L'ETOILE ET SON HISTOIRE par Ghislain LANCEL | |||
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"Le musée virtuel de L'Etoile, est l'un des meilleurs exemples de Musée en ligne" [Thèse de Valentina Castellano, 70010 Valenzano, Italie, 2010/11, p. 63].
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Comme on peut le constater en un rapide coup d'œil sur la carte ci-dessous [T. Benredjeb, DRAC], L'Etoile comporte sur son territoire au moins vingt sites archéologiques répertoriés. Malheureusement son patrimoine en est dispersé dans plusieurs musées (Musée des antiquités nationales à St-Germain-en-Laye, Musée de Picardie à Amiens et Musée Boucher-de-Perthes à Abbeville), souvent en exposition mais parfois en réserve, dispersé aussi dans de nombreux autres entrepôts fermés au public (dépôts archéologiques de la DRAC), dans des collections privées et chez des prospecteurs... Le petit musée de Moreaucourt, qui conservait les fouilles du groupe EUREKA (G. Cahon) et qui avait été aménagé dans un petit bâtiment restauré du prieuré n'a plus ses collections ; elles ont été la convoitise de plusieurs voleurs, y compris lors des journées de présentation, le plus important vol ayant été le dernier, vers 1995, qui a tout fait disparaître des plus belles pièces (croix, médailles et bronzes). Quant aux objets des fouilles et découvertes anciennes (du XVIIe au XIXe siècle), ils ont bien souvent disparu, par absence de structure d'accueil ou par fait de guerre, et ils ne nous sont plus connus que par une description sommaire, le plus souvent sans planche ni dessin. Ce musée virtuel tente d'effectuer un inventaire complet du patrimoine archéologique stellien. Le visiteur voudra bien excuser l'absence fréquente d'iconographie dans ce musée virtuel.
L'on s'est limité aux objets (silex taillés, armes, ossements, pièces de monnaie, bijoux, poteries et objets divers). C'est donc par choix que l'on ne trouvera pas ici les descriptions (substructions, fossés, localisation, etc.) des sites néolithiques, gaulois ou gallo-romains, sites généralement révélés par la prospection aérienne (Roger Agache). Un premier site particulier, le prieuré de Moreaucourt, est présenté. L'église (fouilles et mobilier), la chapelle Notre-Dame de Miséricorde et le château devraient permettre d'ouvrir ultérieurement de nouvelles salles de ce musée. Ces derniers édifices ne sont donc mentionnés pour mémoire que par quelques fiches.
Rappelons qu'Ambroise Léopold Jourdain de L'Eloge fut seigneur de L'Etoile de 1765 jusqu’à la révolution. L’implantation de ses moulins sur la Nièvre, à l'emplacement des Moulins-Bleus, ainsi que ses plantations d'arbres sur le Camps de César (1768) nécessitèrent des travaux importants qui furent à l'origine de nombreuses découvertes d'objets et de trésors anciens (pointes de flèches, monnaies, etc.) Son fils, Jourdain de Prouville, fut maire de L'Etoile de 1808 à 1848. Amateur d'archéologie, il effectua des fouilles à proximité du prieuré de Moreaucourt. On lui doit la découverte de tombeaux mérovingiens (1827). La famille Jourdain semble alors avoir gardé ces vestiges archéologiques en presque totalité, sauf toutefois pour une partie des pièces d’or romaines, qui fut vendue. En 1870 ces objets hétéroclites furent légués par les filles de Jourdain de Prouville au Musée d'Abbeville et du Ponthieu (Abbeville). Ces héritières avaient épousé des fils Mautort et Du Grosrez, des familles solidement implantées dans le Ponthieu. Mais parmi ces trois noms, seul celui de Mautort figurait sur la liste des donateurs du musée, au tableau honorifique de la galerie de la halle [MSEA, t. 13 (1873, p. viii)]. Les objets de ce legs remplissaient trois vitrines ! On pense souvent que les bombardements de mai 1940 et l'incendie qui s'ensuivit détruisirent presque tout, et que de ces pièces uniques en provenance de L'Etoile, il ne subsiste plus aujourd'hui que cinq petits objets de l'époque mérovingienne (fibules, boucle et contre-boucle). Mais, quelques temps avant les bombardements, de nombreuses pièces du musée avaient été hâtivement regroupées dans des caisses (sans étiquetage), entreposées en un lieu sûr, et finalement récupérées après la guerre. Toutefois l'absence d'étiquettes, justifiant des provenances, limite les présentations au public. Concernant L'Etoile, Madame Agache, ancien conservateur du musée, avait ainsi la conviction que les réserves du musée détiennent actuellement tout ou partie de la donation de 1870. Mais seules les fibules de Moreaucourt avaient été reconnues avec certitude et ce sont donc ces seules cinq pièces mérovingiennes qui avaient été à nouveau exposées à Abbeville, dans le nouveau musée, Boucher de Perthes. Actuellement, en partie par faute de place, elles ne sont malheureusement plus présentées (2005). Il en est de même pour l'industrie lithique recueillie au camp néolithique de l'Etoile.
En ce qui concerne le Musée de Picardie à Amiens, les catalogues de 1845 à 1876 ne citaient qu'un seul objet (disparu) en provenance de L'Etoile ! Il s’agit d’un fer ou coutelas de 40 cm, donné par un agent voyer. Et en 1899, on ne comptait que neuf nouvelles entrées, qui plus est, d'objets de peu d’intérêt – sauf un vase mérovingien –, objets offerts au musée après être passés en de nombreuses mains. Ces éléments du passé stellien furent un temps regroupés en une vitrine et exposés ; mais ils sont maintenant mis en réserve (sauf le vase). Par contre, depuis 1983, les salles rénovées du sous-sol nous présentent trois belles pièces : un lion rugissant (Vitrine 611), un torse de guerrier (637) et ce vase mérovingien (705). Les deux premiers objets avaient été mis à jour en 1972 par F. Vasselle dans le fanum gallo-romain des Coutures.
On dispose de peu d’informations sur la conservation des pièces trouvées lors des fouilles effectuées à la fin du XXe siècle (autoroute A 16, Moreaucourt, etc.) Deux plaques tombales du prieuré de Moreaucourt sont murées dans l’un des bâtiments du site.
En ce qui concerne les collections privées anciennes les pistes sont très rares. Signalons une liste de personnalités ayant participé à une exposition présentée à Abbeville à la fin du XIXe siècle, personnalités remerciées pour leurs pièces d'archéologie anciennes et anciennes verreries : MM. Oswald Dimpre, Van Robais, P. Willame, Henri de Neuvillette, Madame Ed. Watel, J. Vayson. On sait que M. Van Robais, au moins lui, détenait des objets en provenance de L'Etoile [MSEA, t. 20, p. 306 (1898)]. L'abbé Bourgeois, curé de L'Etoile de 1863 à 1878, est connu pour avoir recueilli durant cette période des objets trouvés sur le camp de L'Etoile ; il semble les avoir transmis en totalité (voir l'entrée des 9 objets au musée de Picardie).
Quant aux collectionneurs et prospecteurs actuels – on en connaît – on aimerait au moins qu’ils fournissent des informations rigoureuses et les clichés concernant leurs découvertes ou collections...
La bibliographie des fiches reprendra à plusieurs reprises la Carte archéologique à laquelle cette étude à d'ailleurs contribué [Etat au 29 septembre 1995, par Tahir Benredjeb, publication prévue vers juin 2006].
Chaque objet (ou groupement) de ce musée virtuel se compose d'une icône (si l'on dispose d'un élément graphique) et d'une fiche qui mentionne :
* La datation de l'objet. Compte tenu des imprécisions, des erreurs considérables peuvent exister ;
* La date (approximative) de la découverte à L'Etoile, et une mention du lieu (le lieu-dit, si possible) ;
* Une description sommaire ;
* Une bibliographie (les références de la première mention, et souvent les principales suivantes) ;
* Le lieu de conservation.
Insistons sur le fait que la datation d'objets seulement connus par une description de quelques lignes, vieille de plusieurs siècles, même lorsqu'elle est accompagnée d'un dessin, est un exercice périlleux ! Le classement en salles par périodes archéologiques n'est donc parfois qu'approximatif (voire très décalé...), en particulier pour objets, casques, épées, etc. de métal indéterminé ou imprécis. Par ailleurs les découvertes des publications anciennes étaient souvent regroupées. Elles ont alors souvent pris place dans la première salle, artificiellement, avec parfois une reprise en fiche individuelle, mais pas toujours dans la même salle ...
Je remercie les Musée de Picardie et Musée Boucher-de-Perthes pour leur participation au musée virtuel de ce village.
Première publication de ces pages, le 20 septembre 2005.
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