L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL

Les statues de l'ancienne église de L'Etoile

Christ en Croix (Crucifix) ; Curé d'Ars ; Ecce-Homo ; Jeanne d'Arc ; Saint-Antoine, en bois ; Saint-Antoine, en plâtre ; Saint-Jacques en majesté ; Saint-Jacques, en plâtre ; Saint-Roch ; Sainte-Anne ; Sainte-Rita ; Sainte-Thérèse ; Sainte-Vierge à l'enfant ; Sainte-Vierge Immaculée  ; Autres.

Une seule statue a été retrouvée presque intacte dans l'église après son incendie (nuit du 17 au 18 juillet 1991), c'est celle de Sainte-Thérèse. Deux autres, aujourd'hui aussi dans la chapelle Sainte-Anne, semblent avoir été soustraites après l'écroulement du clocher. Plusieurs autres statues, classées aux Objets des Monuments historiques, ou inscrites à l'inventaire, sérieusement noircies ou calcinées lors de l'incendie, furent entreposées en l'état au bâtiment communal dit du Bol de Lait. On peut retrouver dans les bases Palissy et Mémoire du web, les fiches, souvent avec photographie, de plusieurs de ces objets. Toutes les photographies des statuettes de la base Mémoire furent prises au Bol de lait.

Les statues ou statuettes de l'ancienne église, du moins pour les plus importantes, se trouvaient au moment de l'incendie de 1991 dans les quatre niches de l'abside, sur des socles muraux dans la nef et sur deux tables, tandis que d'autres étaient remisées sur l'estrade de l'orgue. L'emplacement des statuettes mises en valeur avait été assez profondément modifié après un précédent incendie, celui des boiseries murales de 1977. Auparavant encore, alors que le nombre de statuettes était réduit aux seules statuettes en bois, certaines se trouvaient "au chevet", entendons certainement qu'elles étaient dans les niches peintes de l'abside qui servaient d'écrin aux plus belles d'entre elles.

On a noté les emplacements comme pour les vitraux (impairs au nord, pairs au sud, par numéros croissants de l'abside vers la nef). Les numéros 1 à 4 (et peut-être 9) correspondent à des emplacements qui ne furent utilisés qu'après la destruction des boiseries murales par un petit incendie. Les statuettes classées M.H. (ou inscrites à l'Inventaire) et le Christ sur la croix se trouvaient aux emplacements 1, 3, 6 bis (table au sol entre 6 et 8), 7 et 8. Dans la nef on comptait six socles. Entre 3 et 5 se trouvait l'harmonium, entre 5 et 7 était la chaire.

Ci-dessous on trouvera dans l'ordre, les objets classés au M.H., puis ceux qui sont inscrits et enfin les autres statuettes, en plâtre.

Saint-Jacques-le-Majeur en majesté, classé (Emplacement n° 1)

Cette statue classée en bois de Saint-Jacques-le-Majeur porte une appellation qui a parfois été contestée ou incomprise, car le saint tient un livre, mais on verra qu'elle est justifiée. La base web mémoire la définie en ces termes : "Saint-Jacques-le-Majeur. Bois, h = 100 [dimension approximative, mais voir ci-dessous], 16e siècle (œuvre anciennement datée du 15e ou du 16e siècle), classé au titre objet (25/03/1917), propriété de la commune." [Voir la photo].

  
Le seul cliché couleur connu du St-Jacques-le-Majeur en Majesté de L'Etoile, avant l'incendie..., et la même statue, après...

Cette statue est signalée dans la publication St-Jacques en majesté [assis sur un trône dans une attitude hiératique], par Humbert Jacomet, parue dans Archéologia en septembre 1994 [n° 304]. La présentation de la publication résume l'étude : "Les représentations de St-Jacques en majesté, si différentes d'une région à l'autre de la France et suivant les époques, trahissent pour certaines une étonnante parenté avec les majestés de St-Jacques de Compostelle. Cette imitation servait aux yeux des pèlerins de retour de Galice, à restituer un peu de la puissance sacrale de ce sanctuaire". La carte de la France jointe à la publication (p. 36) mentionne L'Etoile ainsi que deux autres sites (Lanches-Saint-Hilaire et un village voisin, ou bien Amiens pour son effigie disparue de St-Jacques le Majeur assis...) comme étant les seuls villages de cette région à détenir une telle statue dans leur église. Toutes celles-ci sont du même type : "Saint Jacques lisant ou méditant, XVe-XVIsiècle : livre ouvert, bourdon, besace, chapeau+coquille".

H. Jacomet, Inspecteur des Monuments Historiques, a fort aimablement communiqué son cliché, pris au sol dans l'église après l'incendie (on devine à gauche une partie d'un cadre d'un tableau du chemin de Croix), et sa seule photo couleur connue de cette statue avant l'incendie (de photographe inconnu). Lors de cette prise de vue, la statue se trouvait sur l'estrade de l'orgue (on distingue un montant de l'échelle d'accès). Dans le recadrage suivant, la statue a été redressée et la dominante bleue atténuée ; la prise en contre-plongée nécessiterait aussi d'allonger un peu la photo pour respecter les proportions exactes.

Il nous livre ses commentaires : Cette statue mesurait 1,08 m de hauteur et 35 cm en largeur. Ces dimensions montrent qu’il s’agit d’une statue à part entière (et non d’une statuette), en ronde-bosse, exécutée en bois, polychromée, mais qui avait été recouverte d’un badigeon qui a d’ailleurs contribué, peut-être, à la protéger des flammes, du moins pendant un certain temps.

Cette statue devait initialement se trouver insérée dans un retable, ou du moins nécessairement enchâssée dans le Maître-autel de l’église, au-dessus et en arrière de l’autel, – une majesté est une statue importante –, et non placée, comme elle le fut par la suite dans une niche d’un mur ou remisée sur une estrade !

D’après ses caractères stylistiques, cette œuvre est datable du milieu du XVIe siècle : barbe bifide, coquille brochant sur bourdonnets en sautoir sur l’épaule gauche [coquille placée sur deux petits bourdons (bâtonnets) croisés en X ou croix de St-André sur l’épaule gauche], plis de la draperie, l’apôtre étant vêtu d’une tunique (nu-pieds) et d’un manteau. Il a, en outre, les épaules couvertes d’un collet que je n’ose appeler ici mantelet, celui-ci devenant caractéristique de l’iconographie de St-Jacques aux XVII e et XVIIIe siècles. Il porte le sac, au côté droit, sac qui est avec le bourdon l’un des deux attributs ou insignes bénits des pèlerins [Voir Archéologia, 1990, n o258, pp. 42-51]. J’ajoute qu’il est probable que le bourdon disparu était passé sous la main droite de l’apôtre et montait contre l’épaule droite, à hauteur du visage. Ce dernier a dû se casser et disparaître au gré des déménagements successifs de la statue.

Il tient délicatement de ses deux mains le livre des Evangiles, ouvert sur son genou gauche. Il devait y avoir peint dessus une antienne [verset chanté] ou une oraison de la messe propre de l’apôtre qui est fêté au 25 juillet selon une tradition qui remonte en Occident au VIe siècle.

Sa présence à L'Etoile s’explique essentiellement parce qu’il est le patron titulaire de la paroisse de l’église, et cela probablement depuis sa fondation, dont je ne connais pas la date [Correspondance H. Jacomet, le 25 janvier 2008 (voir les compléments de sa publication)]. Cette statue en majesté de St-Jacques à L'Etoile avait donc vraisemblablement été offerte par l'un des premiers seigneurs Leblond de ce village (ou par une confrérie), au retour d'un pèlerinage à Compostelle !

 

Le Dossier B du programme de rénovation de l’église comporte aussi une photo (A6d), presque noire ! Cette statue fut remisée au Bol de lait, derrière un chandelier. Elle est actuellement en dépôt à Amiens, aux Antiquités et Objets d'Art de la Somme (janvier 2008) [Voir les photos].

On ne confondra évidemment pas cette statuette classée avec la statuette en plâtre de même saint (voir ci-dessous, emplacement n° 5).

Sainte-Vierge à l'enfant à la grappe de raisin, classé (Emplacement n° 2, ou 4 )

"Bois polychrome, l'Enfant tient un oiseau, dimensions non prises, 16e siècle, classé au titre objet (02/09/1983), propriété de la commune."

   
Photos prises au Bol de Lait, après l'incendie
A remarquer, d'autres statuettes et l'un des chandeliers restaurés se trouvant dans la chapelle

Le Dossier B du programme de rénovation de l’église comporte une photo A6b (aussi presque noire), et une mention avec erreur sur le siècle mais une note intéressante : "Bois polychrome, XVIIème siècle (Classé). Note : la vierge tient une grappe de raisins de la main droite, l'enfant Jésus tient un oiseau. Anciennement placé au chevet." Les dimensions sont indiquées : 140 cm de hauteur pour 40 cm de largeur.

Après avoir été entreposée au local municipal dit du Bol de lait, comme toutes les autres statuettes après l'incendie de 1991, cette Vierge à l'enfant se trouve dorénavant en dépôt à Amiens, aux Antiquités et Objets d'Art de la Somme (janvier 2008) [Voir les photos]. Précédemment elle se trouvait certainement dans une niche sud du chœur (N° 2, ou 4) puisque l'inventaire après incendie de M. Pontroué la situait "au chevet".

Ecce-Homo, inscrit (Emplacement n° 3)

Cette statuette, inscrite à l'Inventaire, a eu un parcours particulier. Elle figurait dans une construction, évidemment dite "Chapelle de l'Ecce-homo", à la sortie du village. Elle fut ensuite entreposée chez un particulier puis retrouva une place dans la niche 3 du chœur de l'église, quelques décennies avant l'incendie... Voir la page Ecce-homo.

Christ en Croix (Crucifix), inscrit (Emplacement n° 8)

Le socle 8 fut détruit (on en devine encore les deux scellements) lorsque la grande croix en bois fut fixée au mur à cet endroit.

Le Christ en Croix, en bois polychrome datant du XVIIIsiècle, est lui aussi inscrit aux objets des M.H., sur l'Inventaire Supplémentaire (I.S. 12/05/1981, même date que pour le maître-autel et la crédence, aussi du XVIIIsiècle), est une œuvre de grande taille (croix en bois de 2,75 m de haut et 1,50 m de large).

 

   

Le Christ est en bois polychrome. Après l'incendie de l'église, il fut remisé au Bol de lait (première photo, derrière l'Ecce-homo). Monsieur Alain Castello, maire de L'Etoile, ayant restructuré les bâtiments communaux, le Bol de Lait a été rasé. Cette statuette (sans la croix) est actuellement en dépôt à Amiens, aux Antiquités et Objets d'Art de la Somme (janvier 2008) [Voir les photos].

La croix, dite localement le Crucifix, se trouvait primitivement accrochée contre un entrait de la charpente de l’église, au-dessus de l’allée centrale de l’église, pratiquement au niveau de la première rangée de bancs. Entre les années 1968 et 1977, après le petit incendie de l'abside, le Christ a été déplacé pour prendre place sur le mur sud. J’en ignore les raisons [J. Hérouart].

Voir au socle 6 : la statuette du curé d'Ars, présumée anciennement placée sur le socle 8 (supprimé), sinon sur le socle 6.

Sainte-Vierge, dite de l'Immaculée conception, inscrit (sur une table, n° 6 bis)

Objet inscrit à l'Inventaire, la statuette de la Sainte Vierge dite de l'Immaculée conception était en bois doré, datant du XIXsiècle. "Initialement elle se trouvait sur une table tout contre le mur sud, près de la petite porte d'entrée sud-est, entre les petits bancs des rangées 3 et 4. La table servant de support était la plus belle des deux se trouvant dans l'église, celle qui comportait deux tiroirs. Précédemment au petit incendie de 1977, cette table se trouvait contre le mur nord dans l'alignement de l'autel  peu après l'harmonium et servait à déposer les livres de messe, les clochettes de l'enfant de chœur et quelques menus objets servant au curé, sa boîte d'allumettes pour allumer les cierges, un litre d'eau pour son goupillon lors des bénédictions, etc. Après le petit incendie des boiseries en 1977, les petits bancs furent démontés et elle retrouva approximativement sa place (juste en face de la première rangée des grands bancs), tout comme la statuette de Sainte-Thérèse sur le mur d'en face, mais sur une solide table à cinq pieds, très stable, recouverte d'une nappe qui cachait les pieds en partie. La Sainte Vierge portait une couronne sur la tête. Son voile sous la couronne n'était pas bleu vif. " [J. Hérouart].

 

C'est probablement de l'achat de cette Sainte-Vierge dont il est fait mention dans les dépenses de 1872 du registre des comptes de la Fabrique de l'église de L'Etoile, dépenses qui concernent également d'autres statuettes : "Dépenses extraordinaires", pour 4 statues (381 fr.) ; statue de la Sainte-Vierge, brancard et galons (175,80 fr.) Deux ans plus tard, on semble lui offrir la parure : Diadème de la Sainte-Vierge (26,50 fr.) [ADS, V 436017].

Cette statuette classée semble avoir été retirée de l'église avant la chute du clocher (puisqu'on voit alors sa table caractéristique au fond de l'église). En tous cas lors de l'incendie elle ne se trouvait plus sur la table située près de la porte sud où elle avait été installée durablement auparavant. Monsieur l’abbé Gniewek (actuel curé de Flixecourt) signale qu'elle retrouva une place dans le chœur de la chapelle Sainte-Anne où M. Castello, maire de L'Etoile, la replaça quelques jours avant l'inauguration. Mais par manque de place, c'est lui même qui la déplaça au fond de la chapelle où elle se trouve aujourd'hui encore. C'est à la demande de M. Castello que la statuette avait été repeinte par M. René Guilbert (aussi restaurateur du Chemin de Croix). Comme pour Ste-Anne certains paroissiens furent surpris du choix des couleurs de la restauration, une vierge ne pouvait en aucun cas avoir un voile bleu..., il devait être blanc !

Cette statuette classée figure dans le dossier B du programme de rénovation de l’église (A6c, p. 45). La Sainte Vierge est maintenant sans diadème, il n'a pas été retrouvé. Dans sa version actuelle, la hauteur de cette statuette est de 0,925 m plus un socle de 9 cm, pour environ 50 cm de largeur. Evidée, cette statuette possède un support en bois (visible par le dessous et à la base de certaines parties écaillées du dos) recouvert de stuc doré et peint.

Rappelons que l'église s'honorait d'une autre statue de la Vierge, celle de la Vierge à l'enfant à la grappe de raisin (Voir ci-dessus).

Saint-Antoine, en bois (Emplacement n° 4, ou 2)

On dispose de très peu de renseignements concernant cette statuette en bois de Saint-Antoine. Une fiche de M. Pierre-Marie Pontroué (ancien conservateur des Antiquités et Objets d'Art de la Somme) comportait sa photo (ci-dessous) et son descriptif : L'Etoile ; Eglise St-Jacques-le-Majeur ; (Objet) Saint-Antoine, statue ; (Emplacement) au chevet ; Bois poly(chrome) ; début XIXe siècle ; (Dimensions, non complété) ; (Références) tau (?), chapelet, flammes ; (Classé par arrêté du, non complété). On remarquera que la statue est photographiée devant un mystérieux mur en pierre !

Cette statuette se trouvait dans l'une des deux niches sud du chœur (N° 4, ou 2, selon celle occupée par la Vierge à L'enfant, puisque l'inventaire réalisé par M. Pontroué après l'incendie de 1991 la place aussi "au chevet" et que celles du nord sont bien identifiées). On n'en a toutefois rien retrouvé !

On ne confondra évidemment pas cette statuette avec celle en plâtre, ni classée ni à l'inventaire, qui se trouvait sur un socle mural à gauche de la chaire au moment de l'incendie (voir ci-dessous).

Saint-Antoine, en plâtre (Emplacement n° 7)

Il n'a rien été retrouvé de cette statue de St-Antoine en plâtre après l'incendie ! Les photos en sont très rares. Située à gauche de la chaire, elle bénéficie néanmoins des clichés de cette dernière pour prouver son existence. Attention, il existait une autre statuette de St-Antoine, en bois (voir ci-dessus).

 

Avant l'incendie des boiseries en 1977, c'est St-Roch qui se trouvait à cet emplacement N° 7 (et donc St-Antoine était ailleurs !)

Saint-Jacques-le-Majeur, en plâtre (Emplacement n° 5)

Cette seconde statuette de St-Jacques, en plâtre, est de bien moindre intérêt que la première (voir ci-dessus, Saint-Jacques en majesté, niche 1).

Passé l'incendie, cendres éteintes, alors que J. Hérouart était adjoint au maire de la commune, il essaya de sauvegarder cette statue : "Après l'incendie, la statue était intacte, Miracle ! Le personnel communal, après l'avoir descendue de son piédestal, l'a allongée pour un transport plus facile à l'extérieur. L'un des employés avait attrapé le socle tandis que le second avait passé son bras gauche sous la tête de la statuette et sa main droite sous le bras quand soudain, pendant le transport, la tête et le bras ont lâché ; sous l'effet de la chaleur dégagée par la fournaise, toute cette partie de la statue s'était fissurée... Par la suite ce St-Jacques en plâtre s'est complètement désagrégé."

 

   

La photo publiée dans le Courrier Picard après l'incendie montre Saint Jacques décapité, gisant dans l'allée. En couleur, c'est encore plus dramatique...

Sainte-Thérèse de Lisieux, en plâtre (sur une table, n° 5 bis)

La statuette de Sainte-Thérèse de Lisieux la représente tenant un crucifix et des roses. C'est une statue en plâtre, dite de la série de Saint-Sulpice, de celles dont la diffusion fut importante dans les églises, du fait de son faible coût.

On sait que l'installation de Sainte-Thérèse dans l'église de L'Etoile donna lieu à des cérémonies importantes, puisqu'une carte postale fut éditée à cette occasion (CP 259). La statuette y est présentée sur un piédestal, haut d'environ 1,30/1,40 m, placé devant le maître-autel. Tout le chœur est décoré de nombreuses guirlandes de roses. La cérémonie semble s'être déroulée vers 1944 (d'après le type brillant de la carte postale).

Thérèse Martin, carmélite, est décédée le 30 septembre 1897. Béatifiée le 29 avril 1923 par Pie XI, elle fut canonisée le 17 mai 1925. Son importance s'était accrue si rapidement qu'il avait fallu trouver une solution à l'accueil des pèlerins et que l'immense basilique de Lisieux fut édifiée à cet effet à partir de 1929.

Après l'installation officielle, la statuette, toujours sur son piédestal, avait pris place dans l'église contre le mur nord, et entre, dit-on, la dernière rangée de petits bancs et le premier grand banc. Mais comme six grands bancs ne mesuraient que 3 mètres au lieu de 3,60 m, certainement trois des ces grands bancs raccourcis se trouvaient en premier, côté nord et côté sud, laissant un emplacement de 60 centimètres de large disponible le long des murs, et c'est certainement Ste-Thérèse, et la Ste-Vierge sur le mur d'en face, qui occupaient ces espaces.

Après le petit incendie des boiseries murales, les petits bancs furent démontés et les statues de Sainte-Thérèse et de la Sainte-Vierge furent placées, à gauche et à droite de l'église, dans les emplacements ainsi dégagés. Sainte-Thérèse (faisant donc toujours face à la Sainte-Vierge) retrouva ainsi à peu près la même place, mais sur une table qui fut aussi placée le long du mur nord, devant la première rangée des grands bancs, à peine à un mètre de l'harmonium. Le piédestal fut remisé à droite sur l'estrade de l'orgue où on peut de distinguer sur un cliché couleur réalisé juste après le sinistre de 1991.

  

Suite à l'incendie de 1991, la statuette fut restaurée (sauf le crucifix, resté cassé) par M. René Guilbert (voir aussi la Sainte-Anne, etc.) Nombreux sont ceux qui se sont offusqués qu'elle ait été repeinte avec une robe noire (la couleur des novices) alors que son aube d'origine était marron (Voir la preuve avec une photo couleur qui avait été prise dans l'église après 1970). Ci-dessus, la photo en noir et blanc est l'agrandissement d'un coin d'une photo de mariage (avril 1960). On y voit les boiseries murales qui existaient encore et un tout coin du vitrail (en haut à droite). La statuette "restaurée" fut présentée lors de l'inauguration de la Chapelle Sainte-Anne, où elle se trouve maintenant (voir photo ci-dessus). Sa hauteur est de 1,43 m (plus un socle de 9,5 cm). Elle est référencée A6g dans le Dossier B du programme de rénovation de l’église, p. 46 (erreur de taille avec une mention de 1,90 m !)

Sainte-Anne, en plâtre (sur le mur sud, ou l'estrade ?)

Sainte-Anne est représentée faisant certainement lire sa fille, la Vierge Marie.

La statue complète mesure 1,17 m de hauteur (plus un socle de 6 cm). La hauteur de la fillette n'est que 0,73 mètres. Cette statuette en plâtre semble avoir fait partie des statuettes dites de St-Sulpice (produites en de nombreux exemplaires) qui se trouvaient sur l'estrade de l'orgue de l'église et avoir été soustraite de l'église avant l'incendie de 1991, probablement après l'écroulement du clocher alors que l'église n'étaient plus réellement fermée. Elle fut replacée dans la chapelle Sainte-Anne, dont elle est la sainte patronne, par M. Castello, maire de L'Etoile, quelques jours avant l'inauguration. Comme la Sainte Vierge, elle avait été repeinte par M. René Guilbert. La statuette figure dans le Dossier B du programme de rénovation de l’église (A6h, avec une hauteur erronée de 1,50 m, bien loin de la hauteur exacte !)

Jeanne d'Arc, en plâtre (Emplacement n° 11, puis sur l'estrade)

A la mi-juin 1911 une statue et une bannière de Jeanne d'Arc furent offertes par deux familles chrétiennes du pays, la statue par une famille chrétienne et modeste de la paroisse, la banière par une autre famille du pays. La bénédiction eut lieu le dimanche 11 juin à la grand'messe du matin. L'après midi se déroula la traditionnelle procession à la chapelle de Moreaucourt [Le Dimanche (1911), p. 529]. Ce choix d'offrir une statue de Jeanne d'Arc fut certainement l'aboutissement d'une réaction dont on se faisait l'echo dès l'année précédente. Le groupe des ligueuses de L'Etoile s'était réuni le 30 octobre 1910. Il ressentait le besoin de recevoir un nouvel élan pour un meilleur accomplissement de son double rôle religieux et patriotique. Madame H. de Belloy et M. l'abbé Objoie s'indignaient contre la presse, organe par excellence de la propagande, et se félicitaient que, comme Jeanne d'Arc sauva la France, la femme chrétienne montre encore l'exemple. En remerciant les conférenciers, M. le curé de L'Etoile (l'abbé Coisy) fit un énergique appel à la persévérance des ligueuses pour constituer dans sa paroisse une élite de vraies fidèles, et sur proposition de M. l'abbé Objoie, toute l'assistance se rendit à l'église pour le salut [Le Dimanche (30 octobre 1910), p. 371-372].

Cette statuette, facilement reconnaissable au grand drapeau, était la première que l'on voyait à gauche en entrant dans l'église, mur nord (emplacement 11). Après l'incendie du chœur de 1977 elle fut remisée sur l'estrade de l'orgue (voir photo ci-dessous en NB).

Dans les églises des environs, on retrouve d'autres exemplaires rigoureusement identiques des statues en plâtre, comme ici, celle de Jeanne d'Arc photographiée dans l'église de Flixecout. Voir aussi sa vraie photo en NB sur l'estrade de l'orgue (photo en bas de page).

Sainte-Rita

Saint- Rita de Cascia naquit au mois de mai 1381, à Roccaporena, près de Cascia (Ombrie). Elle fut canonisée au mois de mai 1900. Aujourd'hui, la dévotion à Sainte Rita est universelle et ses grâces sont innombrables. Elle est invoquée surtout dans les cas désespérés. Son corps, miraculeusement conservé, repose dans son Sanctuaire de Cascia, en Italie.

Les époux Ferré étaient très connus à L’Etoile. Ils sont filmés traversant la Somme dans le bac (Voir le DVD L’Etoile autrefois). Lui, était chef comptable de Saint-Frères aux Moulins-Bleus (aussi président du foot, de la fanfare etc.) Son épouse était très pieuse, elle allait à la messe tous les dimanches. Par dévotion envers Sainte-Rita elle alla faire une neuvaine en mai 1965 à la confrérie Ste-Rita de Vendeville dans le Nord (banlieue sud de Lille). Elle était revenue par le train une valise à la main et une statue de la Sainte, mesurant environ 60 cm de haut, dans l'autre bras ! Sainte-Rita fut naturellement offerte à l'abbé Pont pour honorer l'église de L'Etoile, mais son emplacement est aujourd'hui assez flou. Certainement, elle fut placée du côté sud, mais plus bas que les autres statues (sur une table ?), entre la ported'accès sud-ouest et le début des boiseries murales du chœur.

Ci-dessus, une photo de Sainte-Rita, prise dans la cathédrale d’Amiens, statuette tout à fait semblable à celle offerte par Mme Ferré.

Saint-Jean-Marie-Vianney, dit le Saint Curé d'Ars (Emplacement n° 8 puis 9)

Saint Jean Marie Vianney fut canonisé en 1925 et déclaré Patron de tous les curés de l'univers en 1929.

Cette statuette du Curé d'Ars se trouvait peut-être sur le socle 8, avant la pose de la Croix. Elle fut totalement détruite dans l'incendie de 1991. Il n'en a pas été retrouvé de semblable pour le photographier dans les églises des environs. Celui de L'Etoile avait une soutane sombre jusqu’aux pieds (et non jusqu'aux genoux), et il semble qu'il tenait un objet dans sa main gauche, le bras replié sur la poitrine.

Saint-Roch

Il portait un genre de soutane marron, tenait un bourdon (long bâton de pèlerin) à la main et portait une gourde. Un chien se tenait à ses pieds (Saint Roch ayant fini par attraper la peste des malades qu’il soignait, il se retira dans une forêt pour ne pas infecter les autres, et seul un chien vint le nourrir en lui apportant chaque jour un pain dérobé à la table de son maître.)

Avant le petit incendie de 1977, Saint Roch se trouvait à l'emplacement N° 7.

Autres statuettes...

L'église était agrémentée de bien d'autres statuettes, comme ces deux angelots retrouvés dans les gravats derrière l'harmonium (mur nord), une statuette d'évêque (?) semblant tenir un missel et un manuscrit enroulé (?) Les angelots se trouvaient sur l'autel, à droite et à gauche, lors de l'installation de Sainte-Thérèse (CP 259).

Sur l'estrade de l'orgue (côté sud) se trouvaient aussi quelques autres statues en plâtre, certaines provenant de particuliers : L'archange Saint-Michel (offert par Marius Pecquet), Jeanne d'Arc (voir ci-dessus), le berger (Voir ci-dessous, de dos en habit bleu ; il tenait un long bâton dans sa main droite et portait un agneau sur son bras gauche, conformément à l'imagerie traditionnelle), Sainte Rita (voir ci-dessus) et peut-être d'autres. Sainte-Anne, dont on avait perdu le souvenir avant son retour dans la chapelle, avait certainement aussi séjourné sur l'estrade, peut-être reléguée là par l'abbé Pont dont on connaissait le "sale caractère", Ste-Anne étant la patrone de la commune, et non de la paroisse... ; Péponne et Don Camillo aussi à L'Etoile ?

  

 

Tableau récapitulatif des emplacements (avant et après le petit incendie de 1977 des boiseries murales) :

 
  NORD
  SUD
 Avant
 Après
1
 Emplacement invisible
 Saint-Jacques en majesté
2
 Emplacement invisible
  Sainte-Vierge grappe de raisins, sinon Saint-Antoine en bois
 Avant
 Après
3
 Emplacement invisible
 Ecce-homo
4
 Emplacement invisible
 Saint-Antoine en bois, sinon Sainte-Vierge grappe de raisins
 Avant
 Après
5
 Saint-Jacques (en plâtre)
 Saint-Jacques (en plâtre)
6
 Sainte-Anne, sinon 10 ?
 ?
 Avant
 Après
5 bis
 Sainte-Thérèse (sur une colonne)
 Sainte-Thérèse (sur une table)
6 bis
 Sainte-Vierge (sur une colonne)
 Sainte-Vierge (sur une table)
 Avant
 Après
7
 Saint-Roch
 Saint-Antoine
8
 Le curé d’Ars
 Christ en croix (dit le Crucifix), au mur
 Avant
 Après
9
 Emplacement invisible
 Le curé d’Ars (nouveau scellement créé)
10
 Sainte-Anne, sinon 6  ?
 ?
 Avant
 Après
11
 Sainte Jeanne d’Arc
 Sainte Jeanne d’Arc
   

 

 

Un avis de recherche est lancé à tous pour confirmer ou préciser où étaient présentées les statuettes ! De meilleures photos, des témoignages de dons datés et des commentaires sont également très fortement souhaités !

Remerciements : Claude Deroletz (Photos des trois statues de la chapelle) ; J. Hérouart (photos caméscope couleur de St-Jacques et du Berger le 17 juillet 1991, photo couleur de St-Antoine, Jeanne d'Arc) ; Gérard Hérouart (identification du berger) ; Pierre-Yves Corbel © Monuments historiques, vers 2002 (base web Mémoire) ; Dossier B du programme de rénovation de l’église, p. 45-46 (photos NB avec cotes) ; Antiquités et Objets d'Art de la Somme (Christ en Croix et Ste-Vierge de l'Immaculée conception, NB – photos vraisemblablement prises par M. Pontroué en 1976, à l'occasion de sa venue à L'Etoile pour photographier dans l'église tout ce qui était inscrit ou à l'inventaire des M.H.) ; Bruno Ravalard ©, photographe au Courrier Picard, après l'incendie, 1991 ; Humbert Jacomet (son cliché de St-Jacques en majesté après l'incendie, et la photo couleur avant l'incendie, d'auteur inconnu) ; Alain Castello, maire (informations sous son mandat) ; anonyme (photos de Ste-Thérèse en NB et en couleur, proposées à J. Hérouart) .

Première publication, le 11 janvier 2008. Dernière mise à jour de cette page, le 25 juin 2012 (nouvelles photos de Ste-Thérèse).

 

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