L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Deux familles de patronyme (nom de famille) L'Etoile ont leur généalogie bien connue, celles de Ponthieu et d'Orléans. Pour les autres, dont le patronyme apparaît au hasard des documents, il n'est plus possible de retrouver les lignées (17). Pourtant, l'un au moins de ces dénommés Lestoile pourrait être natif de notre village...
0) Hugues et Gilbert de L’Etoille, frères et neveux de Pierre d’Yseu (p. 12), semblant rattachés à la famille des Seigneurs d’Amiens ( ?), en 1244, concernant le terroir Genoèvre à Yseu [BN, man. P R 31920 Dom Villevielle]. On trouve aussi que la terre de Gennevroix était sans doute un fief, bien qu’elle n’apparaisse pas dans les titres, car elle fut donnée vers 1160 à l’abbaye du Gard par Robert, viconte de Domart, pour une partie, car en 1244 Pierre d’Yseux et ses deux neveux, Hugues et Gilbert de L’Etoile vendaient à la même abbaye tout ce qu’ils possédaient sur cette terre [DHA, Yseux p. 335, approximatif, par téléphone de D. de L’Estoille].
Dominique de L’Estoille déclare avoir pour ancêtres :
1) Jehan d’Estoelle, escuyer en 1302 (p. 13) [Ost de Flandre, Arras (BN, Clairambault, vol 110, p. 8563, pièce 15)], dont peut-être :
2) Pierre de L’Estoile maignil, en sept 1337 (p. 13-16) [Nobles de la baillie d’Amiens (BN, Man Fi 32510 f° 150)]. Serait l’auteur de la branche de Picardie.
3-2bis) Jehan de Lestoille, cité en 1338 (p. 16) [BN, Imp de la salle des mss 597, Tome 2]. Serait l’auteur de la branche d’Orléans.
4) Sans lien ? Jehan de L’Estoille en 1380 à Thouars (p. 17).
5) Sans lien ? Amieux de L’Estoille en 1399, Aire, Chambre des comptes de Lille (p. 18)
6) Sans lien ? Benogon de L’Estoille, en 1426, homme d’arme à la forteresse de Guellande, vers Chinon (p. 18)
Les armes de cette famille noble sont bien connues : d'azur, à trois molettes d'éperon d'or posées aux trois premiers quartiers, & un besant de même au quatrième. - Supports : deux lions. - Cimier : une molette d'éperon dans un vol banneret. Ce sont ces armoiries qui furent adoptées le 7 octobre 1982 par le Conseil Municipal de notre village de L’Etoile, un peu trop hâtivement semble-t-il, aucun lien entre la famille et le village n'ayant été attesté à ce jour [Bulletin Municipal de janvier 1983 (BMA, dossier L'Etoile). – HEROUART (J.), L'Etoile mon village, 1982, p.5. L’ouvrage consulté qui fut à l’origine de ce blason adopté par la municipalité est celui de Figuères [Bibl. de la SAP, 9/324]. Voir le blason dans BM Abbeville en ligne "de L’Estoile, seigneur de Frenneville, et de Belleval…1807".
Belleval (18), après avoir précisé que cette famille est originaire du Ponthieu et non de Picardie, qu'elle fut maintenue dans la noblesse sur preuves remontant à 1549, et après avoir cité un Simon ayant participé à un emprunt fait à des Génois devant Césarée en juillet 1252, commence la généalogie sans précision de lieu :
I - Guillaume de L'Etoile, écuyer, homme d'armes des Ordonnances du roi, en 1549 [...]
II - Jean de L'Etoile, seigneur de La Callois [...], dont deux fils, Jean et Jacques.
IIIa - Jean, seigneur de La Callois, dont Claude de L'Etoile, seigneur du dit lieu [...]
IIIb - Jacques, seigneur de Beaufresne, dont Antoine, seigneur de Fresneville [...] et François, seigneur de Belleval [...].
Belleval ne précise malheureusement pas où se trouve La Callois [certainement à proximité de Poultière (80140 Huppy)]. L'achat, au xvii e siècle, de Fresneville (canton d'Oisement), et la suite de la généalogie de l'Etoile, font l’objet de publications par A. Ledieu. Lorsqu'en 1596, Jacques se marie il demeure alors à Beauriez, paroisse de Bazinghen (Boulonnais) MSEA (t. 16, p. 515-9). On retrouve la trace des membres de cette famille en de nombreux documents :
I- Guillaume est archer (cavalier à lance courte) dans la Compagnie Créquy-Pont-Remy en 1525 et 1536, puis, homme d'armes (cavalier à longue lance) dans la même compagnie en 1551. D'autre part, "Guillaume de Lestoille, écuyer, homme d'armes des ordonnances du Roi dans la compagnie de M. de Créquy, donne procuration pour représenter au sénéchal de Ponthieu qu'étant à remplir les devoirs de sa charge, il doit être exempté du ban et de l'arrière-ban, le 12 novembre 1551". On le retrouve encore homme d'armes dans les Compagnies de Créquy en 1555 et de Sanzac en 1557 (ADO 1178 - Chronologie d'Abbeville et du Comté de Ponthieu, par le Marquis de Belleval, 1899, pages 381 et 490).
II - Jehan de L'Estoile est cité dans une "Répartition entre gentilshommes tenant fiefs nobles en Ponthieu" en 1577. Messire André de Bourbon Rubempré, gouverneur, lui demande de verser 73 sols 4deniers (somme se situant parmi les plus modeste), montant calculé en fonction de ses revenus déclarés à la dernière convocation du ban et arrière ban de 1575 (80 livres). Les contributions devaient rembouser le gouverneur des 2900 livres de frais occasionnés par sa participation à une réunion se préparant à proscrire la religion réformée ( La Ligue) : "Jehan de l'Estoille, pour ung fief scéant et tenu de Huppy et autres fiefz : icy : lxxiij s(ols) iiij (deniers). Huppy (Con Oisement) est situé à 10 km au sud d'Abbeville. (MSAP, t. 23, p. 90). Ce même (?) Jean fut archer (en 1557), puis homme d'armes (en 1580), dans la Compagnie de Sanzac (Chrono. de Belleval, op. cit., p. 490).
IIIa - Jean : "Lettres de relief de noblesse pour Jean de l'Estoile, écuyer, seigneur de la Callois, le 14 juillet 1600" (Chrono. de Belleval, op. cit., page 254)
IIIb - Jacques : "(l'une des deux seigneuries de Fresneville, celle du baillage d'Abbeville) fut achetée par Jacque de l'Etoile (après 1598). Son fils, Antoine, en fit l'aveu en 1632; sa veuve, Diane des Grosseliers, est mentionnée dans un acte de 1660. Alexandre de l'Etoile, fils d'Antoine, étant mort sans postérité, son héritage passa à sa soeur, Marie, épouse de François de Donqueur, en 1683 (...)" (DHAP, t.2 , p. 73).
IVba - Antoine de l'Estoile : "Le fief de Halloy (dépendance d'Andainville, Con d'Oisement) consistant en une maison sur 9 journaux d'enclos, en 4 journaux de plan et 6 de prés, à Antoine de l'Estoile, seigneur de Fresneville, en 1647" (DHAP, t. 3, p. 20).
Vbaa - "Alexandre de l'Etoile, escuier, seigneur de Fresneville, capitaine grenadier des troupes boulonnoises : D'azur, à une croix d'or, cantonnée au premier, au second et au troisième d'une molette aussy d'or, et au quatrième d'un bezan de même (N° 72 de Boulogne, de l'état des armoiries envoyées en exécution de l'édit de nov. 1696)" (BMB. Armorial d'Artois et de Picardie de Borel d'Hauterive en 1866, page 77).
Vbab - Charles : "Le fief du Parc à Vaches (extrait de la liste des fiefs de Fresneville) fut vendu le 25 novembre 1695 par François Picquet, seigneur de Famechon, à Charles de l'Etoile, seigneur d'Aquitaine, et à Françoise et Anne de l'Etoile (ses soeurs). Il consistait en 14 journaux 1/4 de terre et mouvait de Fresneville (...). (Le) fief Damiette (extrait de la même liste), tenu d'Airaines, (était) au sieur de l'Etoile, seigneur de Fresneville, au XVIIe siècle" (DHAP, t. 3, p. 76).
Vbac - Henry, fils supplémentaire d'Antoine IVba cité par Haudicquer.
? - Pierre, vers 1696 "Pierre de l'Estoile, escuier, sieur de Nermont : D'azur, écartelé par des traits de sable, le premier, le second et le troisième quartier chargez chacun d'une étoile d'or; et le quatrième quartier, chargé d'un bezan aussy d'or (N° 309 d'Amiens)" (BMB. Hauterive, page 20. op. cit.).
Voir aussi La Gorgue (t. 2, p. 856/7) et l’armorial d’Hozier de 1696 (Artois et Picardie) ; Dominique Chailley de L’Estoille, recherches privées, p. 22 et suivantes, voir aussi ci-dessous le message récent au Livre d'Or).
La Gorgue (t. 2, p. 857) en rapporte le résumé d’une famille qui comporte un échevin, dès 1543. Cette famille porte de gueules au chevron d'or accompagné de 3 étoilles d'argent 2 et 1.
Cette famille (vraisemblablement sans lien, ni avec la famille précédente, ni avec le village de la Somme) est la plus connue, du fait des célèbres "Mémoires journaux" de Pierre de L'Etoile, notes tenues jour après jour, de 1574 à 1610, et qui constituent un document d'une richesse d'information aussi sûre qu'abondante sur la vie de la bourgeoisie parisienne sous les règnes de Henri III et Henri IV. Ses armes sont : D'azur à l'Estoille d'or (auquelles il faut joindre, pour les substitués de la famille Poussemothe : d'argent à trois lys au naturel). L'étude la plus complète, pour cette famille, est celle de Michaud (19).
I - ... de L'Etoile (né vers 1450 ?), premier magistrat à Orléans (20).
II - Pierre Taisan de L'Etoile (v. 1480 Orléans - 1537).
III - Louis de L'Etoile (né vers 1510 ??). Voir les notes de Dominique Chailley en fin des Divers.
IV - Pierre de L'Etoile (Paris 1546 - id. 1611), chroniqueur.
V - Claude de L'Etoile (Paris 1597 - id. 1652).
VI - Poussemothe de L'Etoile (décédé en 1718), chanoine régulier, abbé de St-Acheul d'Amiens.
Il n'a pas été possible d'associer les patronymes L'Etoile, Lestoille, Delétoile, etc. qui suivent à l'une des familles précédentes ni à une localité précise. D'ailleurs, sont-il seulement en rapport avec un lieu, comme ce fut souvent le cas pour les seigneurs ? L'on a vu que les sources d'inspiration sont très nombreuses. On sait toutefois qu'il était fréquent, à l'époque où les noms de familles se stabilisèrent, qu'un individu quittant son village natal soit affublé par les habitants de celui d'adoption du nom de son village d'origine. Il n'est donc pas exclu que quelques-uns des personnages ci-dessous soient personnellement, ou par leurs ancêtres, natifs de la commune homonyme de la Somme... Pierre, qui suit, Hugues et Gilbert, qui suivront, sont les plus sérieux prétendants.
1) Pierre de l'Etoile. Vers 1091 il séjourna en ermite dans la forêt de La Roë où il fut en contact avec Robert d'Arbrissel, futur fondateur de l'abbaye de Fontevrault – dont dépendra Moreaucourt –, et avec Bernard d'Abbeville, qui intituera la congrégation de Tiron au Perche [Dict. d'Hist. et de Géog. Eccl., t. 17, Fontevrault, col. 961-971]. Encore en 1091, Pierre de L'Etoile, qui était devenu le père d'une colonie d'ermites vivant sur la rive gauche de la Creuse, fonda sur la rive droite l'abbaye Notre-Dame de Fontgombault (Indre), dont il devint le premier abbé. Selon Maillezais il mourut en 1114 et fut enterré dans le chapitre. La salle fut ruinée en 1569 et le tombeau ne fut redécouvert qu'en 1676. La dalle funéraire le représente (p. 256) portant une crosse et elle porte sur le chanfrein l'épitaphe Petrus eram dictus... (mais non Pierre de L'Etoile...) [Bulletin Monumental, t. 112 (1954), p. 253-62 – DHGE, ouvr. cité, t. 17, col. 977-9]. Son frère, Isembeau, mort en 1140, fonda dans la Vienne une abbaye aujourd'hui en ruines, à laquelle il donna le nom de l'Etoile, en souvenir de son frère. Le blason de l'abbaye (d'azur à deux étoiles...) s'inspirait de celui de la famille du fondateur (d'azur à l'étoile d'or) [DHGE, Etoile (L'), col. 1287-8].
Si l'on en croît certaines publications picardes ils seraient natifs de cette région (à retrouver). La paroisse de L'Etoile ne pourrait-elle pas alors être celle de leur berceau ? Mais d'autres auteurs les disent natifs du Maine (21) [Archiviste de Fontgombault].
Ils vécurent à la même époque que Pierre l'Ermite, dit Pierre d'Amiens (Amiens, vers 1050 – Neu-Moutier, diocèse de Liège, 1115). Au mois de novembre 1095 Pierre l'Ermite se rendit au grand concile convoqué et présidé par Urbain II, à Clermont en Auvergne, et là il entraîna le pape, les prélats et les seigneurs de France à décider par acclamation l'entreprise de la première croisade [Soyer, article Gervin p. 42 – Didot, t. 40, col. 184-6 – Portrait en BMA, Ms 837 E, p. 205].
2) Eon de l'Etoile (Eudo de Stella) (22)(Début du XII e s., Loudéac, Côtes du Nord - v. 1148 Reims ?). Peut-être d'origine noble, mais adonné à la magie, se faisant appeler "Maitre des maitres", officiant dans la foret de Brocéliande, sa secte ne survécu pas à son procès présidé par le pape Eugène III.
3) Bertrand d'Etoile (23) , évêque de Die (Drôme), vers 1222. "Il appartenait à une famille noble du bourg de ce nom en Valentinois qui, dès le XIIe s. avait donné de nombreux chanoines de Valence (Drome) et de Die [...]".
4) Hugues et Gilbert (24) : "En 1244, Pierre d'Yzeux (Somme) et ses deux neveux, Hugues et Gilbert de l'Etoile, vendaient à la même abbaye (du Gard, Somme) tout de qu'ils possédaient sur la terre de Gennevoix (l'auteur estime que ce lieu était sans doute un fief d'Yzeux).
5) Simon de L'Etoile, écuyer picard, participe à un emprunt, en juillet 1252. Voir ci-dessous Famille du Ponthieu.
6) Richard de l'Etoile (25). "Le 11 avril 1334, Richard de l'Etoile, trésorier de Robert, roi de Jérusalem et de Sicile, lègue à la même église (le chapitre d'Amiens) la ville de Folies (en Santerre) lui appartenant, à charge de célébrer, tous les ans, un obit pour le repos de son âme".
7) Caterine de l'Estoille (26), épouse de Adam III de Héricourt (élection de Laon), dont le beau-père s'est marié en 1434.
Avec ces personnages, de familles très anciennes, il faut encore mentionner les deux familles L'Etoile les plus connues, celles du Ponthieu et d'Orléans. Voir aussi à "Divers" pour les siècles suivants.
Signalons d’abord les 18 familles Delétoille ayant vécu à Behen (80) depuis le XVIIe siècle [CGP n° 105, p. 179-183, et p. 167].
Anthoine de Lestoille, en 1557 : "De Anthoine de Lestoille, demeurant à Abbeville, tient ung fief de Visme Plouys (Le Plouy, près de Vismes, C on Oisement), à Longuemort, tenu de la seigneurye de Ville au Bois, qu'il a déclairé valloir la somme de seize livres tournois, taxé, à ladicte raison de six solz pour livre, à la somme de quatre livres seize solz tournois. Pour ce, cy, IIIJ l. XVJ s. dz" (ADO 642. V. de Beauvillé, extrait de l'arrière ban d'Amiens, levé en 1557, roturiers de la prévosté de Vimeu, t. 4, p. 481).
Nicolas de Lestoille, en 1551 et 1577 (?). Nicolas de l'Etoile est archer dans la compagnie de Créquy Pont-Remy en 1551. Le même (?) "Nicolas de l'Estoile, écuyer" est dans la liste des Ligueurs, en 1577 (?). La Ligue est la confédération catholique créée en 1576 contre les calvinistes. (Chrono. de Belleval, op. cit., pages 490 et 468)
François de Lestoille, prêtre à Pont-Rémy en 1620 [8 G 4, f° 78 r°à 82 r°]
Charles Delestoille, marchand demeurant à Abbeville, en 1578 (Inv. AC Amiens : Série FF, t. 7, p. 146).
Marie de Lestoille alliée à Vincent Langlois, trésorier du prince de Condé ( La Gorgue, t. 2, p. 827).
Germain de Lestoille (né vers 1620 ??), époux de N... Godart (Belleval, col. 450, VII 6°).
N... de Lestoille (née vers 1647??) : "Charles Antoine Gouffier (2 e fils de Honoré Louis Gouffier et de Germaine Martineau, épousée en 1647), seigneur de Brazeux, qui a épousé N... de Lestoille" (ADO 7184. P. Anselme, Hist. généal. de la Maison Royale, t. 2, p. 959 A).
Antoinette de L'Estoille, épouse par Cm Pierre de Fontaine, sgr de Cerisy (B 646, en Ponthieu, 1653-8). On cite plus loin dans ce registre un Claude de Lestoille.
André de Lestoille, XVIIe s., escuier, demeurant Poultier fait une donation [B 87, f° 61 v°]
V... de L'Estoille, vers 1696 : "Florence Martin, veuve de v... de l'Estoille, conseiller, procureur du roi de la ville de Béthune. - (Armoiries :) d'or, à une bande palée de sinople et d'argent de six pièces (N° 55 de Béthune)" (BMB. Hauterive, op. cit., page 278).
L'Etoile de Graville, 1704 : "Rapport adressé au ministre de Torcy par le chevalier de L'Etoile de Graville, envoyé extraordinaire du Roy, sur la république des Grisons (Suisse) et sur les mesures à prendre pour attacher ce peuple à la France. 1704" (ADO 862, t. 19, p. 362. Catalogue des mss. [...] de la bibl. d'Amiens, N° 780 Mélanges, fol. 33)
Donation entre vifs : plusieurs portions d'immeubles situés au terroir de Naours, par Cagé François, et "Antoinette Delestoille sa femme de Naours" à Cagé, Marie et Françoise leurs filles dudit Naours [2C1174, f° 21 (23 septembre 1711)].
Nicolas Delestoille, porteur au sac à Amiens, en 1713 (Inv. Série BB, p. 526).
LES CAPITAINES. Le patronyme L'Etoille (Lestoille) se retrouve dans les contrôles de troupes (27), table des noms des (capitaines de) Compagnies. Sont cités : le 105 e régiment d'infanterie Le Roy, vers 1729 (1c810); le Régiment des Grenadiers de France, vers 1749 (1c376); le 3 e Régiment d'Infanterie Piémont, vers 1735 (1c701), vers 1737 (1c713), vers 1747 (1c714), vers 1754 (1c717).
Nicolle Lestoille, 46 ans, poissonnière, mariée en 1780 avec Claude Lachapt, ouvrier parfumeur, obtient le divorce à Abbeville, le 29 thermidor an IV, son mari étant absent depuis 14 ans (R. Legrand, Vie et Société en Picardie Maritime).
Ave Maria Stella. Cette prière serait due à Bernard (1091 - 1153) [Père Sauvagnac.]
L'Ordre de l'Etoile, est le nom donné à un grand nombres d'ordres de chevalerie ayant pris l'étoile pour insigne (28) : Etoile Africaine, des Comores, d'Ethiopie, des Indes, de Jordanie, de Kara-Georges, Polaire, de Roumanie, etc. L'un des premiers ordres de chevalerie français fut d'ailleurs l'Ordre de l'Etoile, fondé par Jean II le Bon à Saint-Ouen en 1351. Sa devise était Monstrant regibus astra viam (Les astres montrent la route aux rois), appelé aussi Ordre de Notre-Dame de la noble maison.
1369 (8 août) : l'enrôlement des marins de S t-Valéry et environs mentionne non seulement une nef Sainte-Marguerite de l'Estoille mais une autre dite Saint-Jacques de l'Estoille ! Bien qu'aucun des patronymes des maîtres et marins donnés dans le rôle ne se soit maintenu à L'Etoile (mais l'on n'en connaît par ailleurs aucun à cette époque) la coïncidence laisse rêveur. Le seigneur aurait-il affrété la (les) nef(s) ? Ou est-ce seulement un hommage à l'Ordre de L'Etoile ? Ce qui est certain c'est que les Tartare, Qui-Ne-Rit, Loralte, Gobelin, etc... réussirent à incendier Porthmouth en septembre 1369 [MSAP, t. 34, p. 15, 76-8].
Taverne. L'Estoile, taverne située rue des Fèvres à Amiens, en 1402 (AC d'Amiens, inv. Série CC, p. 48). Ce même établissement semble déjà cité en 1388 (p. 20).
Catalogue des imprimés de la BN (29) . On y trouve un grand nombre de publications, résumées et cotées : L'Estoile, Pierre et autres (col. 446 à 452) ; L'Estoille (col. 453/4) ; L'Etoile (col. 689 à 693) ; Ponssemothe de L'Etoile (col. 705).
Le catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Mazarine (A.N. Salle de lecture - 23 D Tome II page 268) par A. Molinier (1886) mentionne dans Histoire d'Europe (relation avec l'Angleterre) : "1862 (1823) / 22 (f. 356) Brief récit de la procédure et jugement donné contre Henry, comte de Northumberland, le 28 de juin 1606, à la chambre de L'Estoille".
Communication Dominique Chailley : "Au hasard d'une recherche sur un hôtel de la rue de Tournon, à Paris, j'apprends qu'au n° 10 résida "Mme de Pecquigny" [Piquigny] et que "Pierre de l'Estoile" y naquit probablement en 1546 : les rapports entre ces deux familles pourraient bien éclairer l'histoire de l'orgue, au sujet duquel nous avons correspondu il y a quelques années. Mais je me contente de vous copier l'extrait de la notice donnée par Wikipedia sur "Rue de Tournon" (Paris 6e) :
n° 10: Provient du démembrement de L' Hôtel Garancière. Connu sous le nom d Hôtel du Nivernais puis d Hôtel des Ambassadeurs. Cet hôtel date de 1543, construit par Louis de l'Estoile, président des enquêtes au Parlement de Paris, et époux de Marguerite de Motholon (1543). Pierre de l'Estoile, le mémorialiste y naquit sûrement en 1546. L'hôtel fut construit sur cette parcelle achetée en 1538 au Cardinal de Tournon. Madame de Pecquigny [y habite] en 1580. Charles du Plessis, seigneur de Liancourt, gouverneur de Paris, y habite en 1595, il le cède à Concino Concini." [Livre d'or de L'Etoile, le 28/08/12]
Notes de cette page :
(17) On pourra consulter les conséquentes notes de l’abbé Buteux sur Lestoille [SAP, CB 179 , p. 547 et suiv.].
(18) BELLEVAL (Le Marquis de), Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu, 1876. Famille L'Etoile, colonnes 612 à 614. L'exemplaire des archives de l'Oise (ADO 1179) comporte des mentions manuscrites (de l'auteur ?) : "Guillaume de l'E. archer, C ie de Créquy, en 1525 et 1536"; "Nicolas de l'E. archer, C ie de Créquy en 1529 (sic)"; "Guillaume de l'E. homme d'armes, et Jean de l'E. archer, C ie de Sanzac en 1557"; "(renvoi à la postérité d'Antoine IV) 4 - Marie, femme de François de donqueur Ch.er, Sgr de parteiles (?)"; "(renvoi à Alexandre V) S.P. (sans postérité)"; "(renvoi à François V) Garde du corps de la C ie Ecossaise, en 1667".
Le nobiliaire de HAUDICQUER (ADO : 8191), publié en 1690, cite également cette famille (pages 294, et rectificatif page 576).
(19) MICHAUD, Biographie Universelle (Edition de 1815 : ADO, 562, t. 13, p. 447 à 451) (Edition de 1855 : BMA, 832, t. 13, pages 155 à 157).
HAUDICQUER, nous informe que cette famille originaire d'Orléans a donné plusieurs Lieutenants généraux, puis il cite Jean (1522), et Pierre & Louis. Il précise surtout que François (prieur de N.-D. d'Hornoy, baillage d'Amiens), derniers des descendants mâles, fit légataire universel son neveu Edouard de Poussemothe, à charge qu'il porte les armes de Lestoille (Nobiliaire, p. 294/5. ADO, 8191). Voir aussi le Dictionnaire des auteurs, collection Bouquins, 1980, t. 3, p. 125.
(20) I - X de L'Etoile (né vers 1450 ?), premier magistrat à Orléans.
II - Pierre Taisan de L'Etoile (v. 1480 Orléans - 1537). Il eut Calvin comme élève à l'université d'Orléans. On lui connait une nièce Marie de L'Etoile. (Publications à la BM de Compiègne)
III - Louis de L'Etoile (né vers 1510 ??), est président de la cour des aides, seigneur de Soul. Il épouse Marguerite de Montholon, par contrat du 26 mai 1538 (ADO 7184. P. Anselme, Généalogie de la Maison Royale..., t. 1, p. 435 E)
IV - Pierre de L'Etoile (Paris 1546 - id. 1611), grand audiencier de la chancellerie, chroniqueur (Le journal de Pierre est cité 28 fois dans La vie tumultueuse d'un gentilhomme de Picardie, MSAP n° 44, 1932; Voir aussi son journal à la BM de Compiègne).
V - Claude de L'Etoile (Paris 1597 - id. 1652), l'un des premiers membres de l'Académie Française (1634), fut l'un des cinq auteurs chargés par Richelieu de composer pour lui des pièces de théatre.
VI - Poussemothe de L'Etoile (décédé en 1718), chanoine régulier, abbé de St-Acheul d'Amiens, auteurs de nombreux ouvrages. Il lègue à l'abbaye les journaux de son aieul (actuellement disparus).
(21) Trévoux mentionnait en 1771 que l'abbaye de L'Etoile fut fondée par " Isambert Sénebaut de la maison de Lesignac " [Trévoux, Etoile, p. 905-8]
(22) AMAT (Roman d'), Dictionnaire de Biographie Française, 1970, t. 12, col. 1334-1335 (BM Compiègne).
(23) AMAT, op. cit., t. 13, col. 226.
(24) DHAP, t. 3, p. 334.
(25) DHAP, t. 5, p. 65.
(26) HAUDICQUER, Nobiliaire, p. 268.
(27) ADO (sans référence) : Les controles de troupes de l'Ancien Régime, par A. Corvisier, 1968 à 1970, p. 189 du tome 4 qui renvoie au tome 2 (Archives du Ministère des Armées).
(28) La Grande Encyclopédie de Berthelot, tome 16, énumère 15 ordres de L'Etoile (ADO, 7 360).
(29) BMA, usuels.
Recherches (commencées en 2007) et publication Ghislain Lancel (03/09/12)