L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL | |||
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Rappelons qu'avant la Révolution, l'administration communale était confiée à un syndic, élu – ou réélu – chaque année. Celui-ci n'exerçait que quelques droits secondaires. L'organisation des municipalités fut définie par la loi du 14 décembre 1789, laquelle loi révolutionnaire en écartait les plus pauvres ! La commune remplaçait la paroisse. Elle était gérée par un conseil général dont les membres, élus au suffrage direct par les citoyens actifs, devaient payer une contribution au moins égale à 10 journées de travail. Ce conseil était organisé en 2 échelons : les notables (de 6 à 42 suivant la population) et les officiers municipaux (de 3 à 21). Ces derniers formaient le corps municipal, élément actif et permanent du conseil général, à la tête duquel se trouvait le maire [Manable, La Révolution Tranquille, p. 164 et p. 241-252].
L'étude et la liste des maires de L'Etoile ci-dessous ne sont qu'une première approche, incomplète, appelée à s'étoffer. La liste reprend celle de J. Hérouart (L'Etoile, mon village - 1982). Les compléments proviennent de renseignements trouvés au hasard des recherches. L'étude complète est donc encore à effectuer. On pourra toutefois parfois trouver l'adjoint et une liste des conseillers municipaux dans les annuaires de la rubrique Administration.
Année |
Nom du maire |
1790 (fev/mars) |
Magnier est le premier maire de L'Etoile. Danten, Beurier, Calmon, Flandre, Le Clerc, Patry, Billet et Bordeux sont " élus de l'Assemblée Municipale " [ADS, C 2178/8, rôle de supplément des privilégiés (24 mars 1790)]. Carpentier, l'ancien clerc-lai (?), est greffier. |
1791 (nov) |
Renouvellement des municipalités en novembre 1791 (informations à trouver). Serait logiquement Bernard Ducrotoy ? (Voir ci-dessous, en juillet 1793) |
1793 (janvier) |
Jean-Jacques Besnard fut élu maire de L’Etoile en janvier 1793 [Hérouart, p. 71]. Le 4 mars 1793, on relève : Besnard, maire ; Bordeaux, off. ; Lancel, off. ; Carpentier, greffier [ADS, L 1838 ]. Le 11 avril 1793, on trouve encore Besnard, maire ; Patry, p(rocureu)r ; Bordeux, officier ; Lancel ; Carpentier, reffier, officier. [ADS, L 1841 (2e feuille)]. |
1793 juillet ? ou 1791 juillet ? |
Bernard Ducrotoy fut élu maire. Son nom et son titre figurent sur les registres paroissiaux des mariages de l'an II, au 16 juillet 1793 (?) (noté 1791 par erreur ?) [5 Mi D 771]. En l'an III, Etienne Cuqu signe les registres comme Officier public, membre du conseil général de la commune [5 Mi D 771]. |
1794 |
Le 30 messidor an II (18 juillet 1794), on relève 8 signatures avec titre au bas d’un questionnaire renvoyé par la commune de L'Etoile : Besnard, maire ; Lancel, p(remi)er officier ; Ducrotoy, … ? ; Bordeux, off(icie)r ; Coursan, off(icie)r ; Cuqu ; Fricot, notable ; Carpentier, greffier [ADS, L 1539/1]. Le 17 floréal an III (6 mai 1795), on retrouve Besnard, maire, puis Ducrotoy, agent, Baussart, Bordeux et Coursant, officiers municipaux – Calmon, Cuqu, Baugez, Fricot, Groue, Leclerc, Martin, Pegard, membres du conseil général de la commune de L'Etoille, qui signent [ADS, L 1878]. Le 7 vendémiaire an IV (29 septembre 1795), Besnard, est encore maire, accompagné de Derotoy [Ducrotoy], procureur sindic ; Coursant, officier ; Bausart, officier en 1795 [ADS, L 1682, art. 373]. |
1795 | La constitution de l'an III (22 août 1795) supprime les districts, donnant de l'importance aux cantons qui se substituent (de fait) aux communes par leurs municipalités de canton. La municipalité de canton de Flixecourt se composait d'un président, d'agents et adjoints, et d'un commissaire. Il n'y avait qu'un agent et qu'un adjoint par petite commune, quel que le nombre de ses habitants. La commune rurale perdait de fait toute vie réelle ; aussi de nombreuses démissions et rivalités furent observées qui aboutirent à la disparition de ces municipalités de canton en l'an VIII (décembre 1799), peu après le coup d'état du 18 brumaire et la prise du pouvoir par Bonaparte. Le 19 brumaire an IV (10 novembre 1795), 70 citoyens de L’Etoile votèrent en assemblée communale et élirent François Ducrotoy, agent, et Noël-Paul Devillers, adjoint : " Ce jourd'huy dix-neuf brumaire an quatre de la République Française, nous, Jean-Jacques Besnard, président, Nicolas Bordeaux, Mathieu Danten et François Ducrotoy, tous trois scrutateurs, et Hiacinthe Ducrotoy, secrétaire greffier, tous nommés par l'effet de la loi, en assemblée générale convoquée en la manière ordinaire et accoutumée aux fins de nommer un agent municipal et un adjoint, à quoi ayant procédé au scrutin individuel, le citoyen François Ducrotoy, cultivateur en cette commune, a réuni soixante voix sur soixante-dix pour agent municipal, et le citoyen Noël-Paul Devillers pour adjoint a réuni cinquante voix sur soixante-dix, en conséquence les avons, au nom de la loi, proclamé tous deux chacun en cette qualité, de tout quoi nous avons rédigé le présent procès-verbal en notre maison commune de L’Etoile, ledit jour, mois et an que dessus, et avons signé " [ADS, L 313]. L'agent sera secondé par des officiers, ainsi le 29 brumaire an IV (20 novembre 1795) Baussart et [Pierre-Antoine] Lancel, officiers qui signent [ADS, L 1878]. Mais une dizaine de jours après son élection, le 1er frimaire (22 novembre 1795), François Ducrotoy, cultivateur, demandait sa démission aux administrateurs, prétextant tout à la fois son incompétence dans ces affaires, une charge de curateur d'un neveu et le fait que la production agricole soit le principal point du pays. La tournure de sa lettre autographe laisse toutefois apparaître, même avec quelques rares fautes d'orthographe, une très bonne connaissance des rouages politiques et une grande aisance dans l'expression [ADS, L 313]. La démission ne sera pas acceptée puisque l'agent Ducrotoy continuera à signer de nombreux actes municipaux l'an IV [26 messidor an IV (14 juillet 1796) 1 Q 116 ], l'an V (1796/97) [1 Q 116/8]. L'an VIII (1799/1800), comme maire, il entérine la nomination de Nicolas Bordeaux, adjoint, ainsi que l'indique le procès-verbal du 30 prairial an VIII (19 juin 1800), selon la commission du 12 prairial an VIII (1er juin 1800) [2 M 133]. Finalement il faudra attendre près de huit années, le 5e jour complémentaire an XI (22 septembre 1803), pour que le maire propose à nouveau sa démission au préfet et obtienne satisfaction. Ducrotoy met en valeur qu'il ne peut faire le travail du greffier qu'il n'a pu trouver – à la rétribution de 40 francs par an – sachant que 170 maisons sont habitées et que le logement des troupes alourdit encore la tâche. En marge de sa missive les services préfectoraux ont mentionné que le citoyen Devillers, commerçant, est proposé par M. Jourdain Deleloge [ADS, 99 O 1617]. |
1804
(janvier) |
Le citoyen Noël-Paul Devillers (1765 ? - 1825 L'Etoile, débitant de tabac) sera effectivement désigné maire en janvier 1804 [ADS, 2 M 62] et l’on peut vérifier que dès le premier pluviôse an XII que la signature de Devillers succède à celle de Ducrotoy au bas des actes d’état civil. Mais le nouveau maire démissionnera à son tour le 7 octobre 1807 : " Je ne me trouve plus dans la possibilité d'exercer les fonctions de maire pour différents rapports. " Il propose lui-même pour son remplacement Jourdain de Prouville, " lequel m'a fait sentir être en peine de suivre cette fonction, en me priant de vous en prévenir "[ADS, 2 M 133]. Bordeux était adjoint [Annuaire]. |
1807
(décembre) |
Un arrêté préfectoral du 25 décembre 1807 désigne, ainsi que le maire démissionnaire l’avait proposé, Maximillien Robert Jourdain de Prouville (1774 Amiens - 1858 Abbeville, principal propriétaire de la commune, fils de l'ancien et dernier seigneur de L'Etoile), comme nouveau maire de L'Etoile, et François Ducrotoy pour adjoint. Ils s'installent le 13 février 1808 et seront renouvelés dans leurs fonctions en 1816, 1831, 1834, 1840, 1843 et 1846 [ADS, 2 M 62 – 2 M 133]. Ils entérinent le partage des marais indivis avec Condé-Folie dès le 18 avril 1808. |
1816 |
Idem (voir en 1807) |
1831 |
Idem (voir en 1807) |
1834 |
Idem (voir en 1807) |
1840 |
Idem (voir en 1807). Construction d'une nouvelle école de garçons (1842). |
1843 |
Idem (voir en 1807) |
1846 |
Idem (voir en 1807) |
1848
(août) |
Florent Lejeune (1816 ? – 25 septembre 1887 à L'Etoile, 71 ans, cultivateur, ancien marchand de toiles). C’est le 13 août 1848 que, par nomination préfectorale, Florent Lejeune avait été désigné maire, et Célestin Lancel adjoint, mandats qui furent renouvelés le 15 juillet 1852, puis en 1853 et en 1855 [ADS, 2 M 133]. Le 19 mai 1871 Florent Lejeune enregistre et signe un dernier acte de naissance (acte 13). Mais le même jour, à l’acte suivant, c’est Eugène Magnier qui se dit maire, et qui signe ! C'est sous ce mandat que fut construite la première école des filles, rue de Juifs. |
1871 (19 mai) |
Eugène Magnier. Il succède à son prédécesseur au cours de la journée du 19 mai 1871 (voir ci-dessus). Il enregistre et signe un dernier acte de décès le 5 septembre 1879. Du 14 au 20 septembre les actes sont reçus par « Lancel Achille, adjoint, remplissant pour le maire démissionnaire les fonctions d’officier d’état civil de la commune de L’Etoile ». A partir du 23 octobre 1879 (reg. des décès) on trouve la signature de Octave Blanchet, maire. |
1879
(octobre) |
Octave Blanchet. Il signe le registre des naissances jusqu’au 11 novembre 1883. Mais dès le 14 décembre suivant on relève la mention « Fricot Adonis, adjoint, remplissant pour le maire absent les fonctions d’officier d’état civil ». Ces mention et fonction se renouvellent ensuite jusqu’au 16 mai 1884 (reg. des décès). Octave Blanchet, né à Paris en 1839, avait été Conseiller général de la Somme, canton de Picquigny (1871, pour 3 ans) et avait racheté l'usine des Moulins-Bleus à son père en 1872. Il fit alors construire une cité ouvrière de 9 maisons, s'ajoutant à la cité de 36 maisons construite par son père. Veuf en 1881, il revendra l'usine à Saint-Frères le 5 février 1883 et quittera L'Etoile. |
1884
(17 mai) |
Adonis Fricot. Après avoir fait fonction de maire durant plusieurs mois (jusqu’au 16 mai) il en prend le titre officiel le 17 mai 1884 (reg. des décès). Le 3 septembre 1889 il signe un dernier acte de décès. Le 19 septembre 1889, on note au registre des naissances « Ducrotoy Clément, adjoint, remplissant pour le maire démissionnaire les fonctions d’officier d’état civil ». Il poursuivra cette fonction jusqu’au 31 octobre 1889 (reg. des décès). |
1889
(septembre) |
Clément Ducrotoy. Il ne signe, en tant que maire, qu’à partir du 3 novembre 1889 (registre des décès) et il en sera de même jusqu’à sa démission en 1897. Le 15 septembre 1897 (reg. des décès), on peut en effet lire : « Fricot Jules, adjoint, ... en remplacement de Monsieur le Maire, démissionnaire et non remplacé ». |
1897
(septembre) |
Jules Fricot. Après quelques jours de transition, il était déjà officialisé maire le 23 septembre 1897, date où il signait avec ce titre (reg. des décès). On trouve ensuite sa signature jusqu’au 14 septembre 1901 (reg. des décès). |
1901
(septembre) |
Léon Ducrotoy (Flixecourt, 1853 - L'Etoile, 1905). Edmond Léon Alexandre Ducrotoy fut directeur de l'usine des Moulins-Bleus de 1883 à 1904. Durant son court mandat de maire il se sera fait apprécier de tous en ayant pris l'initiative d'une quête pour récupérer des fonds afin de remplacer la vieille cloche par non seulement une, mais trois nouvelles cloches, baptisées en présence d'une foule immense le 20 juillet 1902. Il signe les registres dès le 20 septembre (reg. des décès). |
1905 (octobre) |
Charles Devauchelles ![]() ![]() |
1919
(décembre) |
Roger Roucoux. En 1931, lors de l'affaire de la fissure du sol près du clocher, c'est M. Vasseur qui était adjoint. |
1934 (novembre) |
Dr Eugène Richard (1 sept 1903, Vincennes [94] ; 11 nov. 1986, L'Etoile). Olivier Flandre (nommé maire par intérim par la délégation spéciale) durant la déportation du Dr Richard. ![]() Eugène Richard, Docteur en Médecine, Officier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-1945 avec Palmes, Médaillé de la Résistance Française. Médecin généraliste, le Dr Richard, avait fait construire le 1er groupe scolaire Jules Ferry mais, pour cause de malfaçon (fissures) faisant que ce batiment devenait dangereux pour les élèves, il fut nécessaire de le raser entièrement. Dès 1936 il fait forer un puits et construire un château d'eau afin que, peu à peu, toutes les habitations soient reliées au réseau d'eau potable. Membre local important des Résistants durant la Seconde Guerre mondiale, on dit qu'il fut dénoncé lorsqu'il arrosa un peu trop, en compagnie de MM. Gaillard et Hutteau, le bombardement réussi du train allemand à Hangest. Durant sa déportation, ce fut Olivier Flandre qui fut nommé maire par intérim. Brûlé au visage par des bombes au phosphore, prsque aveugle, ce sont les américains qui le rammenèrent à L'Etoile. Courageusement, il reprit alors ses activités de maire et de docteur. En 1946 la société Saint-Frères achète et fait démonter par son personnel un ancien théatre aux armées (situé dans l'Aisne). La commune offre le terrain pour sa reconstruction. Ce batiment, notre salle des fêtes, est toujours utilisée. Décédé à L'Etoile, le 11 novembre 1986, il est inhumé à Paris, au Père-Lachaise. Sources : J. Hérouart. Voir aussi Eugène Richard, docteur et résistant. |
1965 (23 mars) |
Roger Minard (26 octobre 1919, L'Etoile - 22 mars 2004, L'Etoile) ![]() Quinze jours après son élection, il apprend la fermeture de la section filature de l'usine des Moulins-Bleus ; 160 personnes sont à reclasser sur d'autres sites. En juillet 1978, il doit faire face à la fermeture totale de l'usine, avec cette fois plus de 200 autres personnes à reclasser ! La commune perd près de 50 % de sa taxe professionnelle ! C'est une catastrophe économique et humaine, pour les ouvriers, les associations, la commune, les artisans locaux, etc. Il fait construire un premier groupe scolaire, aux Moulins-Bleus (inauguré en 1963), et reconstruire en 1977 l'autre groupe scolaire rasé. La mairie occupera trois salles inutilisées du second groupe à partir de 1980 (avec autorisation de l'Education nationale). Un programme de bordurage, de mise en place de trottoirs, avec assainissement pluvial est commencé dans le début des années 80. En 1976 sort de terre le lotissement des Champs-bénis, construit en partenariat avec la SACIS. A l'approche de la fin de son mandat il doit encore subir une double catastrophe avec l'effondrement du clocher puis l'embrasement de l'église tout entière en juillet 1985 et juillet 1991. Sources : J. Hérouart |
1995 (juin) |
Jacky Hérouart (1944 Flixecourt - Retraité, cadre technique) ![]() Sous mon mandat se sont poursuivis les travaux de réalisation de trottoirs et d'assainissement, notamment pour toute la rue des Moulins-Bleus et aux HLM. Le préau de l'école des Moulins-Bleus, ouvert à tous vents, a été fermé. Nous avons créé des sanitaires intérieurs et une salle polyvalente de jeux. J'ai fait mettre en conformité la salle des fêtes et les écoles, ce qui représente trois gros chantiers. Nous avons surtout travaillé avec des architectes et des cabinets spécialisés en vue de la reconstruction de l'église sur son site. Malheureusement le sous-sol étant truffé de sous-terrains, il aurait fallu des moyens techniques et financiers très importants pour assurer la pérennité de cette église dans le temps. J. Hérouart |
2001 (depuis) | Alain Castello (1942 Louvroil [59] - Retraité, Diplomé de l'Institut Français de Gestion) ![]() La chapelle Sainte-Anne, en substitution de l'église brûlée, est aménagée à proximité dans l'ancienne Mairie-Ecole des Garçons. Un programme de rénovation des bâtiments communaux est entrepris (regroupement des écoles du Moulin-Bleu et Jules Ferry avec création d'une cantine scolaire, salle informatique et de lecture, l'école du Moulin-Bleu étant reconvertie en l'actuelle mairie, avec salle pour les associations ; reconstruction des ateliers municipaux ; rénovation des logements communaux). Du point de vue de l'urbanisme, un lotissement a été créé derrière la mairie. Les travaux de voierie ont concerné les rues Godquin et de la Poste, ainsi que la ruelle Gaudeux. En matière d'environnement, le Chemin Noir a été aménagé en lieu de promenade, la Place Rouge et l'accès à l'ancien cimetière eux aussi aménagés. Une plaine de jeux a été créée dans la cité des Moulins-Bleus. Les projets concernent la rénovation de la Salle des Fêtes (Sept. 2008), un lotissement de 24 logements, les chemins ruraux et la rue Saint-Martin. A. Castello
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Dernière mise à jour le 11 mars
2008.
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