L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
Adolescente, Charline Pecquet demeurait à L'Etoile. Vers 1950, Philippe Vasseur, père de son cousin Josué Vasseur, avait acheté une propriété sise au 43 de la rue St-Martin sur la première parcelle située après la ruelle Talon, au nord-est de la rue St-Martin. Entre l'interdit et l'envie de savoir, des rumeurs couraient alors sur la présence d'un souterrain sur cette parcelle... Interdiction d'y aller, ça c'était vrai, pour cause, un cousin y aurait pénétré mais "qui y aurait été arrêté par manque d'aération"... Lorsque j'interrogeais mon père, dit Charline, celui-ci me répondait que ce souterrain devait faire partie du réseau des chemins souterrains des lépreux qui rejoignaient Moreaucourt et l'Abbaye du Gard... Histoire ou légende ?
Un demi siècle plus tard, Charline est retournée sur les lieux. Bien que muré par une porte, elle y a retrouvé "son souterrain". Davantage, maintenant adulte, elle a été initiée de l'existence d'une salle, elle aussi aujourd'hui obstruée par une porte murée, qui dit-on donnait accès à une salle, grande comme une maison !
A gauche au fond de la cour un étroit passage entre l'arrière de la cuisine et un mur de briques consolidant un vieux mur de pierre blanche semble ne se diriger nulle part et buter dans le mur de la ruelle Talon. Mais à droite une porte en bois très basse (1,50/60 m environ) dans un encadrement métallique donne accès de plein pied à une très jolie salle voûtée, très fraîche, d’une quinzaine de mètres carrés environ. Le plafond en est remarquable, soutenu par quatre arches brisées en briques ! Il faut encore baisser légèrement la tête pour passer sous la première arche, mais la voûte s’élève ensuite progressivement, jusqu’à 2,50/2,70m environ, pour redescendre à la quatrième marche jusqu’à nouveau 1,70m environ.
Ce qui attire ensuite l'œil, c'est évidemment cette petite porte murée dans le mur du fond, scellée depuis bien longtemps avec des pierres de différentes grosseurs pour en interdire l’accès... Derrière, se trouverait donc la vaste muche « de la grandeur de la maison d’habitation ». Qu'en dire de plus ? On ne sait pas, on ne sait plus...
Outre sa salle d'accès spacieuse et ses arches élégantes, cette muche est remarquable par sa situation surprenante en bordure ou à l'extérieur de l'ancien village. En 1843 cette maison appartenait aux Talon, c'était était la dernière habitation de ce côté nord de la rue. Au siècle précédent, on estime même que les habitations ne dépassaient pas l'Ecce-Homo, place que rejoint la ruelle contiguë à la maison Talon et dont la muche semble aussi suivre la direction... La chapelle de l'Ecce-Homo était-elle aussi une entrée ?
La seconde entrée est celle que Charline connaissait étant enfant. Elle se trouve dans un autre bâtiment, à droite au fond de la cour, et l'accès en est lui même au fond du débarras. Autrefois, cette entrée n'était fermée que par une porte très rudimentaire en bois, mais aujourd'hui, elle est aussi obstruée, à moins d’un mètre, par un mur en ciment. Est-ce l'entrée d'une seconde muche ou d'un souterrain ?
Remerciements : Charline Chamu-Pecquet (photos et documentation, 10 avril 2007) et Régine Pecquet, avec l'aimable autorisation de Josué et Liliane Vasseur, propriétaires.
Dernière mise à jour de cette page, le 24 mars 2008.