L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL
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Fontevraud (V 7)

Mère Louise-Françoise de Rochechouart (33e abbesse), vitrail dit de

Vitrail et baie n° 7. La septième baie est la seule de cette église qui soit de forme gothique (1,20 m X 1,60 m) et son vitrail, aujourd'hui presque détruit, en était le plus remarquable, par le choix de son thème. Monsieur Pierre-Marie Pontroué, Conservateur des antiquités et objets d'art de la Somme, l'avait observé avant l'incendie et y avait reconnu l'abbaye de Fontevraud.

    Ce vitrail, maladroitement agrémenté d'une bordure extérieure à motifs d'inspiration florale, était effectivement dédié à l'ordre de Fontevrault, ordre dont l'abbaye mère se trouve dans le Maine-et-Loire et dont dépendait le prieuré de Moreaucourt (territoire communal de L'Etoile). Ce prieuré est connu pour être le représentant le plus septentrional de l'ordre. Le partie figurative du vitrail se composait de deux ovales principaux, celui du haut de grand axe horizontal montrant l'ensemble des bâtiments de l'abbaye de Fontevraud, tels que l'on peut encore les voir aujourd'hui, et le second ovale, placé plus bas dans la composition et d'axe principal vertical, représentant le buste d'une religieuse en prières. Entourant ces formes géométriques, une banderole portait l'inscription « MERE DE MISERICORDE | PRIEZ | POUR | NOUS » tandis que deux écussons représentaient, l'un la traditionnelle croix avec les initiales M et J (Marie et Jean), l'autre une sainte placée devant deux clés croisées (second blason de l'abbaye, à ne pas confondre avec celui de Louise-Françoise de Rochechouart, 33abbesse de Fontevrault, dont la partie inférieure est caractéristique).

      La marque du verrier Jules Dreptin est encore présente au bas à droite, gravée au diamant sur un carreau miraculeusement intact « J. Dreptin à Flixecourt (Somme) 1948 ». Comme pour les vitraux n° 5 et 8, l'ensemble n'est donc qu'une modeste recomposition réalisée à partir d’éléments (les deux ovales et, peut-être, les deux blasons) provenant d'un ou plusieurs autres vitraux encadrés par une bordure géométrique à base de grisaille moderne. A noter que selon M. Claude Barre, verrier expert d'Amiens, les ovales eux-mêmes n'étaient guère anciens, ne datant probablement que de la fin du xixe siècle.

     On l'a dit, l'existence du prieuré voisin de Moreaucourt justifiait la présence de ce vitrail dans l'église de L'Etoile. On sait de plus qu'un très important pèlerinage se déroulait jadis chaque année entre cette église de L'Etoile et la chapelle de la Miséricorde à Moreaucourt, qu'il perdura jusqu'en 1966 et qu'il rassembla jusqu'à 3000 personnes dans les années 1876 et suivantes ! Il est par ailleurs bien vraisemblable que le portrait soit celui d'une ancienne prieure de Moreaucourt. Par contre quelques questions restent sans réponses... Quel est le nom de cette prieure ? Qui a offert ce portrait et à quelle date ? Provient-il des bâtiments d'Amiens où les religieuses s'étaient réfugiées depuis 1635 ou bien ce portrait fut-il toujours présent à L'Etoile ?

     Voir au vitrail n° 8, la création et la restauration des vitraux en 1948, à l'initiative très dynamique de l'abbé Pont...

Fontevraud

Image retournée d'après deux photographies originales assemblées, prises de l'extérieur de l'église par J. Hérouart, sur les indications de M. Cahon, alors responsable des fouilles de Moreaucourt (été 1980)

 
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