L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL | |||
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On trouvera ci-dessous deux listes de
prêtres de L’Etoile, celle des curés et abbés,
et celle des vicaires et diacres. Elles ont pour base l’inventaire
des prêtres qui figure dans l'Etat sommaire des Registres Paroissiaux,
publié par J. Estienne, et la liste publiée par J. Hérouart,
dans L'Etoile mon village, pour la période récente, d’après
les notes manuscrites de l’abbé Pont. On ressentira à
travers la lecture de ces notes la grande ferveur religieuse des habitants
de L'Etoile au XIXe siècle.
La consultation de documents anciens a permis d’adjoindre quelques
compléments sur la vie et l’œuvre de ces prêtres
et de relever plusieurs nouveaux noms d’officiants du culte.
De 1699 à 1789, les curés de L'Etoile furent aussi desservants de Bout-de-Ville (dépendance de Flixecourt, située à quelques kilomètres de L'Etoile, où ils se rendaient à pieds). Toutefois, on note la présence d'un curé en titre à Bout-de-Ville de 1731 à 1762, tandis qu’en 1733, c'est le curé de Ville qui dessert ce secours de L'Etoile [3 G 446].
Année | Curé
ou abbé |
1455 | LESPICIER
Jacques. On sait seulement que le dit sire Jacques fut remplacé,
pour dire les messes de l'hôpital d'Abbeville, par décision de l'échevinage
en date du 31 décembre 1445, étant considéré qu'il était demeuré
curé à L'Etoile [Abbeville, BB 60, f° 76 v°]. |
1490, 1497 | CAUCHOIS
Guillaume, prêtre (et) chapelain [78 H 19, n° 1 des baux des dîmes]
; 1497, curé [V. de Beauvillé, t. III, p. 344]. |
1567 | De
VAUCHELLES (Maître Jean), prêtre, curé [BN, Fr. 2842, f° 29]. |
1599-1609 | CORMONT
(Pierre de), curé de L'Etoile [d'après les registres paroissiaux].
Présumé natif du lieu et de famille aisée, il signe en 1599 un bail
de trois ans comme fermier des dîmes des religieuses de Moreaucourt
(avec Antoine Rose, son beau-frère qui se porte caution, et Jacques
de Courcelles son clerc pour témoin) [78 H 19, bail n° 3]. Il prendra
aussi le bail des dîmes du chapitre d'Amiens à L'Etoile pour 1605/1607
[G 2220/1]. Curieusement, en 1607, c'est le sire Marc JOSSE qui
est dit le " prêtre, clerc de Lestoille " alors que c'est
bien P. de Cormont qui signe les registres jusqu'en 1609. Marc Josse
sera condamné à deux livres de cire pour querelle avec le curé de
Ville [8 G 4, f° 55 v° (26 janvier 1607)] ; il semble donc n'avoir
eut de fonction que comme simple clerc ou vicaire. |
1611-1614 | THOLOMÉ
(Pétholomme) François, curé. Il s'opposera en vain au chapitre d'Amiens
à propos de dîmes sur Bout-de-Ville de 1612 (et y est dit nouveau
curé) [G 2219] à 1614 [G 3041, p. 520, art. 7]. Il fut condamné
(avec pour prénom François) à une amende de soixante sols pour défection
dans l'administration des saints sacrements, le 16 novembre 1613
[8 G 4, f° 65 vo]. |
1624 | PARMEROT
Gallice. Curé de Lestoille, il reçoit le testament d'Antoine III
Leblond, seigneur de L'Etoile, le 14 novembre 1624 [B 83, f° 85] |
1632 (24 juillet) | LEBLOND
Adrien. Curé de L'Etoile, il reçoit un testament à Bout-de-Ville
(et en est donc présumé aussi le curé) [Flix. GG 3/1 (E suppl. p.
346)]. Prêtre curé de L'Etoile, frère du seigneur (Antoine IV Leblond),
décédé avant 1660 [B 92, f° 144 v°], il pourrait avoir succédé à
Charles, son frère prêtre décapité en 1631. |
1646 (avant le 12 juillet) | GUILLEBERT
Louis (vivant prêtre curé de Lestoille). Il devait être de famille
aisée et originaire de Breilly-sur-Somme [village en amont de Picquigny],
puisque son neveu et héritier unique était Mr Jean Guillebert, premier
huissier au domaine de la Généralité de Picardie, demeurant à Amiens
paroisse Saint Michel, et que ce dernier vendit, en 1646, neuf journaux
un quartier de terre à labour, séant au terroir du village de Breilly-sur-Somme,
échus de la succession dudit curé [3E 26344 (12 juillet 1646)]. |
1659 | DUCROCQ,
curé [G 2223]. |
1668-1671 | FERRAND
Jacques, curé [Registres paroissiaux et 78 H 19, n° 4, procès de
1671]. Il est probablement à l'origine de la décision du repavage
de la nef de l'église de L'Etoile, fin 1668 [3 E 29787, acte 146].
Il est ensuite curé de Boisbergue. Son testament du 18 août 1697
contient un obit à décharger dans la paroisse de Létoille [E suppl.
p. 385, qui cite GG1 (manque)]. A signaler qu'un Nicolas Ferrand
est curé de Mouflers durant les mêmes années 1668-1671. |
1673 (29 avril) | CARPENTIER,
curé [E suppl. Flix. p. 346]. Sans précision sur son prénom on ne
peut que présumer qu'il est à identifier avec Jacques (qui suit),
sachant de plus qu'il renouvelle un bail de 9 ans sur les dîmes
en 1688 [78 H 19, n° 5] |
1677-1695 | CARPENTIER
Jacques, curé inhumé le 18 avril 1695 [E suppl., p. 385]. Il fut
parrain le 17 janvier 1782 à Bouchon et est cité indirectement en
1677 [GG 1], et en 1688 dans le bail des dîmes [78 H 19, n° 5].
Il avait des comptes avec son cousin Sallé. François Carpentier,
curé de Brucamps, assurera sa succession au moins pour le temps
d'un baptême, le 23 avril 1695 [E suppl., p. 385]. Voir le précédent
curé. |
1697-1720 | LE
CLERCQ Antoine (1697 - 20/01/1720), curé de L'Etoile (et
de Bout-de-Ville). Ce bon curé, décédé au presbytère le 20 janvier
1720, fut inhumé dans l'église devant le crucifix, après 23 années
passées comme bon pasteur de L'Etoile. Sa mère, Isabelle Joly, veuve
de Pierre Leclercq, ancien fermier de Woignas (?), paroisse de Halloy-les-Pernois,
décéda à L'Etoile le 1er mai 1700 (f° 63). Sa sour, Antoinette,
épouse d'Antoine Sorel, est décédée à L'Etoile en 1715. En 1721
avait eu lieu une vente par un Pierre Leclercq, présumé le père
du curé, employé dans les fermes du roi à Petit-Port [près de Port-le-Grand,
à l'ouest d'Abbeville] au profit de Claude Leclercq, son frère tisserand
à L'Etoile. Cette vente concernait la moitié d'une maison, cinq
quartiers de prés à L'Etoile et de la moitié de 5 journaux de petites
terres à Bouchon [Collection Fouré, n° 19]. "Le second de may
1700 a esté bénite une cloche au Bout-de-Ville par maitre Antoine
Le Clercq, curé de Lestoille et a estée nommée Françoise par François
Maressalle prévost de Flixecourt et demoiselle Françoise Gry, de
Ville". |
1720-1724 | GROULLE Noël (présumé né le 28/11/1685 à Amiens St-Rémy, fils de Claude Groulle, boulanger et Chamu Françoise, parents mariés le 14/1/1685 dans la même paroisse). Curé, il est nommé à la cure de L'Etoile et à la succursale de Bout-de-Ville par Pierre, évêque d'Amiens, le 28 février 1720 [3 G 641, p. 60-61]. Il officialise la prise de possession de sa cure à L'Etoile par un acte notarié passé pardevant Me Fleur, notaire à Domart, dès le 1er mars 1720 [2C 1177, f° 73 v°]. Décédé le 12 juin 1724, il est inhumé le lendemain dans l'église (âgé d'environ 40 ans) [5 Mi D 770/5]. Une épitaphe en alexandrins nous apprend qu'il est mort de la suette et qu'il vit le chœur de l'église reconstruit. |
1724-1748 | GROULLE
Vincent (frère de Noël, mais curieusement sa naissance n'a pas été
relevée même paroisse à Amiens), curé nommé à la cure de L'Etoile
le 26 juin 1724 [3 G 641, p. 214], décédé le 20 juillet 1748 (alors
qu'il signait encore régulièrement les registres jusqu'au 15 juillet
1748...), est inhumé dans l'église. C'est Vincent Groulle qui rédigea,
pour L'Etoile, la déclaration générale des bénéfices [8 bis G 34].
Il officia aussi à Bout-de-Ville jusqu'en 1731, date où Fournier,
curé de Ville, commence à signer les registres. En 1729 (de janvier
à mai) on relève un Claude Groulle, « demeurant présentement »
à L'Etoile, avec cette précision en janvier « maître boulanger
du Fg de Beauvais d'Amiens actuellement demeurant au presbytère
de L'Etoile » [3E 30936 (Cm des 3 fils)]. |
1748-1764 | FOURNIER
Hubert, curé décédé le 30 mars 1764 à L'Etoile, âgé de 77 ans. Il signe
les registres dès le 29 octobre 1748 (presque toujours avec Barnabé
Beaussart, le magister, qui avait assumé l'enregistrement des actes
depuis le décès de Vincent Groulle). Sa nièce était une Duponchel,
décédée à L'Etoile en 1757. Jacques François Duponchel était son
neveu, natif de Longvillers (actuelle commune de Domléger), qu'il
maria à L'Etoile en 1759. Mais c'est Hubert Duponchel qui sera son
unique héritier : « Procuration donnée par Hubert Duponchel,
seul et unique héritier de deffunt Me Hubert Fournier, vicaire curé
de L'Etoile, à Barnabé Beaussart, pour donner des quittances et
recouvrer ce qui reste dû à la succession dudit feu curé »
[2C 1204, f° 35 v° (4 avril 1764)]. |
1764 (30 avril) - 1767 (13 mai) | BOUTON,
curé. Probablement ému, son premier acte est signé « Buton »,
le 30 avril 1764 ; il faisait suite à un intérim de quelques actes
assurés par le vicaire de Condé-Foly, et par St-Aubin, vicaire de
L'Etoile). Les actes suivants sont naturellement signés « Bouton,
curé ». Nouveau dans la paroisse, il est beaucoup plus précis
que son prédécesseur dans la rédaction des actes et c'est ainsi
qu'il mentionne, lors des baptêmes, la profession du père et parfois
même la parenté des parrain ou marraine [GG8, f° 450 v° à 466 v°]. |
1767 (20 juillet) - 1768 (17 déc.) | DEMONCHY,
curé. On sait qu'il fut démissionnaire [G 2983, f° 100 v°]. |
1768 (18 déc.) - 1791 (29 janv.) | LE
CLERCQ Nicolas, curé. Présenté le 17 décembre 1768 [G 2983,
f° 100 v°], c'est Desaint, prêtre, qui avait exercé les fonctions
curiales jusqu'à son arrivée à L'Etoile (première signature le 6
avril 1769). Il est chargé de binage, desservant également Bout-de-Ville
[État des biens en 1788; C 2175/129]. Il mourra le 29 janvier 1791,
curé du lieu depuis 22 ans, inhumé par le curé de Mouflers [5 Mi
D 771]. Malade, ne pouvant marcher depuis deux mois - sa dernière
signature sur les registres de baptêmes est effectivement du 10
novembre 1790 -, il décédera une semaine après avoir prononcé le
serment civique [L 1890]. Voir à Révolution. |
1791 (30 janv.) - 1792 (25 nov.) | Pas
de curé en titre. Les desservants sont les vicaires de la paroisse
ou des prêtres de villages voisins. Voir à Révolution. |
1792 (26 nov.) - 1805 | PRUVOST
François, curé. Le citoyen Pruvost est élu prêtre de L'Etoile par
le district d'Amiens le 26 novembre 1792 [L 1505]. Il signe avec
la mention de curé de L'Etoile dès le 3 décembre [5 Mi D 771]. Nommé
officier public, il rédigera les actes des naissances (et non plus
de baptêmes), mariages et décès. Le 31 janvier 1793 il signe « François
Pruvost, demeurant au presbytère de LEtoile » et le 16 juillet
il précise ses fonctions : curé et officier public, sa signature
étant apposée à côté de celle de Bernard Ducrotoy, maire [5 Mi D
771]. Voir à Révolution. |
1805-1827 | GORET
Nicolas, curé constitutionnel. Dénommé « Ministre du culte » en
1808 [3E 26468]. Voir à Révolution. |
1827-1830 | FERRY
Jean, curé. |
1830-1853 | PLET
Romain, curé. Né le 23 octobre 1803 à Chaussoy-Epagny, ordonné prêtre,
curé de L'Etoile par Monseigneur de Chabons le 16 novembre 1830,
il s'éteignit à L'Etoile le 2 mai 1853 et fut inhumé dans le cimetière
auprès de la Croix de Station puis, six ans plus tard, dans la chapelle
que la famille de l'abbé Martial Patry avait fait ériger pour y
recueillir sa dépouille mortelle (Voir aquarelle de O. Macqueron,
en 1865) [Goze, p. 298]. En 1847 il fut à l'origine du pèlerinage.
Il est apparenté à des habitants de L'Etoile [Décès de Mie Françoise
Legrand, en 1832]. |
1853-1863 | LEJEUNE
Clément Arsène, abbé. Né à Andainville le 12 mai 1816, il fut ordonné
à Amiens par Mgr Mioland à la Pentecôte 1840. Il fut d'abord curé
d'Eplessier (1840) et de Longueval (1951). Il officiera à L'Etoile
de 1853 à 1863, et partira pour Franvillers. Il est décédé le 5
mars 1877. Son départ de L'Etoile semble avoir été provoqué par
la question du nouveau presbytère : Monsieur Lejeune désirait que
la façade soit du côté de la rue, afin d'avoir une vue complète
sur la vallée [J. Hérouart, d'après l'abbé Pont]. Etant en charge
de Bouchon il était intervenu en 1856 pour que le secours de ce
village devienne une chapelle vicariale indépendante [ADS, KZ 3009]. |
1863-1878 | BOURGEOIS,
Pierre François, né à Arry le 9 février 1830 au sein d'une famille
chrétienne qui avait déjà donné un prêtre distingué, l'abbé Maquaire,
curé de Flixecourt décédé en 1863. L'abbé Bourgeois fut ordonné
à Amiens le 10 juin 1854 par Mgr de salines. Il fut d'abord vicaire
pendant 9 ans à Albert. C'est à ce premier poste de confiance que
M. Bourgeois approfondit cette dévotion mariale qui sera le pivot
de sa vie sacerdotale.
Monsieur
Bourgeois est bel homme, bien planté, portant lunettes, air
affable, mettant ses auditeurs à l'aise, éloquent sans chercher à produire
d'effet. Il aime les beaux offices. Son groupe d'enfants de
chœur est bien dressé : tous lisent convenablement le latin
enseigné à
l'école ; quatre chantres au lutrin, un instrumentaliste qui n'avait
pas son rival dans le diocèse, un organiste, un suisse et un bedeau.
Tous, hommes et femmes, mêlent leurs voix à celles des chantres
et chantent sur tous les tons, l'ordinaire de la messe, les
vêpres
et saluts.
« Je
revois, nous disait Monsieur Arcole Flandre, les cérémonies de la
Chandeleur avec ses cierges et ses prières, la descente aux fonts
baptismaux le jour de Pâques, la bénédiction du feu nouveau, les
processions des rogations à travers champs, celles de l'Ascension,
du Saint Sacrement, présidé par Monsieur le maire accompagné de
son conseil et du conseil de fabrique, et escorté par les sapeurs-pompiers,
et la procession de Moréaucourt, et la Messe de minuit. Je revois
l'Association de la jeunesse en l'honneur de la vierge, dont faisait
partie les enfants des catéchismes, les jeunes filles, jeunes gens
et autres, qui comportait la récitation du chapelet et de prières
spéciales. Les affiliées portaient un scapulaire. Des jeunes filles
désignées par Monsieur le curé, et dénommées zélatrices, servaient
d'intermédiaires et stimulaient le zèle des associés ».
Sur
le conseil du docteur Devauchelle, Monsieur Bourgeois sera convaincu
de demander un poste moins fatiguant. Lors de ses adieux, l'église
était comble ; chacun sentait qu'il perdait un vrai pasteur. En
1878, Monsieur Bourgeois est nommé à Saint-Sauflieu, qu'il quittera
(1887) pour se retirer à la chapelle d'Oneux. Le 10 février
1887 il tombait foudroyé par une attaque d'apoplexie sur la route
de saint-Riquier. Le souvenir de son oncle, mort curé de Flixecourt,
explique-t-il pourquoi les orgues de Flixecourt furent déplacées
à L'Etoile ? [J. Hérouart, d'après l'abbé Pont].
Bon
pasteur l'abbé ouvra grandement à l'embellissement de l'église et
développa de fastueuses cérémonies, telles les processions à Moreaucourt
[ADS, V 436016/17]. De fait, en 1864 le cahier de visite de Mgr
Boudinet relève « On est très content du nouveau curé »
[DA 39]. Il est aussi connu pour avoir recueilli des objets archéologiques à L'Etoile (voir en particulier les deux vases mérovingiens du Musée de Picardie). |
1878-1880 | DUBUS
Jean Baptiste Grégoire, abbé. Né à Oresmaux le 3 septembre 1840,
ordonné prêtre le 24 septembre 1864 par Mgr Boudinet après une année
de professorat à Saint-Martin d'Amiens, l'abbé Dubus fut nommé vicaire
à Saint-Leu (1866) puis à Saint-Maurice (1868), avant d'être le
curé de Dommartin (1871). Il arrive à L'Etoile au moment où la fièvre
typhoïde exerçait les plus terribles ravages. Il ne fit que passer.
Son état de santé l'obligea à se retirer à Quesnoy-le-Montant. Il
est mort à Dargnies le 2 novembre 1881. D'autres auront travaillé
plus longtemps que lui ; aucun n'aura mieux compté ses souvenirs
de prêtre et de pasteur [J. Hérouart, d'après l'abbé Pont]. |
1880-1905 | PRUVOST
Jean-Baptiste, abbé. Né à Métigny-Laleu (Somme) le 26 octobre 1847,
ordonné à Amiens par Mgr Bataille le 20 décembre 1873, Monsieur
Pruvost fut nommé à Ham, puis à Marville-au-Bois en 1878. En 1880
il arrive à L'Etoile. Ce troisième, mais dernier poste, il le servira
26 ans ! Quand ses forces commenceront à lui manquer, il se retirera
dans une maison amie, puis à Métigny, sa terre natale, où il repose
parmi les siens depuis 1921. Monsieur Pruvost était remarquablement
intelligent. Il avait tenu jadis un très bon rang dans une classe
où les élèves excellents étaient nombreux. Ses amis se plaisaient
à lui prédire une carrière très brillante, mais sa mauvaise santé
l'empêcha de justifier ces prévisions. Qu'un tel prêtre ait marqué
son passage, rien de plus naturel. Quelques évènements le campent
très bien, il suffit d'en choisir deux :
1)
10 mai 1888. Erection d'un calvaire, rue d'Abbeville. Il
s'agissait de remplacer une croix monumentale que le temps, qui
n'épargne rien, avait fini par mettre à mal. Le Christ fut offert
par une famille très chrétienne de L'Etoile et Monsieur Beldame,
de Longpré, donna le plus beau chêne de son bois. Les autorités
municipales et la compagnie de sapeurs-pompiers de L'Etoile se concertèrent
et ouvrirent dans la paroisse une souscription, qui se révéla très
fructueuse. Les ouvriers eux-mêmes offrirent gratuitement leurs
services et chacun, autant qu'il était en son pouvoir, se mit à
l'ouvre. « Rien de plus pittoresque et de plus édifiant que cette
procession descendant au milieu des chants si graves de la liturgie
et des éclatants accords des musiques de Long, de Condé-Folie et
de L'Etoile ». Notons les caractéristiques de ce cortège : Etendards
symbolisants les 14 stations, les apôtres, chours de vierges, phalanges
de martyrs, image de la Sainte face, instruments de la passion,
Marie le cour transpercé de sept glaives, Madeleine avec groupe
de pleureuses aux cheveux flottants drapées en de longs manteaux
de deuil et quarante jeunes gens portant le Christ, escortés de
sapeurs-pompiers.
2)
30 juillet 1902. Baptême des cloches. La chronique parlera
encore ici : « Depuis de longues années la vieille cloche avait
perdu sa voix et ne faisait plus entendre que des sons tristes et
mélancoliques. Et l'on gémissait à L'Etoile d'un tel état des choses.
Homme d'initiative, intelligent et de patiente énergie, Monsieur
Ducrotoy, maire et directeur de l'usine des Moulins-Bleus, pris
le parti de faire appel à la générosité de tous, et bravement il
tendit la main. Avec un entrain admirable les bourses se délièrent.
La pièce d'argent de l'ouvrier se joignit à la pièce d'or du riche,
si bien que le résultat dépassa les espérances. Trois cloches furent
commandées à la maison Daperon Lecul d'Amiens ». La première cloche
fut prénommée Léonie Paule Louise et eut pour parrain Monsieur Léon
Ducrotoy et pour marraine Madame Allida Alloux. La deuxième fut
prénommée Antoinette Gabrielle et eut pour parrain et marraine M. Ulysse
Fricot et Mme Alexine Nortier. La troisième reçut les prénoms de
Julie Laure et fut parrainée par M. Charles Devauchelle et Augustine
Tellier. Recueillons avec émotion la conclusion et l'admirable discours
de M. le chanoine Rambour, aumônier du lycée d'Amiens : « L'homme
est quelquefois sourd aux voix du soleil, des étoiles, de l'océan,
de la bise, de la tempête, de sa conscience. C'est pourquoi l'église
a voulu que la cloche, avec sa puissante voix d'airain, rappelât
à l'homme, courbé sur la charrue aux champs ou sur son métier à
l'usine, que la terre vraie patrie soit le ciel. Trois fois par
jour elle sonne l'angélus pour que nous nous souvenions de ne pas
laisser passer la journée sans élever un instant une pensée vers
Dieu. Elle sonne lorsque l'âme des petits enfants sort toute blanche
des eaux baptismales. Elle sonne les douces et pures joies de la
première communion et de la confirmation. Elle sonne joyeuse pour
annoncer l'union chrétienne des jeunes époux. Elle sonne le glas
funèbre pour annoncer l'heure des douloureuses séparations. Toujours
elle sonne pour rappeler à l'homme ses grandeurs, sa dignité de
chrétien, ses sublimes destinées. Léonie, Gabrielle et Laure, sonnez
à l'unisson. Vous avez été coulées avec la pièce d'or et l'obole
du pauvre, sonnez pour l'union des cours, sonnez la messe paroissiale
du dimanche, sonnez pour la joie et la tristesse, sonnez pour les
vivants et les morts, sonnez pour rappeler à ce peuple qu'il a des
devoirs à remplir envers son Dieu ». Un banquet réunit à la
mairie les autorités présentes. Des toasts furent prononcés par
Messieurs Ducrotoy, Charles Devauchelle et Magnier. [J. Hérouart,
d'après l'abbé Pont (dont la source est l'article publié dans Le Dimanche
(1902), p. 70-73)]
Il
reçoit Mgr Guilbert dès le 7 avril 1880 [DA 39]. En 1904, juste
avant de profiter d'une retraite bien méritée, il verra encore l'église
s'embellir de deux nouveaux vitraux offert par Aimé Lancel (n° 1
et 2). Curé « bineur » de L'Etoile et Bouchon durant 26 années,
retraité et domicilié à L'Etoile en 1906, il obtenait du Conseil
municipal de Bouchon une pension annuelle et viagère de 100 francs
(alors qu'en en fin d'exercice, il percevait un traitement de 200 francs
pour le service religieux à Bouchon) [AC Bouchon].
|
1905-1927 |
COISY
Alexandre Alfred, abbé. Né à Corbie le 12 mars 1866, ordonné par
Mgr Jacquemet le 31 mai 1890, sa carrière sacerdotale se passera
en majeure partie à L'Etoile. Au préalable, il avait été vicaire
à Saint-Sépulcre de Montdidier durant cinq années et curé de Bailleul
durant onze ans. Simple, aimable, sympathique, il continua l'action
de ses prédécesseurs et donna de l'éclat aux cérémonies religieuses
et à l'organisation des fêtes. Qui ne se souvient de la bénédiction
de la statue de Jeanne d'Arc, le 11 juin 1911, en présence de la
si harmonieuse Société de trompe de Pont-Rémy qui, par son talent
et sa bonne tenue, avait su s'attirer l'admiration de tous.
Mais
à temps nouveaux, apostolat approprié. Il s'orienta vers la Ligue
féminine d'action catholique, qui tiendra son congrès cantonal en
1910 avec Mme de Belloy. Notons aussi son zèle pour le développement
de la presse dont il fut jusqu'à sa mort le plus zélé propagandiste.
Osons
signaler la triste histoire du sacrilège de la nuit du 22 au 23
mai 1908. Des malheureux défoncèrent les portes de l'église, violèrent
le tabernacle et jetèrent les saintes hosties dans le cimetière.
Si le sacrilège fut grand, la réparation ordonnée par Mgr Dizien
fut complète et édifiante. Les habitants vinrent très nombreux chanter
le Miséréré, ce cri de pitié des justes pour ceux qui ne savent
pas ce qu'ils font.
Sa
vie, dira Monsieur le doyen de Picquigny le 25 janvier 1927, fut
d'une unité et d'une uniformité parfaites. Monsieur le Maire la
caractérisa d'un mot complet dans sa brièveté : « Ici il n'a
pas d'ennemi ». Il repose à Corbie. [J. Hérouart, d'après l'abbé
Pont - Le Dimanche (1910) p. 371-72].
On
présume que ce sont ses initiales AC qui sont portées dans les deux
nouveaux vitraux posés en 1905 (n° 3 et 4). Ils avaient été financés
par le Conseil Municipal et le Conseil de Fabrique. |
1927-1936 | CHEVALIER
Ernest Athanase, abbé. Né à Granville le 2 mai 1879, ordonné par
Mgr Dizien le 29 juin 1903, vicaire de St-Pierre d'Amiens, curé
de Léalvillers en 1908, curé de Flers-sur-Noye en 1921, Monsieur
Chevalier est âgé de 48 ans lorsqu'il est nommé à L'Etoile. Son
entrée fut accueillie avec grande ferveur. Mais, déjà malade, sans
vouloir l'avouer, il sentira bien vite que le service d'une paroisse
aussi nettement ouvrière sera lourd. L'abbé voue une grande confiance
en Notre-Dame de Lourdes. Il lui confiera toutes ses douleurs physiques
et morales. Il sera son chevalier, allant chaque année lui rendre
visite en sa terre de Lourdes, avec pèlerins et malades. Et la Vierge,
en février 1931, en fera son chapelain et lui accordera l'une des
plus grandes grâces qu'un prêtre puisse recevoir du ciel : une amélioration
sensible d'un grand malade, amélioration qui, pour n'avoir pas été
homologuée officiellement, n'en fut pas moins réelle et continue.
Le
19 mai 1936, Monsieur Chevalier tombait au champ du devoir à la
fleur de l'âge, 57 ans. Son ancien maître de Granville, Monsieur
Arcole Flandre, lui rendit un bel éloge, impressionnant par son
élévation et l'expression de la haute estime qu'il portait à son
pasteur. [J. Hérouart, d'après l'abbé Pont]. |
1936-1966 | PONT Jean Baptiste, abbé. Monsieur l'abbé Pont est né en 1897 et participa
activement à la défense de sa patrie au cours de la guerre 1914-1918.
Il fut d'abord vicaire à St-Jacques d'Abbeville avant d'être curé
de Lignières-Chatelain. Il arriva à L'Etoile en 1936 (mais il demeura à Condé-Folie où personne n’ignorait sa seconde vie...) Quelques évènements
ont marqué la carrière de ce prêtre, tragiquement décédé d'un accident
de voiture, le 24 décembre 1966.
1938 :
installation électrique des cloches.
1942 : communion solennelle pour une cinquantaine d'adolescents et adultes, sous l'occupation allemande... 1943 : confirmation par Mgr Martin. 1947 : mission prêchée par les Révérends Pères Jésuites Laurent et de Fransu. 1948 : restauration de l'église et de vitraux (n° 7 et 8). 1949 : visite de son excellence Mgr Droulers. Il vivait au presbytère de Condé Folie avec sa mère et sa sœur aînée. Lors de ses obsèques, le prêtre officiant, dans son homélie, a rappelé que c’était un homme courageux et dévoué. Des années durant il avait traversé à pieds ses trois communes en toutes saisons pour vendre ses journaux : la Croix, le Pèlerin, Bernadette et Bayard. Il rédigea des notes manuscrites (disparues) sur les curés de L'Etoile [J. Hérouart]. |
1967 (août) -1975 (mars) | LECOMTE Maxent, abbé. Monsieur l'abbé Lecomte fut ordonné en 1950. Il fit
un stage au Prado de Lyon et fut nommé vicaire de St-Pierre d'Amiens
en 1953 puis curé d'Ailly-sur-Somme en 1955 où il exerça durant
12 années. De 1967 à 1975 il desservira les paroisses de L'Etoile,
Condé et Bouchon [J. Hérouart]. |
Depuis 1975 | Depuis
1975, L'Etoile était desservie par les prêtres de Flixecourt :
l'abbé
Jacques BANIDES (avril 1975 - sept. 1978, en retraite
chez les Petites Sœurs des Pauvres, à Amiens, en 2007) puis
l'abbé Adrien CATEL (sept. 1978- 1992), dernier prêtre du village. L'église
fut détruite dans l'incendie survenu en juillet 1991, alors qu'il
n'y avait plus que trois offices par an (Rameaux, Fête locale
et Toussaint) et quelques messes de mariage ou d'enterrement
[Bull. mun. de janvier 1995]. Dans le nouveau secteur apostolique du Croissant Industriel, Paroisse de la Visitation en Val de Nièvre, usant de la chapelle aménagée après la destruction de l'église, officie ainsi depuis 1998 à L'Etoile (l'un des huit villages de cette nouvelle paroisse) l'abbé René GNIEWEK. |
Année |
Vicaire
(et diacre) |
1607 |
JOSSE
Marc. Voir Cormont dans la liste des curés. |
1686 |
BIDOIRE
Laurent, vicaire, le 18 août [GG 1, f° 34] |
1696...1699 |
DOLIGER
Antoine, vicaire (6 février 1696; 19 août 1698; 1699). Dans une
donation testamentaire du 16 octobre 1696, Jean Fricot, associe
le vicaire, le clerc et le magister : "moiennant quoy le curé de
Lestoille aura 48 sols et le clercq ou vicaire ou magister 12 sols"
[f° 22, cité dans E Suppl. p. 385] |
1700 |
LE
CLERCQ Mathieu, vicaire, 22 août (f° 55). Il fera office
de prieur à Flixecourt en avril 1702 [Flix., f° 385 (E suppl., p.
353] |
1700 |
PETIT
Pierre, vicaire, 5 novembre (f° 57v°) |
1701...1702 |
LEBEL
Louis, vicaire, (1701, 25 septembre ; f° 60v°) |
1704...1706 |
VION
Jacques, vicaire, (1704, 30 octobre ; f° 98) |
1713 |
OLIVE
Louis, vicaire, 29 août (f° 143v°) |
1714-1738 |
Cette
longue période semble s'écouler sans vicaire... |
1739 |
DUCANSEL
Honoré, diacre. Il avait été clerc du diocèse d'Amiens en septembre
1736 [E suppl., p. 355] et il fera office de prieur à Flixecourt
en janvier 1744, puis il sera curé de Ville en 1768 [Flix., f° 791 v°
(E suppl., p 353)] |
1756 |
De
St-AUBIN Adrien François. Ce sont les habitants de L'Etoile
qui prirent l'initiative d'établir ce vicaire, par acte sous seing
privé, passé le 27 octobre 1756 : « délibération des curé, seigneur
et habitants de L'Etoile portant qu'ils nomment la personne de Me F(ranç)ois
St-Aubin, prêtre, pour leur vicaire audit lieu et s'obligent de
lui payer annuellement pour ses honoraires 250 livres, qui sera
répartie en quatre .... sur lesdits habitants » [2C 1200, f° 52].
Sa présence est effectivement attestée sur les registres en 1757
(21 janvier 1757 ; f° 629) et 1768. Le vicaire est ensuite établi
par décret de l'évêque du 14 août 1759 [G 2226]. Vicaire de L'Etoile,
il exerce à Bout de Ville de 1760 à 1765 [E suppl. 1124 et 1127
- Flixecourt], et il fera office de prieur à Flixecourt en janvier
1769 [Flix., f° 1023 (E suppl., p 354)] |
1769 (21 février) -1772 |
LELEU
Honoré François, vicaire, [GG8, f° 477], décédé le 12 novembre 1772
[de l'épidémie de fièvre putride ?] (f° 668) |
1773 |
BOULET,
vicaire, 23 janvier (f° 497 v°) |
1773-4 |
GARET
Nicolas, vicaire, (1773, 14 juin ; f° 499 v°) |
1775-1780 |
CAILLY
Jean François, vicaire, (1775, 2 janvier ; f° 674), décédé à L'Etoile,
âgé de 29 ans, le 4 avril 1780. Il fut inhumé à L'Etoile, en présence
de messire Claude Cailly, son frère, professeur au collège d'Abbeville,
de Hyacinthe Paillard, chanoine à Longpré-les-Corps-Saints, son
cousin issu de germain, et de cinq autres curés et vicaire des environs
[E Dépôt 357 (f° 687)]. Son père, fermier de Moreaucourt, était
décédé en 1774 |
1780-1781 |
ROBILLARD
Louis Michel, vicaire, (1780, 6 avril ; f° 533). Il est cité à Bouchon
en 1781. |
1781-1783 |
DEMARAIS
Henri, vicaire, (1781, dès le 13 août ; f° 692). Né
le 13 juin 1743 à Longpré-les-Corps-Saints, Henri
DESMAREST est fils de Henri DESMAREST, fabriquant d'Huile et de
Françoise LOUCHET. Vicaire de l'Etoile en 1781, chanoine
de Longpré en 1789, élu à Abbeville curé
constitutionnel de Longpré en 1791, curé de Longpré
de 1791 à 1808, il est décédé le 28
janvier 1808 à Longpré. |
1783-91 |
DACHEUX
Nicolas, vicaire. On relève sa signature dans les registres de L'Etoile
dès le 14 septembre 1783 [f° 548v°]. Il prononça le serment civique,
le 30 janvier 1791 [L 1890]. Mais sur le registre des décès, il
ne signe que jusqu'au 7 août 1791 [E dépôt 359]. Sa mère, décédée
en février 1791 demeurait alors aussi à L'Etoile. Voir à Révolution. |
1791-1792 |
LEJEUNE,
dernier vicaire desservant. Sur le registre des décès, on relève
sa signature du 8 août 1791 au 15 mai 1792. Les actes suivants y
sont signés de curés des villages voisins, et ce n'est que le 3
décembre 1792, qu'apparaît la signature de Pruvost, nouveau curé
de L'Etoile [E dépôt 359]. Voir à Révolution. |
Dernière mise à jour de cette page, le 5 juillet 2010.
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