L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Antoine 1 Leblond, seigneur (1516-1549)

Antoine 1 Leblond (av. 1476 - 1549 ?)

D'après Hoin (p. 35 et 47), et Froissart, Antoine I Leblond est né bien avant 1476 (d'après sa profession), et est décédé - ou était très âgé - en 1549 (vu le relief de son fils à cette date). Dit Avocat et conseiller du Roi au bailliage d'Amiens et seigneur de Homugurel (?) en partie en 1502, il est encore licencié ès lois, avocat et conseiller au bailliage d'Amiens en 1519, fils de Pierre Leblond et Jehanne de Gombermez.

 

Il épousa (avant 1519, probablement en 1518) Claire Scorion, fille de Me Louis, avocat à Amiens, qui portait d'azur à trois gerbes d'or, et de Flourice Delaisseau [BMA, Ms 2132, f° 54 (Ce nobiliaire est le seul qui mentionne le nom de la mère. Par ailleurs, après la mention de l'épouse, Claire Scourion, il fut ajouté "22.7.1554". Ne pouvant être la date de son mariage, est-ce alors celle de son décès, ou d'un justificatif ?)]. Une fiche porte "1518. Leblond Antoine, Sr LEtoile ; Scourion Claire" [Guerlin]. On dispose de quelques documents portant le nom de cette famille, par exemple, un vidimus par Louis Scourion, licencié ès lois, avocat et conseiller en la cour du Roi à Amiens, 1495 [4 G 1581] et un acte où est ajouté à ces titres celui de garde du scel du bailliage d'Amiens, en 1499 [G 2505]. La famille Scourion est encore citée durant plus d'un siècle à Amiens, ainsi en 1566 dans l'inventaire après décès de François Scorion, seigneur de Tilloy, [Inv. FF, p. 664].

Ils eurent :

1 – Louise [D'après Hoin, p. 35]. Il s'agit probablement de Louise Leblond de la Porte des Essart, née vers 1521 si son âge était semblable à celui de son époux, "dite de la Porte, qui fut, en 1546, la première femme [Marie Le Blond, dans le Nobiliaire de Belleval, mais c'est une erreur évidente] de Nicole [Nicolas] de Rumet, écuyer, licencié ès-lois, avocat à Montreuil, fils de François Rumet, écuyer, sieur de Buscamp et de Beaucorroy en Doudiauville, et de Dame Marie Le Briois. Louise Le Blond fut inhumée [vers 1572 ?] dans l'église Saint-Gilles d'Abbeville. (Haudicquer de Blancourt et Grand Nobiliaire de Picardie.)" [Hoin, p. 35]. Nicolas Rumet naquit vers 1521, décéda le 23 avril 1595, âgé de 74 ans, et fut l'auteur d'HistoriaPicardiæ [Prarond, N. et F. Rumet..., p.  x et p.  vi]. Ils eurent un fils, François, qui succéda à son père en la mairie d'Abbeville [Prarond, p.  iii], et se maria en 1578 [BMA H 4344 G] . Louise est aussi donnée comme bisaïeule de Charles I Briet, époux Marie Leblond.

2 - Antoine II, fils dit aîné [D'après, par exemple, 25 H 2, f° 370, mais on ne connaît pas d'autre fils !]. Il est né vers 1520/30, et suivra.

3 – Adrienne [Froissart indique seulement "Dlle, ép. N. Hourdel...", mais Adrienne est nommément citée dans un autre document "François Hourdel... fils de Adrienne Leblond, elle-même fille de Maître Antoine Leblond..." (BMA, FF 113, f° 6 v°)], décédée avant le 28 janvier 1569, épouse ... Hourdel, lieutenant de Montreuil, dont François, seigneur de St-Aubin.

4 – Marie [D'après Froissart, ouv. cité], épouse François Auxcousteaux, examinateur à Amiens, fils de Jean et d'Isabeau Damiette (fille du Sr de Bethencourt-Rivières).

 

Antoine Ier Leblond, seigneur de L'Etoile

Le 23 juillet 1516, honnourable homme maître Anthoine Le Blond, licencié es loix, advocat et conseiller au siège du baillage d'Amiens, achète la terre et seigneurie de L'Etoile, pour 7 à 8.000 livres, par acte passé devant Claude d'Ainval. Saisine par l'abbaye du premier août suivant [Voir à Adrien de Mailly].

Les mémoires généalogiques de l’abbé Buteux affirment qu’Antoine a rendu (modifié juridiquement) la terre de L’Etoile en seigneurie, qu’il lui a donné de la valeur en « ayant trouvé la manière de faire tourber les prés », plus précisément, qu’augmentée de Bas-Condé-en-Folie, sa valeur était passée d’environ 7.000 livres à l’achat à 100.000 livres à présent (avant 1730). Il avait aussi acquis deux jolis fiefs à Vignacourt, dont celui des Essarts [Buteux, voir SAP, CB 179, p. 166].

Chronologie :

1501/2 : "attestations l'une passée par devant Gaillard et Grolle tabellions à Chaulny le 20 janvier 1501, et l'autre par devant Le Boivin et de Maisons auditeurs en la prévôté de Doullens le 20 e jour d'avril 1502 contenant que Maître Antoine Le Blond et Robert le Blond frère étoient nobles venus de noble sang et lignée de Pierre Le Blond" [Hoin, p.18].

"Antoine Le Blond, Ier du nom, était, en 1502, avocat et conseiller du Roi au bailliage d'Amiens et seigneur de Homugurel ? [sic] en partie" [Hoin , p. 35]

"Noble homme Evrard Le Blond, demeurant au Pont-Saint Marc, (Election de Soissons), et naguère homme d'armes de l'Ordonnance du Roi, affirma par lettres passées le 20 janvier 1501 devant Jean Guillart et Charles Grelot, notaires à Chauny, que "Mrs Antoine Le Blond demeurant à Amiens et Robert Le Blond, son frère, demeurant à Estrées-sur-Canche, étaient nobles, gentilshommes, venans de noble sang et lignée et ses parentes" (Arch. du Plouy.)" [Hoin, p. 47].

"N Le Blond [Marie ou Jeanne, fille de Robert]. avait épousé N. de Villers. Ils eurent pour fils, Jean de Villers, dit Hellenville, écuyer, seigneur dudit Villers en partie, qui déposa, le 29 janvier 1501, sur la noblesse de Antoine et de Robert Le Blond et les reconnut pour ses parents, "à cause de Damoiselle Mère" [Hoin, p. 47].

Le 23 juillet 1516. Achat de L'Etoile (voir l'acte d'achat).

1517 : le 8 juin 1517 est célébré à Amiens le mariage de Jean Cornet, notable de la ville, en présence d'environ 200 parents et amis invités aux banquets. On relève dans la liste de ceux qui, exceptionnellement, ne donnèrent pas leurs étrennes au jeune ménage sous forme d'argent, la présence d'Antoine Leblond, de son frère Robert, et de Me Scourion (père de l'épouse – ou de la future épouse – d'Antoine) : " Messire Antoine le Blond [quatrième de cette liste, juste après le mayeur], un noble à la rose [statuette ?] de 4 livres douze sols six deniers [...] ; Robert le Blond [...], un ange de LI sols neuf deniers (soit 2 livres 11 sols 9 deniers) [...] ; maistre Louis Scourion [et consorts...], un écu soleil de XL sols (soit 2 livres). " Les généreux donateurs sont remerciés le lendemain par un banquet où l'on employa une biche, un chevreuil, le cimier d'un cerf, six paons et 4 chèvres, tant en rots de diverses sortes qu'en pâtés et autrement ", la fête se terminant par un souper. Rappelons que l'ordonnance du 22 avril 1467 souhaitait mettre fin à ces excès. Le mayeur était présent ; les hôtes firent pourtant " bonne et gaie chère ". [MSAP, t. 28, p. 147-151]. Le manuscrit ne dit pas si Antoine rencontra son épouse à cette occasion...

1519."F° 131 v°. Bail à cens par Me Antoine le Blond, licencié ès lois, avocat et conseiller au bailliage d'Amiens [Cité dans Gallia Regia, t. 1, p. 83, liste des Conseillers Royaux au bailliage d'Amiens], seigneur de l'Estoille, demoiselle Claire Scourion, sa femme, et Liénard le Clerc, procureur et conseiller audit bailliage, à Liénard Duremort, saiteur (tisserand), d'une maison qui de présent est à ruyne et décadence, rue du Mayocq, tenant par derrière à l'eau d'Engoullevent. 15 avril 1519. Date renouvelée le jour de Notre-Dame en mars" [Inv., p. 181. Le sujet suivant est au f° 136]

1522 ? : parchemin concernant un contentieux avec Moreaucourt [78 H 19, n° 13]

1528 (6 mai) : date du premier document archivé portant mention d'un Leblond seigneur de Lestoille : " [Vente à] honnorable homme Maistre Anthoine le Blond, licencié ès loix, advocat, etc, seigneur de l'Estoille " de 24 livres de cens sur cinq maisons situées rue des Rabuissons à Amiens, pour le prix de 384 livres [BMA, FF 54, f°133].

1529 (23 mai) « En 1529, les habitans de l'Etoile devoient des arrérages au Sr. le Blond, pour leurs Marais. Il (le Sieur Leblond) leur proposa de lui céder 32 journaux sur le bord de la Somme au midi (au sud), en offrant de leur remettre ces arrérages & de réduire le cens de 19 livres à six deniers par an. Il en fut fait une transaction le 23 mai 1529, suivie d’exécution. Le vidame de Picquigny, y trouvoit son intérêt en ce que ces 32 journaux qui étoient inaliénables ès-mains des habitans étoient remis dans le commerce & lui produiroient des droits aux mutations. » [CP_PM_1, p. 5]. Mention dans le Précis pour M. le Duc de Chaulnes [DA 785, Précis... p. 7].

(1529 : il ne semble pas qu'un Antoine Leblond participe au remboursement de la rançon du roi François 1er [BSAP, t. 6, p. 436].)

1536 (10 mai) : "Bail à cens par Me Antoine le Blond, écuyer, seigneur de l'Estoille, et demoiselle Claire Scorion, sa femme [...] d'une maison rue des Minimes (à Amiens)" (BMA, FF 66, f° 171 v o).

1537 (31 août) : "Rachat [...] de noble homme Antoine le Blond, licencié ès lois, seigneur de l'Estoille, de 100 s. de cens sur la maison de la Coupe d'or, rue des Gantiers [à Amiens]" (BMA, FF 68, f° 125).

1538 : "Il plaida, en 1538, de concert avec Robert Le Blond, seigneur de Wamin, son frère, contre Pierre du Mont-Saint-Eloi, lieutenant de lois, conseiller au conseil d'Artois "ayant le droit par transport de Mr Florent du Mont-Saint-Eloy, conseiller de l'Empereur, notre Sire, au Grand Conseil de Malines, de certaines lettres de constitution de rente par lesquelles appert ledit Anthoine Le Blond, lieutenant de lois et ledit Robert, écuyer sieur de Wamin, et qu'un d'eux pour le tout, avait vendu sur eux, leurs biens et héritages, au profit dudit Florent, la somme de 62 livres 8 sols de rente." (Extrait du reg. aux causes nouvelles des plaids de la gouvernance d'Arras ... de l'an 1538, folio 435 - Arch. du Plouy.)" (Hoin, p. 35).

1540/50 "Antoine Le Blond, avocat à Amiens, achète le fief des Essart à Vignacourt, et la terre de l'Etoile vers 1540, moyennant 7000 livres" (Rech. généal. de Mr de Rosny, p. 188) [C'est évidemment faux : voir ci-dessus en 1516].

1547 : Saint-Ricquier reçoit 6 livres annuelles de champart sur L'Etoile mais « Item à monsieur Leblond seigneur de Lestoille est deub chacun an XII sep. d’avoine » [MSEA, t. 16, p. 23 et 25 (déclaration au roi du temporel)]

1549 (4 octobre) : relief de la terre et seigneurie de l'Etoile, circonstances et dépendances, au profit d'Antoine Le Blond, écuyer, fils aîné et héritier d'Antoine le Blond (25 H 2, f° 370). Bien que la mention "feu" ne soit pas employée dans l'acte, le terme "héritier" laisse entendre qu'Antoine I était décédé (depuis peu ?) à cette date ?

Histoire locale

Levée de décimes en 1522 (Beauvillé, p. 357).

1548 : la "ruinne du lieu" [de Flixecourt] à cause du siège d'Amiens a fait tomber la population de 120 ou 140 ménages à 40 (3 décembre 1548) [E Suppl. p. 341, Flix. CC 28].

 

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Publication Ghislain Lancel.

Première publication, le 7 juillet 2014. Dernière mise à jour de cette page, le 7 décembre 2014.

 

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