| L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Antoine III Le Blond [voir Hoin, p. 37], est né entre 1551 et 1562/67 (s’il s’est marié âgé de 25/30 ans), probablement à Amiens, paroisse St-Martin-au-Bourg (où demeure sa mère en 1592). Il est décédé entre le 14 novembre 1624 (date de son testament passé devant le prêtre de L'Etoile [B 83, f° 85]) et le 21 du même mois (relief de son fils, et décès confirmé à plusieurs reprises dès 1625). Fils d'Antoine II et de Françoise Harlé, il fut écuyer, seigneur de L'Etoile (durant 53 ans), Vendeuil (Oise), Croissy (Oise, Canton de Crèvecœur), et autres lieux [B83].
Il épousa [Voir 2E21/446, livret 1578/1601, f° lii v°. Le contrat de mariage est en date du 23 janvier1592 (B 643)], le 3 février 1592 à Amiens paroisse St-Martin-au-Bourg, Antoinette de Forcheville, (née peu après 1568), demeurant à Bézencourt (près d'Hornoy) en 1592, vivante en 1628 [B 83], fille de Nicolas de Forceville, écuyer seigneur d'Applaincourt (fief à Villeroy, canton d'Oisemont) et de Bézencourt, qui portait en armoiries de gueules au sautoir d'argent accompagné de quatre merlettes de même, et de Gabrielle de La Rivière [Voir pour tous détails la généalogie manuscrite Forceville, branche des seigneurs d'Applincourt et de Bézancourt : les parents d'Antoinette se marièrent par contrat du 18 février 1568 et eurent 6 enfants (classés garçons puis filles) : Adrien, Robert, Antoinette épouse Leblond, Gabrielle, Françoise, Anne (6J90, cahier bleu). Forceville-en-Vimeu est une commune du canton d'Oisemont, de même qu'Applaincourt (fief à Villeroy)]. On sait que par charité, elle recueillit une pauvre fille nommée Cadion, à laquelle sa fille Anne donna 60 livres par testament en date de 1641 [3E 30720, f° 223]. Elle avait donc alors environ 73 ans.
Postérité (garçons) :
Notons que Froissart cite 7 enfants (Charles, Antoine-Adrien, Antoine, Françoise, Anne, Marguerite et Claude); Hoin en trouve 10 de sa femme (Charles, Claude, Antoine, Marie, Claude, Antoinette, Françoise, Marguerite, Jenne et Anne). Cet ordre des naissances, bien que peu satisfaisant, a été retenu, avec adjonction d'Adrian ! Aucune naissance Leblond n'est enregistrée à Amiens, paroisse St-Martin-au-Bourg, de 1592 à 1601.
1 - Charles, prêtre dit sieur de Lestoille (1628 [B 83, f° 84 v°]), fils aîné (donc né peu après 1592, probablement à Bézancourt, Applaincourt ou L'Etoile), demeurant à L'Etoile en 1628 (B 83, f° 84 v°). C'est probablement lui qui est mentionné comme parrain, bien qu'encore enfant, sur les registres de L'Etoile en 1600 et 1611. Il fut témoin d'Antoine IV, lors de son mariage en 1628. Mais, sous la tunique était un autre homme... et il fut décapité à Paris en 1631 : "Charles Leblond, prêtre, fut décapité à Paris, à la Croix du Terroire, par arrêt de l'Hôtel, le [du?] samedi 23 août 1631, ayant été pris par le prévost des maréchaux d'Orléans, à cause de rapt, inceste, sacrilège et incendie, ayant enlevé une religieuse de Moreaucourt et l'ai fait engrosser et pour ce faire, mit le feu à un bûché ou autre bâtiment du couvent... " [D'après CAHON (G.), Moreaucourt VIII, page 6) [sic], qui cite un manuscrit de Lecouvreur (SAP?). Dans les pages précédentes Cahon cite également l'abbé Olive qui relate les affaires diaboliques survenues au couvent dans les quinze années qui précédèrent leur départ pour Amiens, en 1636]. Froissart [mais c’est une erreur] affirme aussi que Charles fut décapité, mais en 1633, ce qui semble accréditer par le fait qu'un Charles Leblond fut curé d'Aumâtre, de 1621 à 1632. Charles, prêtre, fils aîné, délaissa les droits que lui accordait à ce titre la coutume du bailliage d'Amiens sur la seigneurie de L'Etoile à son frère Antoine, au moment de son mariage, le 4 mars 1628. Toutefois ce frère cadet était déjà en possession de L'Etoile par le testament de 1624, confirmé par un acte du 6 avril 1625.
2 - Adrien (Adrien), 2e des fils, prêtre en 1628 [B 83, f° 86 v° -- D'après Hoin; Froissart; ADS, B 92 f° 144 v° ; E suppl. 1091 - Flixecourt, 24 juillet 1632], décédé avant 1660, Sieur de Ganne (fief de Vendeuil), prêtre curé de Lestoille (il est même probablement décédé avant 1659, puisqu'à cette date, Ducrocq était curé) [B 92, f° 144 v°]. Il reçoit 300 livres de rente annuelle donnée par son père pour son titre clérical [B 83, f° 86 v°]. Adrien, curé de L'Etoile, reçoit un testament à Bout de Ville en 1632 [E sup.]. Il habitait un petit corps de logis devant la grande porte du château de L'Etoile [B 92] ;
3 - Antoine IV, dit sieur de Vendœuil (1628 [B 83, f° 85]), 3e des fils, châtelain de L'Etoile, Vendeuil, Croissy, Sarton et autres lieux en 1628 [B 83, f° 84 v°], qui suivra ;
4 - Claude, écuyer en 1628 [B 83, f° 86 v°]. Il semble décédé jeune.
Postérité (filles) :
5 - Françoise, née vers 1597 ??, aînée des filles [B 83, f° 86 v°], alliée par contrat du 11 avril 1623 à Jacques Picquet, écuyer, sieur de Belloy, fils de Balthasar, chevalier, sieur d'Egumont, et de Damoiselle Marie Prévot [Hoin, p. 37, qui cite le Grand Nob. de Picardie]. Son frère Antoine IV avait paru comme témoin à son mariage [Hoin, p. 38, qui cite le Grand Nob. de Picardie]. Elle est citée en 1628 pour rappeler que, étant mariée, elle a déjà été récompensée. Est-ce cette Françoise qui termina ses jours comme religieuse à Grandvilliers ? [B 95, f° 44].
6 - Marie, 1ère fille célibataire citée en 1628 [B 83, f° 86 v°]. Elle semble décédée jeune (ou confusion avec le prénom composé Marie-Antoinette ?).
7 - Antoinette, 2e fille célibataire citée en 1628 [B 83, f° 86 v°]. Le 30 juillet 1653, alors héritière de ses parents, d'Anne et Claude Le Blond, ses sœurs, elle fit donation d'entre vifs de ce qu'elle possédait à son frère Antoine, chevalier, seigneur de l'Etoile, à la condition de jouissance d'usufruit [25 H 2, f° 371/2].
8 - Claude, baptisée le 31 juillet 1606 à L'Etoile : Le 31 de juillet 1606 a esté baptisé un enfant a Anthoine le Blon et Anthoinette de Forcheville, seigneur et damoiselle à Lestoille, lequel enfant a eu le nom de baptesme Claude. Le parain est le comte Baille ... la maraine la fille... monseigneur Forcheville [ADS, 2E 296/1]. Elle est la 3e fille célibataire citée en 1628 [B 83, f° 86 v°], Décédée avant 1653, sa sœur Antoinette est héritière.
9 - Jenne, 4e fille célibataire citée en 1628 [B 83, f° 86 v°]. Elle semble décédée jeune.
10 - Anne, 5e fille célibataire citée en 1628 [B 83, f° 86 v°]. Elle fit son testament de sa chambre, le 13 janvier 1641, dictant aux notaires que tous ses biens reviendraient à sa sœur Antoinette [3E 30720, p. 223 r° et v°]. Elle décéda deux jours plus tard, rue St-Jacques, à Amiens, et fut inhumée à L'Etoile [2E 21/236, livret 21].
11 - Marguerite. Elle pourrait être épouse Boulougue, dont Mr de Boulougue, Sr de Beaurepaire, procureur du roy à Abbeville, en 1675 [ADS, E 29824/128, bas du f° 1 et haut du suivant]. Elle n'est pas citée en 1628 (pas encore née ou déjà mariée ?).
1571 (21 février) : relief au nom et profit d'Antoine [III] Leblond (rappel).
1574 (1er janvier) : collation par Miraulmont d'un extrait d'un vidimus d'un acte de 1431 concernant Jean Leblond, reconnaissant qu'étant noble il n'était pas redevable pour les aides [Hoin, p. 17]
1575 : Il n'y a pas de Leblond dans le rôle des gentilshommes qui se sont offerts à servir personnellement pour le ban et arrière-ban du bailliage d'Amiens, le 11 octobre 1575, mais habitant probablement Amiens Antoine en aurait alors été exempté [BSAP, t. 12, p. 82].
1577 (13 février) : son père (probablement) signe la ligue [Voir Antoine II]. Étant décédé quelques mois après, Antoine III, jeune fils, n'aurait pas laissé son nom dans cette épisode qui se prolongera durant près de 20 ans. On ne trouve en effet ni les Leblond ni L'Etoile cités, ni pour l'Amiénois [Dubois] ni pour Abbeville et le Ponthieu [Prarond]. On ne trouve pas non plus de Le Blond dans la Répartition entre les gentilshommes tenant fiefs nobles en Ponthieu... répartition destinée à rembourser les 2 900 livres engagées par messire André de Bourbon Rubempré pour se préparer à proscrire la religion réformée [MSAP, t. 23, p. 71-98]. Le fils aurait-il refusé de s'engager ?
1578 : Relief de l'ancien fief du Chapitre par A. Leblond, fils de défunt A. Leblond, acquis de Me Jean du Gard (!?) [G 2235/1].
1582 : "Sentence rendue par les commissaires ordonnez pour lesdits francs fiefs et nouveaux acquets signé Tallon le 10e avril 1582 contenant mainlevée des terres saisies sur ledit Le Blond comme noble en conséquence des jugements précédents" (Hoin, p. 19).
1583 (16 octobre) : transaction concernant une pièce relevant de L'Etoile [E 782, verso]
1585 (3 janvier) : Le vidame d'Amiens (et?) le Sieur de l'Estoille sont sommés, par l'échevinage d'Amiens, de réparer le pont de L'Etoile [AC d'Amiens, BB 46, f° 175v].
1589 (23 janvier) : Arrêt du Parlement qui tranche contre Antoine Leblond, écuyer, sieur de l'Estoile (et non de L'Etable!), et Mess. Jean du Belloy, chevalier, capitaine des ville et château du Crotoy, en faveur de l'échevinage d'Amiens, à propos du moulin de Lestoille, qui jouxte le pont et qui bien qu'il fut de tout temps en la forme qu'il est, empêche la navigation sur la rivière de Somme [BMA, DD 150/2].
1592 : Mariage, en présence de son frère Claude, curé? (discret) Sr de Vendœul [B 643].
1594 (samedi 17 décembre) : la Ligue étant terminée, le roi, venu d'Amiens en bateau couche à Pont-Rémy, et se rendra par terre le lendemain à Abbeville, qui s'est soumise [MSEA, t. 13, p. 212]. On retrouve la trace de ce voyage (avec une petite erreur de date) dans le Journal historique de Jehan Patte qui note que c'est le samedi [mardi !] 27 décembre que le roi se rend en bateau d'Amiens à Pont-Remy, et qu'il revient, toujours en bateau, le lundi [samedi !] 31 décembre d'Abbeville à Picquigny [MSAP, t. 19, p. 276].
1597 (15 septembre) : les armées ennemies, 20 000 hommes et des chariots sous les ordres du cardinal d'Autriche, venues en renfort de celles des espagnols ayant pris par surprise Amiens le 11 mars, sont refoulées par l'armée d'Henri IV, lui-même présent au camp d'Amiens, et se replient des environs de Long à Argœuvres, passant donc à L'Etoile, ou à proximité. Le 27 mars Amiens était entièrement libérée [BSEA, 1888-90, p. 53, 66, 77-79]. Le lieu-dit le Champ de Bataille pourrait correspondre à cette canonnade !
1598 : "Claude Le Blond [fils de Robert] et sa femme [Marguerite de Saint-Blimond] transigèrent avec Antoine Le Blond, écuyer, seigneur de L'Etoile, par acte passé à Amiens, le 3 octobre 1598" (Hoin, p. 43).
1598 (décembre, à Amiens). Antoine III justifie de sa noblesse : " l'avons déclaré franc et quitte de toutes tailles et contributions auxquelles sont tenus les roturiers de ce royaume à la charge toutefois qu'il vivra noblement, ne tiendra aucune ferme et ne fera acte derrogeant à sa noblesse" [Hoin, p. 19 et 37].
Vers 1600/1602 : "Saisine [...] vendue par Antoine le Blond, écuyer, seigneur de l'Estoille [...] s.d." [BMA, FF 129, f° 58].
1605 : Aveu et dénombrement détaillé de la terre et seigneurie de Lestoille, dont relèvent 5 fiefs nobles [G 2235/2].
1610 : Les religieuses ne reconnaissent pas que leur prieuré serait sur le terroir de L'Etoile, et elles ont leurs officiers. Antoine Leblond dispose de bailly, lieutenant, greffier et sergent [f° 2]. Durant les dernières guerres, quelques habitants ont apporté des meubles et coffres en garde au prieuré (qui leur furent rendus) [f° 2 v°] [78 H 19, n° 15].
1614 : Etat généraux (les derniers avant 1789) : Leblond y est-il ?
1615 (8 octobre) : rachat fait devant Me Pecoul, notaire, par MM. du chapitre du fief de L'Estoille ; quittance de 1500 livres, donnée le même jour, pour Antoine Leblon, écuyer, fils de celui qui avoit acquis led. fief en 1563 [G 3041, p. 532, art. 9.]
1620 (8 juillet) : dénombrement et déclaration de 19 journaux de terre hérités de sa mère, assis au terroir de Beauquesne, fourni à la commanderie de Fieffes par Antoine Le Blond. Acte signé [AN, S 5061/28].
1624 (14 novembre) : testament passé devant le curé de L'Etoile [B 83, f° 85]
1497 (11 mars) : les espagnols prennent Amiens par surprise. Mais Henri IV le reprend fin septembre, après l'intimidation de Longpré [BSEA, 1888, p. 52-78]
1580 (6 avril) : Tremblement de terre
1598 : Requête par les habitants de Vignacourt réfugiés à Flixecourt, attendu le feu et la ruine apportés à Vignacourt par les espagnols se portant au secours d'Amiens, assiégé par le roi de France. Ils réclament des dépens à la communauté de Flixecourt à raison de l'enlèvement de leurs bestiaux et biens meubles saisis par les espagnols venus le 7 février à Flixecourt pour le ravager, faute de paiement des deniers auxquels ses habitants avaient été cotisés. 1598, 27 février [E Suppl. p. 343, Flix. EE 1].
Publication Ghislain Lancel.
Première publication, le 7 décembre 2014. Dernière mise à jour de cette page, idem.