L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Les Calonne de Cocquerel

 

Les Calonne de Cocquerel succèdent aux Langlois de Septenville comme seigneurs de L'Etoile (Somme).

Famille Calonne de Cocquerel

Selon Belleval « la » famille Calonne est originaire d'Avesne en Vimeu (canton d'Oisemont), avec preuves du XVIe siècle et dont une branche constitua les seigneurs de Condé-Folie depuis 1590 environ jusqu’aux abords de la révolution. Belleval affirme encore que la famille Calonne de Cocquerel (dont il n’étudie pas la généalogie), celle dont est issu le seigneur de L'Etoile, est une branche puînée des Calonne Courtebonne (dont la généalogie n’est pas non plus publiée !) détachée vers la fin du XIVe siècle. L’héraldique, en tous cas appuie cette thèse, les armoiries étant très proches (d’argent à un aigle de sable, pour ces deux familles, et béqué et membré de gueules pour les seuls Courtebonne). Jean-Baptiste-Claude Calonne de Cocquerel et Marie-Madeleine LANGLOIS, son épouse, reçurent les terre et seigneurie de L'Etoile en 1748. Voir Bignon (p. 95 v°) pour la généalogie jusqu'en 1716, ce qui est confirmé par le comte de Calonne d'Avesne dans France Généalogie, 1964.

Armoiries


D’après la description de Bignon

L’armorial d’Hozier de 1696 n’enregistre pas (ni en Artois-Picardie, ni à Paris et Ile de France) les armoiries, ni de Claude, ni de Nicolas de Calonne, père et grand-père alors vivants de Jean-Baptiste Claude. Ce fait est très curieux car la fortune familiale était alors suffisante. Mais l’on se rappellera qu’en 1667 Nicolas de Calonne avait figuré sur une liste des usurpations de noblesse… [Ms 2132, p. 360]. Chez D’Hozier, on relève toutefois d’autres Calonne, en particulier le marquis de Courtebonne.

Mais Bignon, qui était chargé de recevoir les justificatifs de noblesse au nom de D’Hozier pour la Picardie, enregistre les Calonne de Cocquerel et leurs armoiries : d'argent à l'Aigle éployé de sable. Supports, deux lévriers. Cimier, un aigle éployé naissant (blanc avec un aigle noir aux ailes étendues) [Bignon, Calonne, titre VIII].

Belleval donne cette famille pour une branche puînée des Courtebonne, ce qui semble très plausible. On voit en effet Louis de Calonne, marquis de Courtebonne portant d’argent à un aigle de sable, béqué et membré de gueules [D’Hozier, n° 1 du reg. 1er d’Hesdin].

Généalogie des Calonne de Cocquerel

L’ascendance proposée par P. Moinet (Dossier privé), donne Flour de Calonne, écuyer seigneur de Leulinghen en Boulonnais [Leulinghen-Bernes (62250), Canton de Marquise (?)], époux en premières noces de Jeanne Groul, dont Jean, époux en secondes noces de Jeanne de Machy, dame de Cocquerel, dont Nicolas, époux en 1569 de Isabeau Cornu, dont François, qui suit, époux en 1599 de Marie Picard.

D’après les relevés des registres paroissiaux de Cocquerel, il ressort que François de Calonne, Sgr de Cocquerel, y serait décédé le 21 février 1630. Il avait épousé Marie Picard, dont :

 

Nicolas (II) de Calonne, sieur de Cocquerel, (qui signe de calonne Coquerel en 1694, au mariage Gouffier/Briet), rédigea son testament le 10 février 1703 (léguant la plus grande part de ses biens à son fils Claude) [Bignon], trépassa le 12 novembre 1703 à Cocquerel et y fut inhumé le 17 novembre [RP de Cocquerel]. On a vu qu'il fut allié en premières noces, en 1664, à Françoise Leblond (1644 ? – Bouchon, 27 mai 1694), fille de Antoine IV Leblond et de Madeleine de Heu. Il épousa en secondes noces (avant 1699) Elizabeth de Belloy, fille du seigneur de Beauvoir [Elizabeth de Belloy, femme de Nicolas de Calonne, marraine à Long de Claude Beurier, le 26 février 1699]. Postérité du premier lit (aucun enfant du second lit) :

1°) Marie (née après 1664) [D’après le testament d'Antoine V, bas du 2e folio (3E29824/128)]. Il est présumé que c’est bien elle, « Marie de Calonne, fille de Mr de Calonne, seigr. de Cocquerel » qui est marraine à Long d’Adrien Bréant, le 1 er septembre 1677, et elle aussi qui fut marraine de sa sœur Isabelle en 1682, et encore elle (sinon voir 7°) qui devint la première femme de Charles de Lamiré, chevalier, seigneur de la Retz (contrat du 10 décembre 1694 [Belleval, c 532] et cérémonie religieuse le 16 décembre 1694 à Bouchon) – lequel déposa en faveur de la noblesse des Le Blond du Plouy et les reconnut comme ses parents à cause de son alliance avec la dite Marie-Madeleine, fille de Françoise Le Blond.

2°) Nicolas III (né entre 1664 et 1668).

3°) François, né vers 1671, décédé le 19 novembre 1693 à Bouchon, âgé de 22 ans. Il est dit seigneur de Bouchon en 1682 [E suppl., p. 310].

Ces trois premiers enfants sont les seuls déjà nés ou vivants en 1675. Mais ils ne sont pas cités par Bignon (vers 1696) [BMA, H 4344]. Marie serait l’aînée des filles, étant la seule citée en juillet 1673 par Marie Leblond, sa tante [testament 3 E 29824].

4° et 5°) Deux autres enfants, connus par des extraits relevés en 1757, sont présumés décédés en bas âge : Antoine et Françoise, nés respectivement en 1673 et le 1er mai 1674 à Cocquerel [1 J 2873].

6°) Claude (né vers 1679/81, décédé après 1716 et présumé en 1721 ou début 1726, années des bénéfices d’âge et d’inventaire de son fils Jean-Baptiste-Claude), écuyer, Sr de Cocquerel, Longuet, Nielle, Machy, Croissy, Cromont, etc [d’après HOIN, p. 39 ; DHAP p. 221 ; La Gorgue, t. 1, p. 306 ; France Généalogie]. Le 26 octobre 1697 à Paris : " Lettres de bénéfice d'âge à Claude de Calonne, écuyer, sieur de Cocquerel, fils de Nicolas de Calonne, écuyer, sieur de Cocquerel et de défunte dame Françoise Leblond " [1B34 Fol. 202 v°]. Il semble parrain à Long en 1699 d’un enfant Beurier. Il est allié en premières noces le 11 avril 1705, à Amiens paroisse St-Rémi (et Contrat de mariage devant Me François Caron), à Catherine Gorguette d'Hailly, fille de Jean, écuyer, Sr du Cloître, et de Jeanne Pingré. Il épousera en secondes noces, le 15 décembre 1708 à Amiens paroisse St-Rémi (Contrat de mariage devant Me Boucher), étant alors de la paroisse St-Firmin en Castillon à Amiens, Marie-Anne de Villers, fille de François, écuyer, seigneur d'Hocquincourt, président trésorier de France pour la généralité d'Amiens et de Marie-Louise le Caron [Bignon].

Postérité du premier lit [Bignon] :

a) Jean-Baptiste-Claude, baptisé le 26 juin 1707 à Amiens, paroisse St-Michel (né le même jour). Il sera seigneur de L'Etoile, de 1748 à 1763, par alliance avec Madeleine Langlois.

Postérité du second lit [Bignon] :

b) 5 enfants baptisés à Amiens, paroisse St-Firmin-en-Castillon [Bignon donne pour paroisse St-Firmin le Martyr], toujours avec de grands notables pour parrain et marraine [Arch. Mun. E2(12/13)], entre 1709 et 1716 : François-Antoine-Nicolas (31 décembre 1709), Louis-Thomas (20 février 1711 [selon Bignon]), Marie-Anne (16 mai 1712), Marie-Thérèse (20 avril 1714) et Jean-Marie (17 juin 1716). Les concernant, on note en particuliers, le 21 novembre 1703 [lire 1733, sinon 1723] à Paris, « Lettres de bénéfice d'inventaire à [Louis-]Thomas de Calonne, sieur de Croissy, émancipé sous la curatelle de M e Antoine le Brethon, pour la succession de dame Marie Anne de Villiers, sa mère, épouse en premières noces de Messire Claude de Calonne, seigneur de Coquerel, et en secondes de Messire Joseph Clément de Vaux [Ce mariage en secondes noces ne figure pas dans les tables d'Amiens] » [1 B 39 f o 278]. Cet enfant est certainement décédé peu après puisque La Gorgue dit qu'il n'y a pas de postérité de ce lit.

 

7°) Marie-Madeleine [HOIN, p. 39, qui cite "Arch. du Plouy"] (née après 1675, ou confondue avec Marie 3°). Elle est l'un des trois enfants cités par Bignon.

8°) Charlotte-Françoise [HOIN, p. 39, qui cite : "Famille de Rambures par Mr de Rambures". Voir aussi J 2873] (née après 1675), dame de Bouchon en partie et de Croissy, fut mariée, le 10 septembre 1702, à Claude de Rambures Poireauville. Elle est l'un des trois enfants cités par Bignon.

9°) Isabelle, jumelle baptisée le 15 janvier 1682 à Bouchon. Ses parrain et marraines furent Claude Maisnel, bailly de Cocquerel, et Marie Calonne (sa sœur 3°?). Voir à Augustin.

10°) Augustin, jumeau baptisé le 17 janvier 1682 à Bouchon, décédé au même lieu le 26 janvier, âgé de 9 jours. Il fut baptisé 2 jours après sa sœur Isabelle par le curé de L ’Etoile, avec pour parrain et marraine, Firmin Longuet, curé de Bouchon, et Marie Madeleine Bernier.

11°) Madeleine, née le 4 mars 1684 à Bouchon, décédée le 20 avril au même lieu, âgée de moins de 2 mois.

12°) .... (illisible), né(e) en janvier 1685 à Cocquerel [RP de Cocquerel].

 

Publication Ghislain Lancel.

Première publication, le 26 octobre 2015. Dernière mise à jour le 10 novembre 2015.

 

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