L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL
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Les écoles, depuis le XIXe siècle :
1) L'ancienne Ecole des "garçons"

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Jusqu'en 1855 environ, il n'y aura à L'Etoile qu'une seule école, ou salle de classe, rue du Presbytère, et qu'un seul instituteur... Alors enfin une seconde école sera construite (rue des Juifs), une école de filles, réservant ainsi l'école ancestrale aux seuls garçons. Vers 1906 l'école des filles déménagera (rue d'Amiens) en ouvrant une classe enfantine mixte. Et c'est en 1953 que ces deux écoles de garçons et de filles seront désaffectées pour être regroupées dans le tout nouveau Groupe scolaire en béton de la rue St-Martin. Mais pour peu de temps... une partie du lourd toit en béton s'écroulant bien vite. Il s'ensuivit un interminable procès durant lequel les élèves furent scolarisés dans des préfabriqués aménagés dans la cour. Et ce n'est qu'en septembre 1997 que les élèves rentrèrent enfin dans le Groupe scolaire reconstruit, sous le nom de Jules Ferry.

Parallèlement à ces écoles, dites de L'Etoile, le développement considérable de l'usine des Moulins-Bleus imposa la création d'autres écoles, naturellement dites des Moulins-Bleus. C'est Saint-Frères qui en finança la totalité des constructions, d'abord en 1889 avec la création d'une première école de deux classes en face de la cité, puis d'une seconde, vers 1914, construite juste à côté de la première, et enfin d'une classe enfantine, rue Saint-Martin, en 1934. Ces trois écoles furent fermées en 1964 au profit d'un tout nouveau Groupe Scolaire, aussi dit des Moulins-Bleus mais situé rue d'Amiens. Mais lors de l'été 2001, afin de supprimer les déplacements occasionnés par la restauration scolaire, tous les enfants de cet établissement rejoignirent ceux de Jules Ferry, aujourd'hui unique école de L'Etoile, tandis que les bâtiments devenus vacants étaient affectés à l'actuelle mairie.

Ecoles de la rue du Presbytère (jusqu'en 1953)


Aménagements de l'école en chapelle

Les travaux de construction de l'école de la rue du Presbytère, école dont le rez-de-chaussée a été récemment réhabilité en Chapelle Sainte-Anne, avait été achevés en 1842. Par l'observation de plans récents et de 1836, on sait que l'école précédente, ou peut-être seulement une salle de classe, se trouvait dans le bâtiment situé juste à droite de cette nouvelle école (qui fut ensuite la salle municipale et le local des Pompes à incendie, puis le logement de l'instituteur et le garage). Les plans napoléoniens et matrices cadastrales de 1836 mentionnent en effet une école (parcelle B 803, face au Presbytère) et le recensement de 1836 confirme que l'instituteur (Alexis CARPENTIER) et le "desservant" (Romain PLE, le curé) demeurent à proximité l'un de l'autre.

C'est au maire Jourdain de Prouville, fils de Jourdain de L'Eloge dernier seigneur de L'Etoile, que l'on doit cette nouvelle école. Les procédures furent longues, le Préfet devant donner son autorisation à chacune de toutes les démarches..., de l'idée de construire une école au paiement pris sur des biens communaux ! La première pièce connue est une copie du Registre aux délibérations de la commune "Mr le Maire a donné connaissance des pièces relatives à la construction d'une nouvelle Ecole et à l'approbation de l'ancienne à l'usage de salle pour la tenue des séances du Conseil Municipal et de magasin des pompes à incendies, à lui transmises par Monsieur Lombart, architecte désigné pour diriger et surveiller ces travaux" (10 juin 1838). Le détail estimatif des travaux  se monte à 4900 F, cette somme devant être couverte par une vente extraordinaire de tourbe des marais communaux. Un an après, toutes les garanties sont prises et le Préfet donne enfin son avis, favorable... "considérant que la construction d'une école dans la commune de Létoile est une chose indispensable & que c'est d'ailleurs une obligation prescrite par la loi...", il est d'avis qu'il y a lieu d'autoriser la commune à procéder à l'adjudication d'un tourbage extraordinaire dans le marais communal, pour une somme estimée à 4800 F, sachant que les frais de construction de l'école sont évalués à 5145 F, y compris les honoraires de l'architecte, et que la caisse municipale ne dispose à ce moment là que de 345,81 F (9 août 1839). Un entrepreneur, dit sieur Dupont-Leblond, réalise alors la construction. La réception des travaux est enfin officialisée par arrêté de M. le Préfet en date du 5 mars 1842. Réception ne veut pas dire que sieur Dupont-Leblond est entièrement payé de ses efforts ! Après une demande de paiements de 5% d'intérêts sur le solde, le préfet n'autorisera le prélèvement sur la Caisse Municipale de la modeste somme restante, 718,55 F, que le 30 octobre 1943. C'est la fin des procédures qui ont duré plus de 5 ans ! Précisons que si les plans manquent il est par contre certain que le bâtiment n'avait alors pas encore d'étage, comme on le verra sur les plans de 1867. Par contre une partie des sous-sols est rendue bien visible par un terrain en forte pente à cet endroit qui est aussi le chemin de l'accès à l'église.

A signaler, qu'à la date du 24 mars 1842, les enfants n'avaient certainement pas encore déménagé, puisque le Comité d'Instruction Primaire relève que... la porte des lieux d'aisance s'ouvre directement dans la classe ! [T 437, p. 97]. On verra que le problème des latrines n'était pas près d'être résolu...


L'école des garçons, à partir de 1854.
Le RdC partagé entre classe et mairie.
D'après le plan de 1867

Une dizaine d'années plus tard, en 1854, la création d'une école des filles située non loin faisait déjà revoir l'usage de cette école unique. Le transfert des filles libérait de la place et l'on envisageait donc de couper la salle en deux et d'attribuer celle de droite à la Mairie. Il est peu probable que l'instituteur unique s'en réjouissait. En effet, il perdait une fraction de ses nombreux élèves, mais aussi de l'espace et une partie de sa rétribution qui, à l'époque, provenait directement des familles de ses élèves... C'était enfin l'occasion de remédier à une malodorante idée de l'architecte officiel qui avait conçu des latrines souterraines ! Une copie du registre aux délibérations du 24 septembre 1854 nous rapporte les faits "Mr le Maire exposa au Conseil Municipal que ... la maison d'école des garçons se trouvant trop grande, il est facile d'y faire un refend, & par ce moyen obtenir une salle très convenable pour Mairie. L'école des garçons ayant été construite en 1841, Mr Lambart qui en fut l'architecte, fit faire des latrines souterraines qui n'ont jamais servi vu l'odeur infecte qu'elles produisaient au sein de la classe ; il est donc très urgent de se mettre en mesure aujourd'hui pour en construire une nouvelle. L'institutrice religieuse [de la future école des filles], en dehors de la rétribution scolaire qui ne pourrait lui suffire, a besoin d'un traitement ; l'instituteur communal, qui ne touchera plus qu'une moitié de sa rétribution scolaire, aura besoin que la commune intervienne pour le reste de cette rétribution qui lui suffisait. " Le coût total, y compris pour l'école des filles, est estimé à 11200 F. Trois semaine plus tard, le Préfet autorise la réalisation des projets : pour l'école des garçons, mur de refend d'une part, perron et lieux d'aisances d'autre part (110 F et 150 F) ; et placement en rente sur l'Etat d'une somme de 10000 F pour assurer un traitement fixe à l'instituteur et à l'institutrice. L'ensemble des frais sera acquitté sur le produit du tourbage extraordinaire (13/10/1854). On sait que les travaux furent exécutés puisqu'un plan de nouvelles modifications qui interviendront en 1867, montre l'état précédent, avec une petite salle de mairie en forme de L (une porte et deux baies devant, une baie derrière), et le reste de l'ancienne salle unique pour l'école des garçons.

1860, où l'on reparle des lieux d'aisances ! Le 6 mai 1860, le Conseil municipal exprime à nouveau au Préfet son souhait de travaux concernant les lieux d'aisances et un mur de soutènement à l'école des garçons (1200 F). Cette fois le Préfet est vite d'accord : "Les lieux d'aisances devront êtres placés de manière que l'instituteur puisse facilement les surveiller" (12/05/1860). Mais il faudra encore attendre le 19 septembre pour que le maire signe avec MPierre-Antoine Gauduin, maçon domicilié à L'Etoile, le contrat des travaux du devis dressé en date du 25 avril 1860 par Mr Masse, architecte désigné.


Ajout d'un étage ( Plan de 1867)

Nouveaux aménagements, en 1867 ! Cette fois les travaux sont importants et consistent à ajouter un étage à l'école, mais en fait, pas pour les besoins de la scolarité, mais pour ceux de la Mairie ! L'école n'y gagnera que modestement, en retrouvant la totalité de sa salle d'origine. Le "Devis estimatif des travaux à exécuter pour la construction d'un 1er étage au-dessus de la Maison d'Ecole des garçons, pour servir de salle de Mairie, et d'un petit bâtiment pour l'escalier", y compris démolition de la toiture et du mur de refend qui séparait la classe et la salle de mairie, se monte à un total de 6400 F, y compris les honoraires de l'architecte amiénois, Mr Antoine. Les plans sont joints au devis (31 août 1867). Après les habituelles demandes d'autorisations diverses au préfet et la publication des travaux à effectuer dans deux journaux locaux, l'adjudication, après ouverture des enveloppes cachetées, est accordée à Anthime BESNARD, de L'Etoile. Il avait proposé un taux de rabais de 10 % sur les 5831,24 F du montant de la construction, donc un coût ramené à 5248,12 F, et l'avait emporté parmi 5 soumissionnaires, de L'Etoile (Besnard et Gauduin), Long et Domqueur qui proposaient des rabais allant de 6 à 10 % (29 septembre 1867). On pense que les travaux commencèrent rapidement, c'était du moins la recommandation de l'Inspection académique qui donne son avis favorable aux services préfectoraux à "autoriser la commune à commencer immédiatement les travaux, vue l'époque avancée des vacances" (19 septembre !)

Le financement est une nouvelle fois couvert par la vente extraordinaire d'une partie du terrain communal à tourber, 1 ha 40 a, en 3 lots (sondage et emparquement avec rapport du 22 novembre 1867, plan et qualité de la tourbe, suivant la profondeur, déblais, cendres, petit gris, bon gris, etc.) Pour la petite histoire, signalons que si la vente se fait à un bon prix, par contre Jean-Baptiste Desmarest, marchand de tourbes au Belloy, adjudicataire des marais en 1854, regrette alors de ne pas avoir produit d'enchères. Il écrit au préfet qu'il est victime d'une erreur de date et propose 26000 F (26 février). Eugène Magnier, son gendre adjudicataire des marais en 1862, lequel semble bien un comparse, se plaint lui aussi mais pour la gêne causée à son exploitation voisine et propose de même 26000 F en cas d'annulation de la précédente adjudication ! (28 février). Avec du recul, MLejeune, maire, déjà satisfait de l'estimation surpassée de 5000 F lors de l'adjudication des tourbes, écrit au préfet qu'il est d'un avis défavorable à une nouvelle adjudication, même s'il serait heureux qu'une erreur de formalité apporte 2000 F de ressources supplémentaires à la commune... (24 mars). Et l'ingénieur des mines est d'un avis identique, dénonçant les manœuvres entre les concurrents, avec entente sur un prix dérisoire de 10 F sur les deux premiers lots, mais une lutte vive sur le troisième lot, faisant remonter l'ensemble de la vente à un prix raisonnable (13 juin).

Début février, l'entrepreneur, lui, n'était pas encore totalement payé, mais le préfet autorisait la commune à verser le solde de 2247,40 F (11 février 1869). On pense que les élèves et le maire avaient toutefois déjà occupé les lieux [Source : ADS, 99 O 1618/Chemises 4, dite Ecole et Ecole et presbytère (!), pour tout ce qui précède, sauf mention contraire].

En 1881, le matériel scolaire semblait bien vétuste... La municipalité mettait en avant les retards aux améliorations pour voter les tarifs des concessions du cimetière « ...considérant que la commune, fautes de ressources, a dû ajourner diverses améliorations, notamment... 2°. Travaux de réparations aux bâtiments communaux, notamment à la Mairie et au logement de l’Instituteur ; 3° Substitution d’un mobilier neuf au vieux mobilier des écoles qui est dans un état déplorable » [99 O 1619/Chemises 2/liasse cimetières].

A une date indéterminée, mais avant la Première Guerre mondiale, fut rajouté au bâtiment, au-dessus de l'escalier de la tourelle, un clocheton ajouré dans lequel se trouvait une cloche actionnée par une chaîne à partir du premier étage. Jacky Hérouart a remarqué que cette cloche est visible sur quelques cartes postales des années 1905/10 [CP 43 (clocheton), CP 132 et 126 (avec la cloche)]. Plus tard on remarque que le clocheton est muré [CP 172, 82, 41, 42, etc.] ; n'était-il plus nécessaire de rappeler aux parents l'heure du début des cours, ni aux instituteurs le moment de la récréation ? Si son tintement s'était éteint, la petite cloche était cependant toujours là. Elle fut retrouvée à sa place et démontée en 2004, lors de la reconversion du bâtiment en chapelle.

Après la Première Guerre mondiale, en 1920 vu la réclamation des enseignants, la commune achète la parcelle voisine de l'école des garçons afin d'en louer le logement à l'institutrice, mais surtout pour faire construire un préau pour les élèves dans la cour de ce logement [Délib. de mars 1920].

En 1925, on aménage encore des cabinets, probablement le signe de la présence d'une classe de filles, ou plus certainement de deux classes déjà mixtes, ainsi qu'en ont le souvenir nos anciens du village.

Après la Seconde Guerre mondiale, du moins en 1949, les écoles des filles et des garçons avaient été recomposées, avec un nouveau cloisonnement de la salle du bas de l'école des "garçons" de manière à accueillir le CE à gauche, avec entrée par la cour située derrière l'école, et le FEP (Fin d'Etudes Primaires) à droite, avec entrée en façade, tandis que les CP et le CM se regroupaient dans l'autre école.

Après avoir accueilli des élèves durant plus d'un siècle, l'école "des garçons" ferme en 1953, ainsi que celle de la rue d'Amiens, pour un regroupement dans le tout nouveau Groupe scolaire de la rue St-Martin.

Suite à l'incendie de l'église voisine, la vieille école devenue inoccupée, réhabilitée avec l'aménagement du rez-de-chaussée et la suppression de l'étage qui lui avait été ajouté en 1867, accueille depuis 2004 la Chapelle Sainte-Anne.

Instituteurs, élèves et enseignement à l'école des garçons

Que savons nous sur les instituteurs, les élèves, et l'enseignement dispensé ? Beaucoup moins que sur les bâtiments ! L'enseignement ? Les Stelliens savaient signer, c'est dire qu'ils avaient appris à lire et à écrire à l'école ! Sur les autres matières enseignées, on ne dispose d'aucune documentation locale. Toutefois on sait que la loi Jules Ferry (29 mars 1882), en même temps qu'elle rendait obligatoire et gratuite l'instruction scolaire pour tous les enfants de 6 à 13 ans, supprimait les programmes d'instruction religieuse.

Sur l'âge de la fin de scolarité, les recensements nous donnent quelques indications : aucun enfant, sauf très rares cas qui peuvent n'être que des erreurs, n'est jamais déclaré avoir une activité non scolaire jusqu'à 11 ans. En revanche, dès 12 ans, on relève 12 enfants au travail, mais seulement en 1836 (fileuses, rattacheuses, journalier). A 13 ans, on compte 6 enfants au travail en 1836, 5 en 1851, 6 en 1872 (tisseurs, etc.), 10 en 1881 (tous tisseurs, dont une fille) et, malgré la loi Ferry, encore 2 en 1906 (domestique et fileuse), 4 en 1911 (démonteurs et démonteuse), aucun en 1921, 10 en 1926 (fileuses, trameurs, ouvrier, etc.), 6 en 1931 (ouvriers, ouvrières d'usine, etc.), 3 en 1936, et seulement aucun à partir de 1946 ! Les enfants âgés de 14 ans sont nombreux dans tous les premiers recensements, mais heureusement inexistants à partir de 1946. On peut relever des enfants de 15 ans, et encore plus de 16 ans, au travail dans tous les recensements (sauf en 1975 !) On le voit, dans siècles récents, la scolarité ne devint que lentement une priorité pour les jeunes enfants...

Même si ces chiffres sont surprenants à notre époque, l'on n'est même pas autorisé à en déduire que les enfants qui n'avaient pas de travail officialisé par un recensement étaient nécessairement scolarisés. On sait bien par exemple que les filles, surtout les aînées, faisaient bouillir la marmite, sans aucune mention dans les recensements... En 1836, la population de L'Etoile était de 894 habitants, mais l'on ne dénombrait pas moins de 147 enfants, en ne retenant que ceux âgés de 6 à 12 ans  ! Difficile de croire qu'ils aient pu être tous sérieusement scolarisés chaque jour, du matin au soir, été et hiver, quand on sait qu'il n'y avait qu'un seul instituteur, même s'il est attesté que l'hiver le maître d'école devait prodiguer ses leçons à un très grand nombre d'élèves ! Et l'on peut penser qu'il en était de même en 1851 malgré la sérieuse baisse de la population (797 habitants, dont 88 enfants seulement, en se limitant cependant là aussi à la tranche d'âge de 6 à 12 ans).

La publication de Turgan, sous sa version imprimée de 1894, mais reprenant des extraits de la notice de 1882-83 mentionne : " Les enfants de cette intéressante population ouvrière reçoivent l’instruction dans deux écoles distinctes, qui comptent présentement l'une 56 garçons et l'autre 47 filles." Cet état ne peut concerner l'année 1894 puisqu'elle avait déjà vu la construction d'une école de deux classes rue des Moulins-Bleus. On attribuera donc évidemment cet effectif de 56 garçons à cette école de la rue du Presbytère (et celui de 47 à l'école des filles). Par contre, en 1899, il est confirmé l'existence de 3 écoles. En effet, c'est à A. Fournier, l'instituteur de la vieille école, que revient l'honneur de rédiger pour L'Etoile la notice communale de la monumentale enquête nationale conçue pour l'Exposition Universelle de 1900. Dans sa synthèse il note : "L'Etoile est une paroisse catholique, [qui] a 3 écoles et 5 classes (2 classes de garçons, 2 classes de filles et une classe enfantine), une bibliothèque scolaire et populaire (268 volumes)". On présume que les deux classes de garçons sont donc la sienne et l'une des deux classes de la récente école des Moulins-Bleus, que les deux classes de filles sont l'une rue d'Amiens et l'autre aux Moulins-Bleus, et que donc la classe enfantine est rue d'Amiens. Vers 1905/06 c'est une exceptionnelle carte postale qui nous fait découvrir tant la façade immortalisée de L'Ecole des garçons et mairie que l'instituteur (présumé Gaëtan Mellier) et la quarantaine d'écoliers (dont quelques filles) [Voir CP 43].

L'après Première Guerre mondiale semble correspondre à l'ouverture d'une seconde classe (de filles ?). En effet le recensement de 1921, faisant suite à celui de 1911, est le premier à mentionner pour cette école la présence de deux enseignants, un homme et une femme (Jules Belleperche et Julia Devauchelle, son épouse).

Les instituteurs. La Révolution avait eu d'autres soucis que de développer l'éducation scolaire ! Durant plus du demi-siècle suivant, on ne comptera qu'une seule classe à L'Etoile. Pierre CARPENTIER (décédé en 1832, âgé de 75 ans), instituteur avant et après la Révolution, avait été remplacé en 1825 par Claude Alexis CARPENTIER, son neveu (né à Longuet en 1806, décédé en 1873 à L'Etoile), et celui-ci était toujours le seul instituteur du village en 1851 ; la Révolution avait pourtant un demi-siècle derrière elle...

Claude Alexis CARPENTIER sera donc l'unique instituteur de L'Etoile durant plus de 25 ans. Un registre nous précise son état, probablement à sa prise de poste en 1825 (du moins, avant son mariage en 1835) : célibataire, enseignant avec la méthode dite ordinaire, il reçoit une allocation de 500 à 600 francs par la commune, et une rétribution mensuelle des élèves de 40 à 45 francs. Il n’est pas logé par la commune. Le nombre moyen des élèves est de 90 à 100 en hiver, mais de 40 à 50 l’été, et 16 à 20 ont un enseignement gratuit. Il était diplômé du 2e degré en date du 26 octobre 1824, avec autorisation (d’enseigner) du 2 mai 1825, et il fut institué, comme beaucoup d’autres collègues, le 30 mai 1835. Comme on peut le constater, une unique classe à L'Etoile n'était pas synonyme de peu d'élèves ! Reste à connaître le contenu et la qualité de l'enseignement... [ADS, 2 T 149].

En 1882, l'Etat prend à sa charge l'instruction des enfants, qui devient laïque. L'instituteur, Athanase CARON, est également chantre. Le Conseil Municipal vote un supplément de traitement à ce fonctionnaire laïc, mais rien ne concerne les religieuses de l'Ecole des filles [Délib. 15 mai 1882]. Et en 1885, c'est de 200 F qu'il s'agit pour l'instituteur [Délib. 15 janvier 1885].

 

Crédit photographique : C. Deroletz (photos d'archives) ; J. Hérouart (la cloche du clocheton).

 

Dernière mise à jour de cette page, le 14 janvier 2008.

 
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