L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL
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Les souterrains de L'Etoile, accueil

 

Les souterrains de L'Etoile, tous les stelliens en on entendu parler... Rien d'étonnant à cela, le sous-sol crayeux (en général de la craie blanche du Crétacé) est propice au creusement de galeries et l'on sait que de nombreux réseaux souterrains sont attestés dans d'autres villages de la Somme, l'inventaire pour le département est impressionnant !

La raison, elle en est tout ausi facile à trouver. Christian Manable rappelle qu'en 1635 et 1636 un grand nombre de villages furent détruits lors des incursions dévastatrices des soldats espagnols et autres ennemis du pays. Ce danger répété a conduit les habitants à creuser des souterrains-refuges appelés muches en picard. Creusés sous chaque village, dans la craie à 10 ou 16 mètres de profondeur, ils servaient d'abri secret à la population et même aux animaux domestiques. Le point de départ se situait souvent dans l'église paroissiale ou dans une dépendance de la maison seigneuriale. Les galeries communiquaient entres elles et avec les puits du village afin d'assurer le ravitaillement en eau [La Révolution tranquille, p. 12-15]. A cette époque, à l'Etoile, on  craint, à juste titre. Des atrocités sont commises dès septembre 1635 dans les environs de Domart ; le seigneur de L'Etoile rédige son testament le 27 mai 1635 ; le 2 juillet les religieuses du prieuré de Moreaucourt se retirent à Amiens ; deux jours plus tard, le prieuré est à ravagé, une nouvelle fois... Rien d'étonnant, donc, à ce qu'il existe des souterrains à L'Etoile. La tradition orale ne mentionne toutefois pas cette période, ni même celle des Normands qui, eux aussi avaient ravagé les abbayes de Picardie dès le IXe siècle ; ce qu'elle croit transmettre remonte bien plus loin encore, jusqu'à Jules César, dont on dit qu'il aurait fait ses écuries sous le Camp-César...

Il est temps d'essayer de faire le point entre la tradition orale, les cachettes remises en état lors de la dernière guerre mondiale, les muches familiales, les cavités et les souterrains. Une première synthèse constate que les cavités découvertes fortuitement se trouvent généralement dans les endroits habités de longue date et qu'elles seraient donc plutôt des caches souterraines attachées aux habitations à proximité desquelles elles se trouvent sans nécessairement être reliées entre elles par un réseau, sauf toutefois au-dessous et à proximité de l'église. Quelques autres cavités plus éloignées des zones d'habitations (Vallée Delattre, la Cavée et naturellement le Camp-César), si leurs existences étaient confirmées, seraient de réelles preuves de l'existence de longs souterrains.

 

1 • Le souterrain sous l'allée principale du Camp-César. Il s'agit du souterrain présumé qui, affirmait l'ancien seigneur du village à l'époque où ce site n'était pas encore boisé, résonnait sous les pas d'un cheval galopant sur la grande allée (Voir plan ci-contre). En 1882, l'on rapportait que les romains y avaient leurs écuries (Voir le Camps-César, rubrique Souterrains).

2 • Le puits du Camp-César. On donne ce puits pour avoir communiqué avec les galeries de la rue du Général Leclerc, et peut-être celles dont les ouvertures sont situées en contre-bas de l'église (Voir le plan ci-contre, et aussi le Camps-César, rubrique Souterrains, les souvenirs de Pierre Chevalier et l'enquête de 1944). Il a été suggéré que ce puits aurait été utilisé pour remonter les pierres extraites en carrière souterraine pour la construction du château et de l'église.

3 • Le souterrain de la rue du Général Leclerc (de Domart), parcelle 22 des plans actuels, situé dans la carrière juste après la dernière maison. Voir le plan ci-contre et surtout le schéma des galeries dans Camps-César, rubrique Souterrains, ainsi que le souvenir des explorations par Pierre Chevalier et les gamins de son époque.

4 • Les cavités sous l'église et à proximité. Dès 1928, suite à un effondrement situé près du clocher et ayant entraîné un monument et une partie du mur d'enceinte, la présence de souterrains sous l'église avait été suspectée... Le clocher lui-même s'est écroulé en 1985. Ce n'est qu'en 1994 que l'on eut enfin la preuve de l'existence d'une cavité située sous l'église. Cette cavité, filmée, a montré la présence de muches et d'un pilier, celui-ci cachant malheureusement une grande partie de la salle... Deux autres cavités devraient se situer à proximité... Voir les Cavités et les Compléments.

5 • Les souterrains en contrebas de l'église et l'enquête de 1944

6 • Le(s) souterrain(s) du château

7 • Les muches de la rue Godquin

8 • Les deux muches de la rue St-Martin

9 • Un souterrain, Vallée Delattre, entre les Poiriers et les Champs-Bénis, dont l'accès serait au bout du chemin rural qui longe la mairie actuelle, non loin du terrain de basket, dans la carrière cadastrée AH 112 (en forme de chapeau de gendarme). C'est seulement une rumeur, mais insistante. On rapporte qu'un souterrain aboutissait en ce lieu sous les énormes blocs de craie rassemblés en un même endroit (partie sud de la parcelle). Cette carrière est maintenant en partie recouverte de buissons et d'arbres rendant impossible l'observation des blocs évoqués. Mais on peut encore y observer une levée de terre circulaire avec des pierres et un creux central susceptible de correspondre à une entrée de souterrain...

10 • "Une autre bouche se trouve aux Moulins-Bleus et rejoint, semble-t-il l'abbaye de Moreaucourt" [ADS, 103 T (enquête de 1944)]. Les Moulins-Bleus ont longtemps désigné toute la zone des constructions nouvelles. Cette mention imprécise serait donc à identifier à la précédente.

11 • Au lieu dit la Cavée (carrefour entre Bouchon et Long), dans la carrière d'argile, derrière l'ancien terrain du Jeu de ballon, parcelle 56. Là, il n'y a pas d'habitation à proximité immédiate.

12 • A Moreaucourt, au beau milieu de la cour de la ferme de l’abbaye, en face du portail d’entrée, un vide très vite rebouché... A ce propos, on peut se demander si la cave effondrée signalée en 1948 était réellement dans l'ancien prieuré, l'abbaye de Moreaucourt, ou si, comme bien souvent, cette appellation désignait cette ferme de l'Habit...

13, 14, 15, etc. Une solide tradition orale fait état d'un souterrain reliant les châteaux de L'Etoile et de Condé, en passant sous la Somme... On a toutefois bien du mal à y croire, il aurait fallu creuser bien profond et sur de longues distances sans bouches d'aération pour pouvoir passer sous les tourbières de la vallée... Ce qui n'empêche pas, dans les communes voisines, de signaler aussi des débouchés dans les larris, à Bouchon, à Condé, et aussi à Flixecourt (près de Moreaucourt). A voir !

 

Numérisations 3D par Bruno Trouillet

 

Première publication, le 24 mars 2007 (environ). Dernière mise à jour de cette page, le 25 mai 2015.

 
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