| L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL |
La réalisation du film de la cavité sous les ruines de l'église de L'Etoile, le 24 février 1994, nécessita plusieurs procédures préalables faisant appel à plusieurs organismes. La commune s’était adressée à la D.D.E., qui confia les recherches au C.E.B.T.P., lequel utilisa la caméra de la société Vidam...
Le département Géophysique du CEBTP réalise 50 stations microgravimétriques toutes nivelées au centimètre. Ces stations de 5x5 m soit 1250m² sont positionnées à l’intérieur et hors l’église. Le but est de déceler les anomalies de masse dans le sous sol en mesurant les effets en surface, d’après de multiples critères : altitude, longitude, force axifuge du globe, etc. Il faut une heure pour traiter 10 stations puis il faut encore vérifier et tenir compte des anomalies régionales...
Il en ressort qu’il y a 3 secteurs négatifs S1, S2-S3 jumelés et S4 pour ceux dans l’église, et S5 à l’extérieur côté ouest . A remarquer l’alignement S2-S3-S4-S5 (Voir le plan dans Cavité). C’est le département Géophysique de Clermont-Ferrand qui rédige le rapport. Le CEBTP (M. Brassart) demande alors par courrier la réalisation de 5 sondages.
Sondages pressiométriques, pénétrométriques et destructifs. Les deux sondages destructifs S2 et S3 mettent en évidence la présence d’un vide franc entre 9,5 m et 12 m.
Pour les autre sites, S1, S4 et S5 les sondages ne furent pas réalisés, il ne semblait pas faire de doute que les résultats ne soient identiques. A cette époque, l'on ne parle toutefois pas encore de souterrains.
Réalésage de S3 au diamètre 220 mm, avec pose d’un PVC 190 mm et passage de la caméra par la Vidam et la Société des Eaux du Nord, qui révèle l'exitence de la cavité avec pilier.
Le même jour, un nouveau sondage destructif est réalisé en S6, dans l'alignement S2-S5 (filmé par J. Hérouart).
Comme il fallait s’y attendre la présence d’un nouveau vide franc est confirmé entre 14 et 15 mètres. On relève aussi une zone de faible densité que la prospection microgravimétrique n’avait pas détectée. Un souterrain reliant S2 à S6 devient donc une presque certitude, de même que son prolongement jusqu'à S5, à l’extérieur de l'église.
De nouveaux sondages destructifs sont réalisés suite aux demandes des entreprises postulantes aux devis de reconstruction de l'église, inquiètes à propos de la garantie décennale. Il y en eut six ou sept, dont l'un qui fit chavirer définitivement le projet de reconstruction (Rapport en mairie). Trois ou quatre sondages furent réalisés à l’extérieur, entre le mur nord de l’église et le mur de soutènement de la colline du cimetière. On peut encore en retrouver un, avec bien du mal (végétations diverses, mousses, ronces, etc.) Il est situé à 1,40 m du premier vitrail de gauche de la nef en direction du chœur, il est bouché à 4,50 m environ. Un autre forage en encore visible, celui-ci à l'intérieur de l'église, vers le chœur, colmaté à environ 30 cm (mars 2007).
Sur le plan ci-contre (Rapport AFAN, page 10) sont représentés une estimation de la taille et de la forme de la cavité filmée ainsi que les emplacements des forages complémentaires extérieurs. L'un de ceux-ci (le S 7, ou un autre se trouvant plus près du coin de l'église ) a révélé un nouveau vide franc de 4 mètres de hauteur, de 10,50 m à 14,50 m, mais évidemment de "dimensions inconnues". Il se trouve dans l'alignement entre la salle au pilier et le puits du Camp-César. Aucune zone de faible densité n'étant détectée à cet endroit, ce vide est donc interprété comme étant celui d'un souterrain, et la présence de souterrains, présumés reliant les cavités, devient officielle. Plus à droites, deux mentions manuscrites signalent aussi un "vide remblayé" et un "Remblai, hauteur 5 m". Un vide est aussi trouvé lors d'un sondage localisé entre le chœur et le mur sud de l'église, donc entre les deux déficits de masse intérieurs à l'église.
En résumé, à ce moment, et encore aujourd'hui, il est certain qu'une salle filmée, d'environ 5 mètres, se trouve sous l'église et très probable qu'un souterrain relie cette salle avec l'autre déficit de masse sous l'église et qu'un autre souterrain se dirige vers le puits du Camp-César.
Il ne me semble toutefois pas certain que ce soit des souterrains qui aient été visualisés par la caméra, on observerait plutôt des muches, et le positionnement de la zone grisée du plan ci-dessus me semble en contradiction avec la présence d'un pilier situé tout au nord et à proximité du forage réalisé près du mur sud de l'église.... G.L.
D'après un texte, des documents, des photographies et le film de Jacky Hérouart.
Dernière mise à jour de cette page, le 18 avril 2007.