L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL
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Les vitraux de l'église

V1 Ste Hélène V2 Ste Amélie V3 St Jean-Baptiste V4 St Jacques V5 St Martin V6 Losanges V7 Fontevraud V8 Ste Elizabeth   

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Je me disais, on aura toujours le temps... Hélas, non ! Il est trop tard pour photographier les vitraux (et le mobilier) de l'église de L'Etoile. L'inimaginable embrasement de l'église St-Jacques-le-Majeur s'est déclaré le 17 juillet 1991. Il détruisit tout, sauf les murs et leurs aménagements, comme le groupe en pierre du St-Sauveur. Les vitraux, en particulier ceux logés près de l'abside, résistèrent assez bien à la chaleur dégagée par l'incendie. De plus ils étaient protégés à l'extérieur par un grossier grillage et solidement maintenus à l'intérieur par de solides barreaux de fer placés horizontalement. Mais le temps, et sûrement quelques gamins mal intentionnés..., dégradèrent ensuite ces vitraux en quelques années (il ne reste plus que celui de Sainte Amélie qui soit encore assez bien conservé). Les photographies de ces vitraux sont très rares. Celles qui sont présentées ici proviennent de J. Hérouart (vitrail 7, abbaye de Fontevraud et divers états au caméscope), de Mme J. Cailly (vitraux 3 et 5) et de moi-même (pour les autres vitraux).

C'est dire que si vous mêmes, visiteurs de ce site, vous possédez d'autres clichés de ces vitraux, pris avant l'incendie, n'hésitez pas à les proposer !

Numérotation

Les huit vitraux de l'église de L'Etoile (numérotation en usage ci-contre) n'ont fait l'objet d'aucune publication. Mais il est vrai qu'ils étaient tous de restauration relativement récente et qu'ils étaient de peu d'intérêt historique, mis à part le septième vitrail, représentant l'abbaye de Fontevraud et l'une de ses abbesses. Le peu d'ancienneté des vitraux est compréhensible puisque que la nef, seule partie de cette église où se trouvaient les baies ouvertes des anciens vitraux, avait été refaite, allongée, au xviiie siècle. Des vitraux avaient néanmoins existé et vieilli ! Un devis de réparation daté de 1807 est accablant et confirme déjà la vétusté de l'ensemble à cette époque : sur les huit vitraux de l'église, s'en trouvaient trois pour lesquels il ne restait plus guère que des barres de fer verticales, et qui seraient vitrés de modestes losanges en verre demi-blanc, et les cinq autres qui furent proposés à la restauration, pour leurs armatures et avec des carreaux de récupération venant de ceux refaits à neuf ! [SAP, Ms 133, art. 18 et 19]. Le verrier ou l'atelier qui effectua cette restauration n'est pas connu. Par contre, même après l'incendie, j'ai pu relever au bas de certains vitraux les noms des verriers des créations ou restaurations récentes de vitraux : l'atelier Bulteau-Goulet de Noyon (1904), Daniel Darquet d'Amiens (vers 1914/18) et J. Dreptin de Flixecourt (1948). Ces travaux s'effectuèrent presque toujours par paires se faisant face. Ainsi, les bordures des vitraux 1 et 2, 3 et 4, ainsi que 7 et 8 sont rigoureusement identiques même lorsque les motifs centraux sont très différents (7 et 8).

L'œil exercé d'un verrier expert d'Amiens, M. Claude Barre, meilleur ouvrier de France (atelier au 40 rue V. Hugo à Amiens), a permis d'affirmer d'emblée, à la simple vue de photographies de ces vitraux, que tous étaient récents, que plusieurs d'entre eux étaient des créations ne datant que du xxe siècle, et que les autres avaient fait l'objet d'une restauration adjoignant des bordures grossières à des motifs centraux de récupération, motifs qui eux-mêmes ne dataient que de la fin du xixe siècle (probablement vers 1880). Il n'est toutefois pas exclu de penser que ces éléments centraux provenaient de cette même église, ou qu'ils étaient des copies ou variantes d'originaux plus anciens mais alors trop dégradés pour avoir pu être restaurés.

Les profondes modifications successives apportées à la nef de l'église sont confirmées par les variations de taille et de forme des baies : sept des huit vitraux étaient insérés dans des baies de forme romane, de bases inégales mesurant entre 0,90 m et 1,20 m et de hauteur comprise entre 1,50 m et 2 m, tandis que le vitrail 7, le plus remarquable, était placé dans une baie de forme ogivale !

Il n'est qu'un vitrail pour lequel on connaisse bien l'initiative de sa création, c'est celui de Sainte Elizabeth (N° 8). On pourra lire avec amusement, admiration ou réprobation, les démarches avant-gardistes de l'abbé Pont qui, en 1948, n'hésitait pas à utiliser les médias pour exhorter ses paroissiens à remplir son compte chèque postal afin de leur offrir le vitail !

L'abside de l'église présente aussi cinq arches de même forme que les baies de la nef, mais ces arches (sauf l'arche centrale qui comporte l'imposant groupe en pierre) sont pleines et seulement creusées de petites niches encadrées de fausses colonnettes peintes. Si l'on imagine que jadis ces logements détenaient chacun une statuette, alors la ressemblance est frappante avec la composition centrale des premiers vitraux. L'observation de l'extérieur du mur de l'abside ne montre pas de trace de rebouchage. Aussi, l'on pense que les baies de l'abside ne furent jamais ouvertes ni ornées de petits vitraux.

Autres photographies : Les arches pleines de l'abside   Les vitraux dégradés après l'incendie (n° 3 et 7)   Visualisation comparative des compositions par paire.

 

Dernière mise à jour de cette page, le 27 novembre 2007.

 
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