L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Aménagements intérieurs

Par convention, il a été choisi pour orientation générale celle qui va de l'est vers l'ouest (de l'abside vers la nef). Ainsi la "première" des deux marches intérieures à l'église sera celle qui est la plus près de l'abside. Le sol de l'église présentait trois niveaux, délimités par les marches, le plus haut pour l'abside, l'intermédiaire pour le chœur et le plus bas pour la nef.  Voici les aménagements de l'intérieur de l'église, tels qu'ils se présentaient au XXe siècle.

Sacristie (1851-1977)

La sacristie, artificiellement construite dans l'abside de l'église en 1851 [99 O 1618/Chemise 4/Eglise], fut en usage jusqu'à l'incendie de 1977, lequel la détériora sérieusement. Elle semblait elle-même avoir dû son existence à l'incendie de l'année précédente (1850) où des objets avaient été détruits pour une valeur de 600 francs.

La sacristie se trouvait derrière l’autel, et occupait le minuscule secteur restant entre l'arrière de cet autel et le mur courbe du fond de l’abside, soit un espace d'environ 1,50 m de profondeur ! On y accédait par deux portes assez hautes (environ 2 m), une de chaque côté du maître-autel. Le Groupe du Saint-Sauveur, placé dans la haute niche centrale, restait toutefois visible au-dessus de l'autel. Bien qu'exiguë, la sacristie devait néanmoins avoir un bel aspect puisque des boiseries murales, celles qui brûlèrent en 1977, permettaient d'isoler agréablement cette salle de l'humidité des murs. C'est d'ailleurs peut-être de cette année 1851 que date la pose de ces panneaux muraux, et donc le remplissage des niches par du plâtre. Du mobilier, on ne connaît que ce meuble à tiroirs tournants qui brûla en 1977, meuble qui fut considéré comme une grande perte par ceux qui l'avaient utilisé ou connu. Rappelons que depuis l'enceinte de la sacristie le prêtre avait aussi accès aux 6 ou 7 espaces de rangements dont était dotés l'arrière de l'autel.

Les aménagements du "chœur"

Au même niveau de sol que l'abside se trouvait l'autel, dans un espace que l'on dénomme souvent confusément le chœur. Rappelons que l'autel ne se trouvait pas sur le tapis de carrelage, situé au niveau intermédiaire de l'église, alors que cette mise en valeur de ce pavage lui semblait destinée, ce qui fut d'ailleurs peut-être le cas après certains aménagements (1750 ?) mais l'on n'en a aucune connaissance. L'autel tel qu'il était en 1991 se trouvait sur une estrade comportant deux ou trois marches dont la première se trouvait à moins d'un mètre de la première marche de l'église.

Au niveau du maître-autel se trouvait au sud le fauteuil du célébrant, monumental, sur une estrade en tissu située au niveau des premières marches de l'estrade de l'autel et à moins d'un mètre de celle-ci, ainsi peut-être que quelques chaises. De l'autre côté de l'autel, au nord-est, se trouvait une table en acajou avec deux tiroirs (celle où l’abbé Catel déposait tout son matériel [Voir Autel et crédences, pour les aménagements de l'abbé Catel en 1978]). Venait certainement ensuite une table ordinaire, et peut-être un piédestal avec une statuette. A partir de 1951 l'harmonium occupa l'espace nord-ouest restant et  la petite table ordinaire servit à y déposer les livres de messe, les partitions et autres papiers de Marius et Colette Pecquet (organiste) ainsi que les deux corbeilles pour les quêtes. Devant l'autel, au bas de l'estrade, étaient disposés les deux (ou trois) tabourets à pied cylindrique, capitonnés, recouverts de velours, destinés aux enfants de chœur. Il semble bien que, lors de l'installation de Sainte-Thérèse (voir ci-dessous sur cette partie de la carte postale), le banc enfermé avec porte qui se trouvait devant les petits bancs ordinaires ait été fixé pour moitié dans cette zone du chœur, sa partie arrière étant en retrait de la première marche de l'église. Mais personne ne se souvient de cette disposition, il a pu être reculé ultérieurement ? En hauteur, ce banc à porte dépassait nettement les autres bancs, il avait certainement été réservé jadis à un notable, peut-être même au seigneur du village dans un temps encore plus reculé...

Cet ensemble sacristie-chœur se terminait au sol par la première marche.

L'avant chœur

On appellera "Avant chœur" l'espace, pris physiquement sur la nef (de même que le "chœur"), délimité par les deux marches de l'église. C'est donc aussi l'espace du niveau intermédiaire. Il est facilement reconnaissable au fait qu'en partie médiane il était entièrement occupé par le tapis de carrelage.

A l’avant de la première marche de l'église, il faut distinguer deux périodes. Après le petit incendie de 1977, c’est simple, il n’y eut plus de bancs, tout avait été démonté (y compris le banc fermé). De fait on n’avait plus souvenir d’avoir vu quelqu’un sur ces petits bancs depuis au moins 1953, sauf les enfants, ce qui justifia leur démolition. Avant cette période, ainsi qu’on le voit sur la carte postale de l’installation de Sainte-Thérèse [CP 259], il y avait des petits bancs (2,10 m), pour trois à quatre personnes. Au nord ces demis bancs étaient au nombre de cinq (sans compter celui ou ceux fermés). Au sud, en s’orientant vers le clocher, se trouvaient six demis bancs et peut-être aussi un ancien demi banc à porte entre les quatrième et cinquième demis bancs (probablement là où se trouvera plus tard la statuette de la Ste-Vierge). Le dos des derniers petits bancs était à l'aplomb de la seconde marche de l'église.

Du temps de l'abbé Pont les petits bancs étaient réservés, pour tous les dimanches, aux enfants qui étaient des futurs communiants (durant les trois années de catéchisme) et à ceux qui envisageaient le renouvellement de leur communion solennelle (la quatrième année). Les garçons occupaient les bancs du nord et les filles ceux du sud. Madame Magnier, assise près de l'autel, masquée par le haut banc fermé en tête des petits bancs du nord, avait quand même trouvé le moyen de se placer de manière à pouvoir surveiller les filles et les garçons, et c'était efficace !

Les boiseries murales

Les boiseries murales furent apposées dans l'église sur les murs de l'abside, du chœur et de la moitié de l'avant-chœur, jusqu'à chacun des piliers suivant le premier vitrail des murs nord et sud. L'ensemble était en réalité un assemblage de 7 modules, un par arcade, chacun étant composé d'une partie principale à cinq panneaux en hauteur (dont 3 avec une moulure en chapeau de gendarme), au niveau de l'arcade, et d'une partie pilier à deux panneaux. La partie cachant le pilier était à droite pour les panneaux sud, et à gauche pour ceux du mur nord, afin de respecter la symétrie et la disposition des lieux. L'arche centrale de l'abside, avec le Groupe du St-Sauveur, et son étagère au-dessous, avait vraisemblablement été traitée différemment avec seulement une boiserie depuis le sol jusqu'à l'étagère et les deux piliers. Sauf au niveau du Groupe en pierre, où les panneaux ne recouvraient le mur que jusqu'à l'étagère se trouvant sous le groupe (à environ un mètre du sol), les boiseries murales mesuraient environ 2 mètres de hauteur. On peut facilement reconnaître les deux derniers modules du mur sud sur la photographie de ce mur après l'incendie de 1991, l'avant-dernier laissant l'accès à la petite porte sud-est, et les deux derniers modules sur le mur nord, derrière l'harmonium (Voir Le dernier jour de l'église).

Ces boiseries n'étaient pas datées. Les trois modules de l'abside furent détruits lors de l'incendie de 1977. Les quatre qui avaient été épargnés résistèrent aussi en partie au sinistre de 1991, mais furent démontés après l'incendie.

Les grands bancs de la nef

Au moment de l’incendie destructeur de 1991, il y avait dans la nef 19 rangées de grands bancs (3,60 m) du côté nord et seulement 17 du côté sud. Cette différence s’explique naturellement par l’absence de deux rangées de bancs au niveau de la petite porte d’accès sud-ouest, la seule en fait qui donnait accès à l’église puisque la porte sud-est était condamnée (depuis longtemps ?) et que depuis l’écroulement du clocher l’accès par cet endroit était interdit. La seconde marche de l'église, de couleur claire, sans doute en grosses dalles de calcaire, sur toute la largeur de la nef, se trouvait devant les premiers bancs, à environ 30 cm de distance, de quoi mettre les pieds dessus, sans plus.

Au fond de la nef

A l'extrémité ouest de la nef, sous l'estrade supportant l'orgue, côté nord de l'allée centrale, se trouvaient les fonts baptismaux (peu après un pilier de support de l'estrade) et le confessionnal (tout au fond, au coin). C'est au moins un demi siècle que le confessionnal se trouvait tout au fond contre mur nord, à environ 50 cm du mur ouest pour pouvoir y accéder par la gauche et s'y agenouiller. Cet emplacement est surprenant puisque les traces relevées par l'AFAN y localisaient nettement l'emplacement des fonts baptismaux. Le confessionnal, qui se trouvait en tous cas à côté des fonts baptismaux, était magnifiquement sculpté dans le style de la chaire. Fonts baptismaux et confessionnal ne se trouvaient pas au niveau du sol de la nef, mais plus haut. Ils étaient posé sur un lit de pierre de la hauteur d'une marche d'environ 20 cm de hauteur. Pour "aller à confesse", il fallait d'abord monter cette haute marche ! Mais depuis l'incendie de 1977 il a disparu (et non l'incendie de 1991 dont les photos prouvent qu'il n'était plus sur place et que rien n'avait brûlé dans les environs...), et personne ne sait ce qu'il est devenu ni où il est ! A-t-il suivi, lui aussi, la filière Belge ?

Le dos du dernier grand banc de la nef, après le pilier soutenant l’estrade, s'appuyait sur le lit surélevé supportant les fonts et le confessionnal. De fait ce socle commençait presque à l'allée centrale, plus précisément à quelques décimètres en retrait de cette allée, certainement en alignement avec le bâtit de porte du clocher. Il est à penser que la modification de la disposition des anciens fonts baptismaux, qui d'après les fouilles avançaient précédemment davantage dans la nef, fut modifiée lors de la pose des grands bancs afin de gagner une rangée.

 

Remerciements : J. Hérouart (disposition des lieux). Fond de carte du schéma de la disposition : J.-L. Bernard (AFAN).

Dernière mise à jour de cette page, le 8 janvier 2008.

 

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