : Jean de Varennes, maréchal de France, reconnait une vente par Jean, comte de Dammartin et sire de Trye et Moncy, etc. [MSAP, t. 12, p. 384, qui cite AN, J 1124, 1re liasse. En français, 4 sceaux.] (Pour information ; et voir en 1306).
1292 (1er mars) [1293 n.s.] : vidimus d'autres lettres portant que Jehan II, fils aîné de Jehan I de Warennes et Agnès, dame de Labroye, fille de Dreux d'Amiens, reçoit pour son mariage avec Jeanne, fille du vidame, reçoit de Drieu d'Amiens, tout ce qu'il tenait du vidame, sauf une partie à Maroye [Beauvillé, p. 285. – Noulens, p. 395]. Voir E 111/1.
1294 : voir 1274.
1295 : différent avec St-Martin-aux-Jumeaux [Jumel, Flixecourt, p. 92].
1300 : Huon est seigneur de Viles, tenu en fief de Jean de Varennes [BSAP, t. 31, p. 69/70].
1301 : Dénombrement du temporel de l'évêché. (BMA, Ms 572 B).
1302 (janvier) : Dénombrement de l'évêché, dit de 1301. Il contient la déclaration de Jehan de Picquigny, vidame d'Amiens : à propos des appartenances de la ville de Picquigny " Quanques je ai en ledite rivière [Somme], en peskerie, en wardes, en justiches, en seignouries, dusques à l'yeaue de la Newe [Nièvre] vers Moriaucourt". Le Ponthieu semble commencer après le pont (ponchel) de Flixecourt [MSAP t. 17, p. 284].
1302 : un aveu de Jean de Picquigny, conservé à l'évêché d'Amiens, mentionnerait que l'abbaye de Saint-Ricquier aurait donné L'Etoile au Chapitre ! [BMA, Ms 2188/8].
1305 Florent de Varennes est témoin du sire de Larbroie (Jean de Varennes) lors d’un procès avec le sire de Caumont [AD P.de C., A 926, faisant suite à A 911 (en 1301) et A 916 (en 1302)].
1306 (février) : Mathieu de Trie, grand chambellan, seigneur de Fontenay et autres lieux vendit à l'Église de St-Pierre de Beauvais (Oise) certaines rentes qu'il tenait en parage [famille est l'un des sens] de Jean de Varennes, chevalier [Anselme, Hist. Généa..., t. 2, p. 1242].
1307 (5 mai) : Renault de Picquigny, vidame, suzerain de Jean de Varennes, donne à ce titre son approbation à un réglement fait entre Jean de Varennes, seigneur de Vinacourt, et les habitants dudit lieu (Darsy, Picquigny..., p. 42, qui justifie Répert. baronn. [E 144 f° 83 v°])
1307 (14 septembre) Une lettre circulaire du roi Philippe IV Le Bel commet, dans le ressort du bailiage d'Amiens, Renaud de Picquigny, vidame, et Jean de Varenne, pour se saisir de tous les Templiers. Darsy, précise que le mandat fut exécuté avec rigueur par le vidame qui fit enfermer les religieux dans les souterrains de son château (Picquigny..., p. 44).
1311/2 : un dénombrement de Ponches (près de Ligescourt, canton de Crécy) cite des tenanciers de Jehan de Varenne [MSEA, t. 17, p. 218].
1312 : vente, avec son fils aîné Jean, de la ville de Becquerel à la comtesse Mahaut d’Artois. Sceaux des deux vendeurs [ADP, A 58].
1322 : vivant [BMA, FF 1346].
1324 : encore vivant [N, p. 140].
1325 : décédé (si le nouveau sceau aux armes pleines est bien celui de Jean II) [4 G 2295].
Noulens [N, p. ], très souvent cité pour les références auxquelles il renvoie, Dom Villevieille [DV, p. (puis article)], De Court [DC, p. ] ; ADP : Archives Départementales du Pas de Calais.
Publication Ghislain Lancel, d'après des recherches effectuées avant 2008 (avant l'accès aux puissants moyens informatiques actuels...)
Première publication, le 26 novembre 2013. Dernière mise à jour de cette page, idem.