| L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Ysabel de Brueres ( Isabelle de Bruyères), épouse d'un Jean de Varennes en 1343, mais veuve en 1345, fut implicitement seigneur de L'Etoile dans les débuts de la Guerre de 100 ans.
1346 (22/23 août) : Il semble qu'à quelques jours de la désastreuse bataille de Crécy (26 août), premier affrontement d'envergure de la guerre de Cent-ans, L'Étoile ait pris des mesures radicales pour s'opposer aux anglais en détruisant le pont (probablement sur ordre du roi de France, comme à Daours). Ainsi le roi d'Angleterre, délaissant Beauvais, se retrouva provisoirement bloqué : "c'est pourquoy il estoit fort en peine de trouver quelque passage ; car le pont du village de l'Estoille estant rompu, & les autres passages estant bien gardez par des soldats de Picardie, Edoüard estoit au désespoir ... " [Chroniques des maieurs d'Abbeville, dans Histoire Généalogique des Comtes de Pontieu, p. 321 (par le R. P. Ignace)]. Fontaines est brûlée [Froissart (par Luce), t. 3, p. 154-6 (§ 266)]. Le pont de L'Etoile est volontairement détruit.
1357 : procès concernant la soumission des religieuses à la seigneurie de L'Etoile, et les Coutures? (78 H 1, cartul. de 1529, f° 14 v° et 19 v°).
1360 : traité de Brétigny. Le roi d'Angleterre réclame L'Estoile, ainsi que Vaucelles, Mouffers, Bouchon et Mourarcourt (à trouver), comme étant de Ponthieu. Les " raisons " de Charles V s'y opposent, les affirmant du Pays du Roi de France [MSEA, t. 18, p. 207]. Durant les années 1360 à 1369 ce furent 110 villages qui relevèrent de l'imposition anglaise [BSAP, t. 31, p. 200-215, qui cite les comptes de Nicolas de Louthe, trésorier du roi Edouard III, Miscellaneous Books, Exchequer N° 79 et 80] mais ni L'Etoile ni Moreaucourt ne semblent figurer dans les registres détenus en Angleterre [Communication du Public Record Office de Londres, qui a parcouru ces volumineux ouvrages (Stephen O’Connor, mai-juin 1999)].
1374 : aveu ou dénombrement pour le Fief des Marais (à L'Etoile) [d'après DA 785, Précis... p. 4].
1375 : l'épisode du pont rompu n'avait probablement rien eu de fortuit puisque à la même période, L'Étoile fut le théâtre de règlements de comptes envers les traîtres Gênois (et non Genevois ?). En novembre 1375, des lettres de rémission furent octroyées à Pierre Coquet, âgé de cinquante ans, de l'Étoile, « du fait de la mort des Genevoiz [sic] et autres estrangiers qui, après la desordenance qui fu sur la rivière de Somme quant Edwart d'Angleterre nostre adversaire et ses alliez passèrent la Blanche-Tache, et au retour du conflict de la bataille de Crecy, trente ans a ou environ, avint en plusieurs lieux ou pais de Picardie, pour ce que renommée et voix publique couroit que yceulx Genevois [sic] et estrangiers avoient tray le roy Phelippe nostre ayeul, que Dieu absoille, nostre dit ayeul fesist dès lors general remission et abolicion [...] de ce que ou temps dessus dit ot aucuns des diz Genoys ou autres estrangiers occis, en la ville de l'Estoille sur la dite rivière de Somme, à une lieue de Lonc en Pontieu ou environ, où il demouroit et encore demoure, par les habitanz d'icelle » [AN, JJ 107, f° 158 r°].
1346 : bataille de Crécy. Voir ci-dessus.
1355 : un Jean (IV ?) de Varennes reconnaît aux habitants de Flixecourt de jouir de leurs marais (s'il a une épouse, elle n'est pas citée) [Flix., DD 1/1]. Il est seigneur de Labroye, de qui la seigneurie de Long et Longpré formant un seul fief relevait en un seul hommage [MSAP, t. 17, p. 361].
1356 (19 septembre) : défaite de Poitiers où participèrent de nombreux seigneurs picards. Le roi Jean II est fait prisonnier [Lecat, p. 30]
1357 : un traître. Voir ci-dessus.
1358 (16 sept) : échec de la prise d'Amiens par les navarrais et Jean de Picquigny. Année du soulèvement des Jacques qui tuent Guillaume de Picquigny. Répression [Lecat, p. 30-31]
1359 : 3000 combattants navarrais passent une nuit à Long. Misère des populations dont les champs sont ravagés par le passage des troupes [Lecat, p. 32-33]
1360 : Traité de Brétigny
1360 (août) : Jean (IV ?) de Varennes, chevalier, devenu seigneur de Vignacourt [MSAP, t. 35, p. 477].
1369 : reprise du Ponthieu (avril), et de la guerres [Lecat, p. 36]
1369 (8 août) : l'enrôlement des marins sur la Saint-Jacques de l'Estoille ! Malgré la double coïncidence, ce nom de baptême serait seulement un hommage à l'Ordre de L'Etoile [MSAP, t. 34, p. 15, 76-8].
Publication Ghislain Lancel, d'après des recherches effectuées avant 2008 (avant l'accès aux puissants moyens informatiques actuels...)
Première publication, le 6 janvier 2014. Dernière mise à jour de cette page, idem.