| L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Antoine II Le Blond [Généalogie, d'après Hoin et Froissart, ouv. cités], (né vers 1520/30 ?), décédé entre février et juillet 1577 [si c'est bien lui, Antoine IIe, qui signe la ligue, sa femme étant veuve en 1577, et un relief étant accordé à Antoine III en 1578], fils d'Antoine Ier et de Claire Scorion, fut " écuyer, seigneur de l'Etoile et des fiefs de Verrones [?], Vendeuil [près de Breteuil, Oise], Marycourt [près d'Albert?] et de Beauvoir [près de Breteuil] sis en la Prévoté de Montdidier, fut homme d'armes des Ordonnances du Roi sous M r de Créquy, en 1550 " [Hoin, p. 36]. On ne dispose d’aucune autre information sur sa carrière militaire (à moins que ce ne soit lui, Antoine Leblond, qui soit cité en 1554 et 1562 comme canonnier ordinaire du roi à Amiens [CC 162, f° 12 – CC 177, f° 19]).
Il épousa, le 23 janv. 1551 [d'après BMA, Ms 2132, f° 54v°, mais l'acte de mariage n'est pas archivé en 3E 29066 (M e Martin, 1544-5, 1551), ni en 3E 30564 (Me Marchand, 1546-65)], Françoise Harlé, présumée décédée le 4 octobre 1597 à Amiens, paroisse de St-Martin-au-Bourg, fille de Jean, "greffier en l'élection", et de Périgne de Louvencourt (fille de Charles et de Françoise Bécot). Françoise Harlé, demeurait ordinairement à Amiens, paroisse S t-Martin-au-Bourg. Au "Registre des chiefz de maiso(n)s de la paroiche de Sainct-Martin au Bourg d'Amiens", on lit "La vefve de Lestoile. [et ajout] o", marque qui authentifie sa présence au 1 er septembre 1584, et la confirme aux mêmes jours de 1588 et 1592. Selon l’abbé Buteux, elle rédigea son testament en 1584, étant veuve [mais il n’a pas été trouvé dans les minutes de 1584 de M e Caron (3E 30129)]. Le fichier Guerlin la mentionne évidemment comme veuve en 1586 [fiche Leblond Antoine]. Son décès semble fixé au 4 octobre 1597 : "Mademoiselle de Lestoile, mort?" [Le testament ne se trouve pas dans les minutes de 1584 de M e Caron (3E 30129)]. La présence de Françoise Harlé en cette paroisse était aussi attestée en 1592, dans le contrat de mariage de son fils [B 643]. Demoiselle Harlé possédait 19 journaux de terre à Beauquesne, relevant de la commanderie de Fieffes, dont hérita son fils Antoine [AN, S 5061/28]. Elle hérita d'un chanoine d'Amiens en 1560 [ci-dessous]. Postérité :
1°) Antoine III, (donc né entre 1551 et 1567), qui suivra ;
2°) Claude, prêtre. Dénommé Sieur de Vendœuil, il est mis en cause à Amiens en 1605 [Amiens, FF 1019, f° 128]. S'il possédait réellement cette terre, il serait donc mort avant 1624 puisque son frère Antoine III (décédé en 1624) en aurait hérité [Voir le contrat de mariage d'Antoine IV qui déclare cette terre provenir de son père] ;
3°) Jeanne, épouse Louis de Fertaud?, S r de Hangart (en 1584) ["N. Leblond et N. Hangard" d'après Hoin; "Jeanne et Louis" selon Froissart. Voir aussi le nobiliaire manuscrit de Rousseville (BMA, Ms 2132, f ° 54v°)] ;
4°) Marie [D'après Hoin, Froissart, et Belleval, Nobiliaire, Tome I, page 297], épouse François de Saint-Blimond, écuyer, seigneur de Ponthoiles, tué en 1592, fils de Nicolas, chevalier, seigneur de Ponthoiles et de Sailly-le-Sec, châtelain de la forêt de Crécy, et de Dame Isabeau de La Chaussée, demoiselle de Grébaumesnil, dont postérité.
La chronologie des actes qui suivent témoignent qu'Antoine II fut bien de la lignée des premiers seigneurs de L'Etoile à considérer cette seigneurie comme leur titre principal. Probablement Antoine II y a-t-il vécu, et peut-être même fut-il inhumé à Moreaucourt.
1549 : relief de la terre et seigneurie de L'Etoile, relevant de l'abbaye de Saint-Ricquier (voir ci-dessus)
1550 "Antoine Le Blond, IIe du nom, écuyer, seigneur de l'Etoile [...] fut homme d'armes des Ordonnances du Roi sous Mr de Créquy, en 1550." (Hoin, p. 36).
1552 : "une sentence des commissaires députez à Paris sur le fait des francs fiefs et nouveaux acquets le 4 e octobre 1552 donnée au proffit dudit Antoine Le Blond, escuyer, sieur de Lestoille, par laquelle veu les pièces susdictes et l'enqueste faite par M e François Vignon esleu de Péronne Montdidier et Roye sur la descente et généalogie dudit Antoine mainlevée luy auroit esté faite sans payer manse des terres sur luy saisies par exécution pour les droits desdits francs fiefs et nouveaux acquets"(Hoin, p. 18). "Il fut maintenu en noblesse, le 4 octobre 1552, par "les Commissaires ordonnez et députez par le Roi sur le faict des francs-fiefs et nouveaux acquets ["] (Lettres de noblesse aux archives du Plouy.)"(Hoin, p. 36).
1554 : "Marie Le Blond de l'Etoile (sic) comparut pour cette terre [de Fossemanant] à l'arrière-ban d'Amiens en 1557." (Hoin, p. 47). Voir Marie ou Jeanne, filles de Robert.
1557ns (17 mars) : Antoine Leblond, écuyer, seigneur de L'Etoile, fit mettre et asseoir la main du roi par Nicolas Lamy, sergent royal au bailliage d'Amiens, sur une maison séant rue du Marché aux Fromages [à Amiens], appartenant à Guillaume Legrant, conseiller du roi, contrôleur général des finances en Picardie, sieur d’Erquières, en laquelle demeurait Antoine Legrant, son père, tenant d’un côté à la maison de l’Hôtel de Ville, d’autre à Me Adrien Villain, et par derrière à une petite ruelle, et ce, pour sûreté de la somme de 100 livres tournois de rente constituée à son profit par le seigneur de d’Erquières, moyennant 1200 livres tournois [etc.] [CGP, n° 96, p. 68 (qui cite quatre documents des AC Amiens : BB 34, f° 55, etc.)]
1557 Louis de Gourlay à l'arrière-ban, pour son fief de la Fontaine-Thuraude [à L'Etoile] (d'après Beauvillé, t. III, p. 387)
1558 : vente concernant 15 journaux relevant de la seigneurie de L'Etoile par 20 sols tournois [E 782]. Ce n'est pas présenté comme un fief !
1559 : coutumes locales du prieuré de Moreaucourt (commune de L'Etoile) [B 223].
1560 : extrait du testament de Ferry Finet, chanoine de la cathédrale d'Amiens "Je donne à Françoise Harlé, femme de Mgr. de l'Estoille, mon petit cabinet, comme il est garny et se comporte et estend". Ce legs se place après celui d'un diamant "encores qu'il ne soit de grand valleur" S t-Germain en Laye, 8 octobre 1560 (collation du 26 novembre 1560) [Inventaire, G 1078]
1563 (v.s. ?) (26 janvier) : Antoine II Leblond acquiert le Fief du Chapitre, mis en vente par édit de Charles IX du 26 mai 1563 (n.s. ?), adjugé pour 104 livres l 17 sols 9 deniers par acte du 26 janvier 1563 (v.s. ?) devant M es Myraulmont et Castelet, par son command Nicolas de Mouy [contrairement à l'espoir donné par un inventaire manuscrit, les archives Miraulmont détenues par M e Fournier, ne semblent pas comprendre l'année 1563. Les registres archivés au nom de Castelet ne commencent qu'en 1599, et le registre Pécoul 3E 30569, ne commence qu’en février 1563, ne commence qu'en février]. Le fief se consiste en 6 muids et 3 setiers d'avoine, mesure de Pohier, et 6 livres en argent. Sa rente annuelle est évaluée à 60 livres [Extrait dans G 3041, p. 531, art. 7. – Repris dans G 2235/1. – Mention de l'acte et des notaires dans G 2244/2, f° 6v° et suiv.]. Rappelons que Charles IX instaura aussi en 1564 le début de l'année au premier janvier au lieu de Pâques.
1567 "C'est sans doute cet Antoine, seigneur de l'Etoile, qui comparut, en 1567, à l'Assemblée des Etats de Picardie pour la rédaction des Coutumes du Bailliage d'Amiens. (Note sur l'Etoile par M r Goze.)" (Hoin, p. 36).
En 1567 Antoine Leblond comparu parmi les nobles à l'assemblée des Etats de Picardie pour la rédaction des coutumes du bailliage d'Amiens, "Antoine le Blond, Seigneur de l'Etoille, en personne". Il s'opposa ensuite, par mandataire, à l'article 184, concernant les chemins et rivières : "aussi ledit Miremont pour lesdits Maitre Jean Vauchelles, Prêtre, Curé, Antoine le Blond Seigneur, Bernard Flamen & Guillaume Caze [Cagé ?], Echevins de l'Etoile, s'est oposé, à ce que ledit article ne préjudicie aux chartres, titres & droits desdits Curé, Seigneur & Echevins : memement ledit le Blond pour le droit de pecherie qu'il a dit avoir en la rivière de Somme, non seulement ès endroits de sa Seigneurie, mais aussi ailleurs, dont il a titres particuliers & possessions immemoriales [...]". Satisfaction lui sera donnée si nécessaire (Coutumier de Picardie, col. 233/4 et 253/4 du Procès Verbal. BMB : B1365) (Mentionné par Fournier; et Goze, d'après Hoin). Et BN, Fr. 2842.
Ce même Procès-verbal nous apprend encore que le 22 septembre 1567 " les Religieuses, Prieure et Couvent de Moriancourt, par Adrien Pecoul leur Procureur" furent représentées à l'Etat de l'Eglise (col. 225/6), et de même que " Louis de Gourlay, Ecuyer, Seigneur d'Agincourt, Vicomte de Dompmart [Aisne ou Somme ?], sieur de Wargnies, Fruvillier, Fontaines, Turaudes [Fontaine-Thuraude, fief sis à L'Etoile], et de Vauchelles, par ledit Etienne Bauduin" (col. 227/8) comparu à l'Etat de Noblesse. De même pour les gens du Tiers Etat : " Les Echevins, manans, & habitans de l'Etoile, par Bernard Flameng & Guillaume Caze [Cagé ?] Echevins, assistez dudit Miraulmont" (col. 233/4). Par contre, il manqua le curé de l'Estoille (col. 237/8) et d'autres villages (Bouchon, Hangest sur Somme, Lompre...).
1567? Signature d'Antoine II (Anthoyne Leblond) [Opposition, lors de la rédaction des Coutumes (BN, Fr 2842)].
1568 : "une sentence obtenue par ledit Le Blond au siège de Montdidier le 8e décembre 1568 par laquelle il a été déclaré exempt du ban et arrière-ban comme lors étant employé au service du Roy en Picardie près le maréchal de Cossé" (Hoin, p. 18). De même "Une sentence rendue au siège de Montdidier, le 8 décembre 1568, déclara le sieur de l'Etoile exempt du ban et de l'arrière-ban "comme lors étant employé au service du Roi en Picardie près de Mr le Mareschal de Cossé." (Arch. du Plouy.) Il fut encore exempté du serment (sic) du ban et de l'arrière ban, en mars 1569 "à cause du service qu'il faisoit avec plusieurs gentilshommes du Pays de Picardie, sous le sieur Piennes (Ibidem.)" (Hoin, p. 36, en marge).
1569 : "Vidimus de lettres patentes du feu Roy Charles neufviesme du 4e mars 1569 obtenues par le feu sieur de Piennes contenant exemption du serment du ban et arrière-ban accordé à plusieurs gentilshommes dudit Pays de Picardie desnommez à un rolle [...] auquel rolle ledit sieur de Lestoille est compris" (Hoin, p. 18/19).
1571 (21 février) : relief au nom et profit d'Antoine [III] Leblond, écuier, fils mineur et héritier d'Antoine [II] Leblond, écuier, seigneur de Létoille, de laditte terre et seigneurie de Létoille, circonstances et dépendances (25 H 2, f o 370).
1574 : "Cinq rolles et feuillets de parchemin signé par collation Miraulmont et Le Roy, notaires au bailliage d'Amiens, le 1er jour de janvier 1574 du registre aux contrats de deffunt Hubert Palette [notaire d'Arras]" (Hoin p. 17)
1575 : il n’est pas (ni son fils) au ban du bailliage d'Amiens [BN, fr. 3409]
1577 (13 février) : Un Anthoine Le Blond (Antoine II ?, le fils ayant probablement de 9 à 14 ans) signe la ligue en l'hôtel-de-ville de Péronne. Son nom se retrouve vers la fin d'une liste de plus de 200 signatures, entre ceux de la famille Picquet, nom que l'on retrouvera pour l'époux d'une fille d'Antoine III. L'acte commence ainsi " Association faicte entre les Princes, Seigneurs, Gentilshommes & autres, tant de l'Estat Ecclésiastique que de la Noblesse & Tiers-Estat, Subgets & Habitants du Païs de Picardie ". Après les signatures, il est fait mention du serment que tous ont fait, sur les saints évangiles, de garder inviolablement les articles qu'elle contient [MAIMBOURG (Père), Histoire de la ligue, éd. 1683 [BMA, H 2482, t. 2, p. 467-483, avec mention de signature Le Blond, p. 481] – Mazarine, 17561 (édition plus prestigieuse, in 4°, avec signature p. 537)]. Bien que cet acte soit authentique, on pense qu'un acte préalable fut signé dès 1576, au château d'Applaincourt, près de Peronne [DE CAGNY, Hist. de l'arrond. de Péronne, p. 80, avec mention que le père Maimbourg acheta 150 livres l'acte original de Péronne]. Voir à Antoine III.
1577 (juillet) : "Sentence interlocutoire entre damoiselle Françoise Harlé, veuve d'Antoine Leblond, écuyer, seigneur de l'Estoile, d'une part [...]", concernant un mur séparatif entre les maisons (à Amiens ?) des parties. (AC d'Amiens, FF 1057).
Publication Ghislain Lancel.
Première publication, le 7 décembre 2014. Dernière mise à jour de cette page, idem.