L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Pierre Langlois de Septenville (1720 à 1732?)

 

Pierre I Langlois de Septenville (1680 - 1728/1732)

Pierre I LANGLOIS, chevalier seigneur de Septenville, Courcelles, Salouel dit Fosse-Bleuet, L'Etoile, Condé-Folie et autres lieux [AN, mc LI 972 (14 sept. 1751)], fils de Michel Langlois et de Marie Boittelet est né entre mars et juin 1680, probablement à Bordeaux, paroisse St-Pierre (et baptisé dans l'une des trois seules paroisses célébrant les baptêmes : St-André [ADG, 4 E 192], St-Seurin [ADG, 4 E 639], ou Ste-Croix [pas d'acte]). Il décéda [en Amérique selon Fournier (monographie)] entre 1728 (naissance du dernier enfant et travaux au presbytère et à l'église de Courcelles [BMA, Ms 1212, pièces 2 à 7 ; BSEA, t. 28, p. 37]) et le 10 septembre 1732 [B 39, f° 247 v° (lettre de bénéfice d'âge à trois de ses enfants)]. Ce fut un premier septembre qu'il décéda, et la famille fit sous seing privé le 20 juillet 1735 une fondation de 3 000 livres aux Carmes déchaussés de la ville d'Amiens, pour qu'il soit chanté chaque année et à perpétuité une grande messe à cette date (et qu'il en soit de même après le décès de l'épouse). Messire Ménelé de Bonnaire fut curateur des enfants [BMA, Ms 1215/30].

Pierre fut chevalier, seigneur de Septenville, L'Etoile, Courcelles et autres lieux [B 39, f° 247 v°], receveur général des finances de sa Majesté en Picardie et du tabac (voir son mariage). Il demeura à Moliens-Vidame en 1698 [3E 29151, actes 40 à 42]), à Amiens, paroisse St-Rémi en 1709 [son mariage], à Amiens en 1715 [Pic 40, Langlois, f° 242 v°], à Amiens, Grande Rue de Saint-Denis, paroisse de Saint-Michel [1 J 731], paroisse de Saint Michel, en 1721. Mais il semble avoir simultanément séjourné en son château de Courcelles, dès 1719 [BSEA, t. 28, p. 37]. Il signe : Langloys de Septenville en 1709 [son mariage, 5 Mi D 1071], en 1720 [1 F 2] en 1721 [3 E 29874], en 1727 [E dépôt 1429, p. 139 (témoin)].

Âgé de 30 ans, dit de la paroisse de St-Rémi d'Amiens, il épousa, par contrat de mariage passé le 18 mai 1709 devant Me François de Hangest [3 E 29855] et cérémonies religieuses célébrées le 20 mai 1709 en la paroisse St-Michel d'Amiens [5 Mi D 1071], Marie-Madeleine d’Incourt (Dincourt, Daincourt, etc.) de Hangart, née vers 1686 (23 ans) [Ne semble pas à Amiens, St-Michel], décédée le 26 juillet 1762 à L'Etoile, âgée de 78 ans (76 ans?), inhumée le lendemain dans l'église [E suppl., d'après f° 638], fille de Pierre Dincourt, écuier, seigneur d'Hangart (canton de Moreuil, Somme), et de dame Marguerite D'Amiens. Le contrat de mariage cite un grand nombre de seigneurs, religieux, notables et bourgeois de sa famille. Par celui-ci, Pierre Langlois, fut pourvu par son père des deux charges de receveur général des fermes de Sa Majesté en Picardie et de receveur du tabac, d'une valeur de 50 000 livres. La dot de l'épouse était essentiellement constituée d'une rente de 24 031 livres et 10 sols à prendre sur les villes d'Aix et de Marseille. Un douaire de 1000 livres annuelles était accordé à la future épouse.

Marie-Madeleine signe Dincourt de Septenville en 1727 (avec son époux) [E dépôt 1429, p. 139 (témoin)], et de même en 1748 où elle demeurait Amiens, Grande-Rue de St-Denis, paroisse de St-Michel [3 E 31001].

Postérité

1) Marie-Magdeleine, baptisée le 6 mai 1710 (née le 4 mai) à Amiens, paroisse St-Rémi [5 Mi D 1079], épouse Jean Baptiste Claude de Calonne, qui suivra ;

2) Pierre II, dit Langloys de Courcelles, baptisé le 2 janvier 1712 (né le premier) à Amiens, paroisse S t-Rémi [5 Mi D 1079], chevalier, seigneur de Septenville, Courcelles-sous-Moyencourt (Somme), Fosse-Bleuet et autres lieux (L'Etoile), qui suit ;

3) Marie-Louise, baptisée le 10 mai 1715 (née le 9 mai) à Amiens, paroisse St-Rémi [5 Mi D 1079], émancipée le 10 septembre 1732 [B 39, f° 247 v°], vivante en 1735 [BMA, Ms 1215/30], présumée décédée sans alliance et sans postérité avant le partage de 1748 ;

4) Marie-Marguerite, née le 5 septembre 1717 à Amiens, paroisse St-Michel [5 Mi D 1071, f o 230 r o], émancipée le 10 septembre 1732 [B 39, f° 247 v°], vivante en 1735 [BMA, Ms 1215/30], également présumée décédée comme sa sœur avant le partage de 1748 ;

5) Menelaÿ-Honoré, dit Langlois de Lestoille, né le 29 juillet 1718, baptisé le lendemain à Amiens, paroisse St-Michel (de parrain et marraine prénommés Menelay et Honorée) [5 Mi D 1071, f° 260 v°], émancipé le 10 septembre 1732 [B 39, f° 247 v°], chevalier de Septenville, demeurant à Paris, rue St-Honoré, paroisse St-Eustache en 1748. Son père lui attribua certainement très tôt la particule honorifique de sieur de L'Etoile puisqu'il signe Langlois de Letoille dès 1727 [E dépôt 1429, p. 139 (témoin)] ; il signe sensiblement de même (Langloys de Letoille) en 1737 [mariage de sa sœur, 5 Mi D 409] et encore (Langlois de Letoille) en 1748 [AN, mc, LXXIII/750]. Il n'est toutefois jamais mentionné comme seigneur de ce village, sauf en 1745 « seigneur de L’Etoile, Condé-Folie et autres lieux », où il est témoin au mariage de Pierre, son frère [BMA, Ms 1215/31 (extrait du Cm)].

6) Louis-Paul-Antoine, né le 22 décembre 1728, baptisé le lendemain à Amiens, paroisse St-Michel [5 Mi D 1071, f° 133 v°], décédé âgé de 15 jours, le 6 janvier 1729 à Courcelles-sous-Moyencourt. C'est son père nourricier, Antoine Harault, qui effectua la déclaration du décès ; au préalable il avait eu l'honneur de voir son acte de mariage signé par de nombreux membres de la famille Langloys [E dépôt 1429, p. 147 (et p. 139 pour le mariage Harault du 23 sept. 1727)].

Seigneur de L'Etoile

(1718, 31 décembre : achat aux Sarcus du château de Courcelles, payés 117.000 livres, dans l'instant, pour en éviter l'acquisition par un tiers demandant une journée de réflexion [D'après M. de Pontevès, maire de Courcelles, qui cite les Mémoires du chevalier de Bussy, manuscrit très détaillé dont seule une petite partie fut publiée. – Minute du contrat du 31 décembre 1718 chez Me De Heu, archivé aux ADS, d'après M. Évrard, BSEA, t. 28, p. 36]).

1720 (22 mars) : achat de la seigneurie de L'Etoile et des fiefs de Fontaine-Thuraude, Condé-Folie et fiefs y joins à M.-Marguerite de Briet pour 200.000 livres [1J 731]. On relève dès le lendemain, et au 25 mars, quatre minutes de remboursements de rentes effectués par Pierre Langlois au nom de Marguerite Briet, pour un total de 21 700 livres, en compte de l'achat de la seigneurie de L'Etoile [3 E 30203]. On a aussi les preuves, par l'enregistrement, de plusieurs rentes accordées à Pierre Langlois dans les jours qui précédèrent le 22 mars 1720 [2 C 461]. Les insinuations du bureau d'Amiens ne sont malheureusement pas conservées pour cette période. Le livre de raison de François-Joseph Leclerc, seigneur de Bussy, ne mentionne pas cet achat. Par contre il décrit le désordre monétaire : pour ce mois de mars les billets de banque ont perdu dans le commerce jusqu'à 20 % tandis que les fonds de terre ont monté à un prix infini [AN, 187 Mi/1].

1720 (27 juillet) : achat aux hoirs Godard, de la parcelle de 4 journaux qui longe la Somme dans les Argones au prix de 2 500 livres. Cette parcelle serait issue du fief de St-Ellier [B 39, f° 60 v°].

1720 (10 septembre) : seigneur de L'Etoile, il se fait rembourser une rente de 6 400 livres de principal [1 F 2].

1721 (22 mars) : reconnaissance de la redevance foncière sur le Fief du Chapitre, comme seigneur de L'Etoile. Il demeure alors à Amiens, paroisse de Saint Michel [Minute signée 3 E 29874].

1722, 1725 : reliefs pour le Fief des Marais [DA 785, Précis... p. 5].

1724 (7 juillet) : Saisine à Pierre Langlois, demeurant à Amiens, d'un pré de 4 journaux sis à L'Etoile à lui vendus par Marie Madeleine Godart et consorts, moyennant 2 500 livres, payé en billets de la banque royale [1 B 39 f° 60 v°].

1724 (25 juillet) : Flandre François, garde de bois de M. de Septenville, seigneur de L'Etoile [Flix. f°671, E suppl. p. 354].

1732 : feu Pierre [B 39, f° 247 v°]

 

 

Publication Ghislain Lancel.

Première publication, le 20 juillet 2015.

 

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