L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Le drapeau Français sur la cheminée... (Printemps 1943)

SABOTACHE !

Un matin de printemps 1943, L’Etoile se réveille et constate avec surprise qu’un drapeau Français flotte au sommet de la cheminée de l’usine Saint Frères des Moulins Bleus ! Ce drapeau est visible à des kilomètres à la ronde. Que se passe-t-il ? Dans le village, on se concerte mais la question reste sans réponse. Les possibilités les plus diverses sont envisagées. Le débarquement ? La fin de la guerre ? Un signal pour les avions anglais ? Nul ne sait ! A cette époque, et ce depuis le 2 mars, la Kommandantur était présente au chalet de Louisa Lancel (actuellement, 111 rue du 8 Mai), et au domicile des époux Fiévet (troisième maison à gauche de la rue au Sac), eux aussi absents pour cause d’évacuation.

Soudain, comme il fallait s’y attendre, toute la garnison traverse la commune à toute vitesse et se rend directement à l’usine.

En deux temps trois mouvements les allemands ont fait couper le courant de l’usine et rassemblé l’ensemble du peu de personnes présentes dans la cour de l’usine. Un officier se détache alors du groupe d’allemands et, se dirigeant vers le groupe d’ouvriers, déclare en désignant méchamment 10 hommes pris au hasard « Toi, toi, toi…….et toi, si dans une heure le drapeau n’est pas descendu, vous êtes fusillés ! »

Et tous les allemands repartent aussi vite qu’ils sont arrivés.

Abasourdis, les ouvriers ne savent que faire ; ils ont tous la même réaction « Si je monte tout L’Etoile va dire que c’est moi qui ai accroché le drapeau ! » A cette heure de la matinée le directeur de l’usine n’était pas encore arrivé, mais c’est un responsable de fabrication qui trouvera la parade en désignant lui-même une personne qui ne se fera pas prier.

Il parait que ce jour-là on a battu un record à L’Etoile. Jamais auparavant on avait monté et redescendu cette cheminée en si peu de temps !

Toute la journée et les jours suivants ce fut le motif de discussion de la population locale et des environs. On a longtemps cherché le coupable et aujourd'hui, 64 ans après, on ne sait toujours pas qui avait osé braver les allemands...

Les auteurs de la bravade révélés par le site !

Il n'aura fallu que quelques jours après la publication du haut de cette page (voir ci-dessus) pour que l'on se persuade que la vérité historique a sa place dans ce site de la mémoire de L'Etoile et que les langues se délient, 64 ans après les événements... Les - car ils sont deux - les deux Francs tireurs et partisans (FTP) qui sont allés accrocher le drapeau en haut de la cheminée de l’usine Saint-Frères des Moulins-Bleus sont Ferdinand Patry et Maurice Ternisien, tous deux FTP et employés à l’atelier mécanique  des Moulins-Bleus. On doit des remerciements tous particuliers à  Paul Ternisien  (né en 1938, fils de Maurice) et à Madame Yvette Sévaux (veuve de Jean, aussi FTP), pour avoir combattu leur émotion et accepté de révéler l'intégralité de leurs souvenirs dans ce fait de guerre où les noms des auteurs restaient une énigme pour tous les stelliens. Davantage, il ont aussi éclairci le mystère des circonstances de la mort de Maurice Ternisien.

D'après un texte de Jacky Hérouart, selon un début de témoignage datant de 1970 (haut de page).

Dernière mise à jour de cette page, le 20 mai 2007.

 

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