L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Armoiries Rayneval (1379-1415), d’après la description habituelle ; D’Ailly (1415-1482), représentation (a) d’après le blason peint par Villers de Rousseville [Ms 2132, p. 18] et (b) d’après les sceaux de Baudouin (Baujoys) et de Jean ; Mailly (1482-1516), représentation ci-dessus d’après le blason peint par Rousseville [p. 222].
Les ouvrages citant Waleran de Rayneval sont assez nombreux et s’accordent toujours pour donner comme armes à ce seigneur " D'or à la croix de sable, chargée de cinq coquilles d'argent " [Armorial de Haudicquer, p. 445 (bien que convaincu de fausseté insigne)]. Ces armoiries sont effectivement celles représentées dans plusieurs armoriaux généraux [Planche couleur dans Pastoureau]. Mais on ne dispose plus d’aucun sceau original. On sait pourtant que ceux de Waleran de Rayneval et de son épouse figuraient sur des actes originaux d’un droit de travers qu’ils accordaient en 1377 [Cartulaire du chapitre collégial de St-Firmin de Vignacourt 23 G 1 (analyse dans BSAP, t. 31, p. 65)].
Armoriaux : Lebreton (ancien Montjoie-Chandon), seconde partie (vers 1440-50), f° 27/68 [Pastoureau, Traité d’héraldique, pl. 3, et justificatif p. 347 (aujourd’hui possesseur inconnu)]. Nombreux autres armoriaux [Popoff].
Rousseville donne pour armoiries de la famille d’Ailly : « De gueules au chef eschiqueté d’argent et d’azur de trois traits » [BMA, Ms 2132, p. 18], tandis La Gorgue ne donne ces armes que pour 1597 (en référence à Grenier), et propose une inversion pour le sire d'Ailly vers 1420 : échiqueté d'argent et d'azur, au chef de gueules [La Gorgue, t. 1, p. 14]. Cette inversion est certainement une erreur d’auteur, toutefois le sceau de Baujoys fut effectivement (légèrement) modifié au cours de sa vie [Belleval, Les sceaux du Ponthieu, p. 24].
Parmi les hommes et femmes de la maison d’Ailly qui furent dame ou seigneur de L’Etoile, on ne connaît qu’un blason, mal sauvegardé, celui de Jean d’Ailly en 1461 « écu aux branches d’alisier sous un chef échiqueté, penché » [Demay, Picardie, n° 69, p. 10]. On remarquera que l’alisier ne se justifie vraisemblablement que pour rendre les armes parlantes (Ailly/alisier ont une similitude phonique). Baudouin est connu pour ses armes qui présentent toujours un chef échiqueté. On connaît également les armes d’Isabeau, épouse de Jean de Mailly.
* 1392 (14 juillet) : blason de Beaujoys d’Ally (Beaudouin d’Ailly, père de Jeanne et de Raoul) « écu au chef échiqueté, penché, timbré d’un heaume cimé d’une touffe de plumes, supporté par deux lions. Dans le champ, deux branches d’alisier » [Demay, n° 67 de Picardie (cite ADS, Chapitre d'Amiens, la Motte-Rivery (à trouver)]. On trouve aussi « de gueules à deux branches d’alizier d’argent en couronne, les extrémités inférieures et supérieures passées en sautoir ; au chef échiqueté d’argent et d’azur de trois tires » [Armorial Français de Willems, qui cite M. Lainé, Dict. véridique, t. 1, 1818, p1, 1818, p. 8].
1461 (12 septembre) : blason de Jean : « écu aux branches d’alisier sous un chef échiqueté, penché, supporté par… [sic] » [Demay, n° 69 de Picardie (qui cite AD80, St-Jean d'Amiens)]
Rabodanges (époux Isabeau I d’Ailly). On trouve dans plusieurs armoriaux, placées dans la liste de la marche de Boulogne, des armes Rabodanges : d’or à la croix (ancrée) de gueulles [Popoff (dont un dessin très esthétique montrant les armes surmontées d’une tête de vache, et la bannière) – MSAP, t. 18, p. 320].
Les armes des Mailly sont parlantes (Mailly/maillet), rappelant le patronyme, d'or à trois maillets de sinople (jaune à trois maillets verts). Supports : deux lions. Cimier : un cerf issant d'une couronne fleurdelissée. Devise : Hogne qui vonra (Gronde qui voudra) [Ledru, planche 1].
Aucun sceau Mailly connu ne s’applique aux seigneurs de L’Etoile, par contre de nombreux sceaux bien conservés concernent d’autres membres de cette famille (Voir peut-être au château de la Roche-Mailly).
Armoriaux : Toison d’Or (vers 1440-60, donc peu avant L’Etoile), f° 76 [Pastoureau, planche (noir et blanc) p. 163 (Jean de Mailly, sire d’Authuile)]. Armorial Lebreton (ancien Montjoie-Chandon), seconde partie (vers 1440-50), f° 27/68. Les maillets sont de gueulles [Pastoureau, pl. 3 (couleur), et justificatif p. 347 (aujourd’hui possesseur inconnu)]. A noter que sinople signifia rouge jusqu’au milieu du XIVe siècle. Armorial MSAP [MSAP, t. 18] (milieu du X e siècle) : Le seigneur de Mailly-au-Bos porte d’or à trois maillets de sinople, mais celui de Maillet-de-Mailly porte d’or à trois maillets de gueulle. Popoff donne deux pages de blasons Mailly dans les armoriaux, avec de nombreuses variantes de couleurs du champ et des maillets (on sait qu’il y eut de très nombreuses branches dans cette famille). On peut aussi y admirer un très joli dessin, copié d’un armorial non précisé où le blason de famille est surmonté d’un heaume lui-même soutenant un chameau (p. 118). Voir aussi Willems, Blasons picards, p. 90 (armes d’ancêtres aux tournoi de Compiègne et de Mons, avec réf.)
Publications : A. Ledru, Histoire de la Maison de Mailly, 1893 ; Planche 1 (voir ci-dessus) – gravure p. 163 « Armes de Jean III de Mailly et de sa femme, Isabeau d’Ailly, sur la bannière couronnant le monument d’Isabeau d’Ailly placée dans la façade de l’église de Mailly, XVI e siècle ». Bien que la pierre se soit effritée ces armes sont encore visibles aujourd’hui sur la remarquable façade de l’église de Mailly-Maillet (Somme, canton d’Acheux-en-Amiènois).
Publication et blasons reconstitués : Ghislain Lancel.
Première publication, le 12 octobre 2014. Dernière mise à jour de cette page, idem.