Salle Mérovingienne

 
Gallo-romain
 
Moreaucourt
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Du XIIe au XXe s.

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Présentation

L'époque mérovingienne couvre trois siècles, allant du milieu du Ve siècle au milieu du VIIIe siècle (avènement du roi franc Clovis vers 481). Les mérovingiens furent incontestablement présents à L'Etoile. Une fouille avait été effectuée dès 1827, à proximité de Moreaucourt, par le maire du village. Le choix de ce lieu de fouille était-il en rapport avec la découverte de deux vases vers 1823 ? On ne le saura jamais, pas plus que les objets qu'il trouva ne pourront nous renseigner ; ils ont presque tous disparu durant la Seconde guerre mondiale, lors des bombardements du musée d'Abbeville. Des volumineuses découvertes, il ne reste plus de significatif que quelques fibules et les deux poteries.

 




"Mérovingiens et Francs" (Ve ou VIe s.) (?).
1823 ? / " Camp de L'Etoile" (Camp de César), marais, tourbières ?
2 vases, 1 fer de lance, 1 petit scramasaxe, 1 mors de cheval, 3 francisques, 1 fragment d'éperon.
Le registre d'entrées du Musée de Picardie (Amiens), année 1899 mentionne 9 objets :
n° 24 A. Vase mérovingien, terre noire décorée aux épaules de trois zones de chevrons multipliés;
n° 25 B. Vase mérovingien en terre noire avec décor de filets, traits ;
n°26. Armes. Fer de lance à douille brisée ;
n°27. Petit scramasax(e) en fer [voir en 1838] ;
n°28. Un mors de cheval en 2 parties articulées ;
n°29. Francisque ;
n°30. Francisque plus petite ;
n°31. Francisque forme cognée ;
n°32. Fragment d'éperon en fer.
Ces objets furent tous dessinés en grandeur réelle, parfois avec une coupe ou des détails, les planches étant complétées de quelques informations [Pinsart : Bibli. de la SAP : Ms 270, p. 163 à 195 ; Planches, p. 187 à 193]. Dans l'ordre et avec les appellations de Pinsart, on a donc les dimensions et correspondances suivantes : un vase (100 mm  de hauteur, n° 24 A), une épée (393 mm sur 30 mm, section triangulaire de 7 mm de base, N° 27), trois haches (175, 180 et 150 mm de longueur, 30 mm d'épaisseur au niveau du trou d'emboitement du manche, N° 29 à 31), un fragment d'éperon (80 mm, n° 32), une lance (340 mm, dont 114 mm de douille, estimée mesurer entière 300 mm, n° 26) et un mors de cheval (150 mm, n° 28).

Il est présumé que ces découvertes sont, du moins pour partie, celles de 1823 qui semblent relatives aux tourbières : " En 1823, des ouvriers extracteurs de tourbes y découvrirent (dans les environs du camp de l'Etoile et de ses marais) entre autres objets, un étrier en or pur [sic], des plaques ornées de ciselures ayant servi à une bride de cheval en même métal, etc " [Douchet, note p. 202 du t. 3 des manuscrits de Pagès, 1858].

Les francisque sont très ressemblantes à celles des anciennes collections mérovingiennes du musée Vivenel à Compiègne (Oise). La première a un dos sinueux, mais pas la deuxième ; les tranchants sont assez développés et les courbures inférieures sont presque symétriques. Elles appartiennent donc aux catégories des haches dites profilées (pour la première) et semi-profilées (la deuxième), et seraient datées, la première vers 450 à 560 et l'autre de la seconde moitié du VIe siècle (et même de 530/560 pour celles semblables de Bulles (Oise) [Revue arch. n° 3/4 1992, p. 92].
Objets trouvés sur le terrain du camp de l'Etoile, recueillis par l'abbé Bourgeois, ancien curé de la paroisse, qui les avait donnés à Mr le Baron Lefeuvre, d'Albert. Ce dernier les a vendus à Mr Comte, filateur à Albert, qui les a donnés à la Société des Antiquaires de Picardie. Ces antiquités Franques et Mérovingiennes peuvent faire croire que le Camp à été habité, après le Ve ou le VIe siècle par des peuplades de cette époque " [SAP, Ms 270, p.  187]. L'abbé Bourgeois officia à L'Etoile de 1863 à 1878. Le 2e vase (25 B) est exposé à Amiens, au Musée de Picardie (Vitrine 705, n° 5846). Les autres objets sont en salle de réserve.
Voir aussi en Salle de la Préhistoire, pour les mors de cheval et éperon.


Mérovingien (Fin du VIe-VIIe siècle)
Camp romain de L'Etoile.
Vase caréné de type biconique, H. 100 mm (ou 104 mm); diamètre d'ouverture : 60 mm ; diamère de carène 96 mm (ou 95 mm), plus haut que large, noir. Terre cuite, pâte noire, épaule élancée. Le fond, concave, a été détaché à la cordelette : son diamètre est sensiblement égal au diamètre supérieur. La carène, basse, est bien marquée : l'épaule élancée à génératrices convexes porte un décor d'un passage d'une molette de petits casiers rectangulaires. Un bourrelet figure à la transition épaule/col. Inv. M.p. 5846 (ex 1899-25 B).
Voir ci-dessus le lot de 9 objets.
Photo par le musée : "Vase caréné". L'Etoile, fin du VIe siècle après J.C. Amiens, Musée de Picardie. Inv. 5846. Cl. : Marc Jeanneteau. Reproduction interdite.
Musée de Picardie (Vitrine 705, n° 5846).
Mérovingien (Seconde moitié du VIe siècle)
Camp romain de L'Etoile.
Vase en terre cuite (hauteur 100 mm , diamètre d'ouverture 94 mm, diamètre de carène 120 mm). Vase plus large que haut, gris foncé. Le fond est concave, la panse arrondie possède une carène peu marquée. L'épaule tronconique est ornée de trois passages d'une molette se composant de six casiers de hachures obliques. Un bourrelet figure la transition de l'épaule et du col.
Voir ci-dessus le lot de 9 objets. Inv. ancien : 1899-24 A.
Musée de Picardie, réserve.
Pas d'iconographie connue


Reconstitution
Mérovingien (Fin VIe et VIIe siècle) et divers
Août 1827 / Fouilles de Jourdain de Prouville, devant l'entrée de Moreaucourt [Vraisemblablement sur le territoire actuel de Flixecourt, lieu-dit Au-dessus de la Valleette, parcelle E 186 du plan de 1805 (Le registre 3P 318/3 confirme que cette parcelle appartenait à M. Jourdain de Prouville)].
Plusieurs tombeaux en pierre avec des squelettes et des crânes, des armes en fer, plusieurs grains de collier, quelques ornements en or et en cuivre, des poteries, un vase en verre, etc. : " ... témoin aussi ces cercueils en pierre découverts en 1827, près de L'Etoile, entre Abbeville et Amiens, dans chacun desquels on a trouvé de cinq à dix têtes placées au front et aux pieds du squelette dans un ordre symétrique, le haut du crâne en bas. Dans l'un de ces cercueils les têtes, sauf le corps, étaient des têtes d'enfant. " [Boucher de Perthes, Ant. Celt. et Antéd., 1849, t.1, p. 136].

" La lettre suivante donne quelques détails sur les sépultures dont nous avons parlé dans le chapitre VIII, page 136 :
L'Etoile, le 8 octobre 1827. Monsieur,
Ainsi que je vous l'ai promis dernièrement, j'ai l'honneur de vous adresser trois petites caisses numérotées sur des cartes, contenant divers ossemens trouvés dans les fouilles que j'ai fait faire au mois d'août dernier dans un champ qui m'appartient, et qui dépend de la ferme de Moreaucourt. Vous savez, Monsieur que Moreaucourt était anciennement un couvent de femmes
[...] Je vous ai parlé aussi d'ossemens très délicats et de fragmens de ces mêmes ossemens trouvés en quantité remarquable dans divers endroits de la fouille, et notamment dans nombre de vases entiers ou rompus en partie, renfermés dans le terrain fouillé. Dans les vases, comme en dehors, ces ossemens étaient toujours accompagnés de cendres et de morceaux de charbon de bois. Je vous envoie aussi un petit carton renfermant de ces ossemens, et je vous avoue que je suis fort en peine de savoir à quelle espèce d'êtres ils ont pu appartenir.
J'espérais pouvoir joindre ici, Monsieur, une notice détaillée sur le résultat de mes recherches et le plan du terrain fouillé ; mais différentes occupations ne m'ont pas permis, jusqu'à ce jour, de mettre en ordre les nombreuses notes que j'ai prises sur le terrain même, au moment de la fouille
[...] Je crois qu'il peut être suffisant, pour le moment, de savoir que j'ai trouvé plusieurs tombeaux en pierre dont il n'existe point d'analogue dans le pays, contenant des squelettes entiers ;
Que j'en ai fait transporter deux chez moi avec leur contenu ;
Qu'au pied et à la tête de tous ces tombeaux, sans exception, ont été trouvées cinq têtes posées symétriquement, le haut du crâne en bas ;
Qu'aucune de ces têtes n'étaient accompagnées du tronc ;
Qu'aucun tronc n'a été trouvé sans tête ;
Que beaucoup de squelettes entiers, d'une très grande taille, ont été trouvés à diverses profondeurs, sans que rien indique qu'ils aient été enterrés dans des cercueils de bois ou autre matière ;
Que l'un d'eux était couché sur des armes de fer que j'ai recueillies ;
Que ces armes sont une hache, une épée ou sabre court, et un poignard ;
Que j'ai également recueilli plusieurs grains de collier de formes différentes ; quelques ornemens en or et en cuivre recouverts d'une feuille d'or, et garnis de pierres ; beaucoup de morceaux de fer fort oxidé ; une épée ou sabre pareil à celui trouvé sous le squelette sus-indiqué ; plusieurs vases entiers, dont un en verre très mince, les autres en terre cuite de diverses formes, dimensions et couleurs, etc.
J'ai l'honneur, etc.
 " [Boucher de Perthes, Ant. Celt. et Antéd., 1849, t.1, p. 501-503].
On dispose également d'une variante : " En 1827, messieurs Baillon et Jourdain de Prouville découvrirent, à flanc de coteau, devant la porte de l'abbaye, un cimetière mérovingien qui livra 3 sarcophages trapézoïdaux dont les couvercles étaient arrondis. La tête des défunts reposait sur trois pierres. Dans chacun des sarcophages, 5 à 10 crânes provenant d'inhumations antérieures, avaient été disposés aux pieds et au niveau de la tête. Dans l'un de ces sarcophages, les crânes appartenaient à des enfants. Une inhumation masculine en pleine terre, contenant des armes, avait été protégée par les sarcophages postérieurs. La nécropole semble avoir été limitée par une enceinte formée de silex superposés.
Le mobilier, qui a été recueilli en dehors des sarcophages, a été offert en 1870 au musée d'Abbeville où il garnissait 3 vitrines. Il comprenait des armes en fer, des verreries, des céramiques en pâte noire qui renfermaient des charbons et de petits ossements, des "haches celtiques en silex", des bijoux en or et en bronze, un anneau, des perles en verre striées. Il est aussi fait mention d'une "croix gravée sur un carreau de pierre". Dès 1890, Van Robais ne décrivait cependant plus que trois objets des VIe-VIIe s. qui figurent au catalogue
[...] " [DRAC, Carte archéologique, 1995, n° 15 (mention du catalogue d'Abbeville 1902, n° 471-472)]
Boucher de Perthes, Ant. Celt. et Antéd., 1849, t.1, p. 136 (mention succincte) et p. 501 (copie intégrale de la lettre de M. de Prouville) [BMA, Hist. 4761/1 (Exemplaire dédicacé Boucher-de-Perthes)] - M. D'Orval en 1868, MSEA, t. 13, p. III-IV (annonce qu'il publiera une notice et un catalogue) - MSEA, t. 14, p. 455/6 (il dispose des notes de M. de Prouville et fera un catalogue des objets donnés), p. 464/5 (dans son rapport tiré des notes journalières et plans de M. de Prouville il insiste sur les têtes qui pourraient avoir été regroupées après un viol antérieur des sépultures). - Van Robais, BSEA 1888, p. 49. Lecture d'une note (non rapportée) sur 2 bijoux - Van Robais, MSEA, t. 17, p. 279, 280, et pl. IX (les 3 fibules).
Musée d'Abbeville, par legs des filles de M. de Prouville en 1870, l'ensemble présenté dans 3 vitrines [MSEA, t. 14, p. 465].
Le musée de St-Germain en Laye serait possesseur d'une partie des collections de B. de Perthes (non confirmé).
M. de Prouville : Deux tombeaux avec leur contenu, et les armes en fer trouvées sous un squelette (une hache, une épée ou sabre court, et un poignard).
Cuvier (?) : il observa des têtes [MSEA, t. 14, p. 466].
M. Hecquet d'Orval. En 1873, il possédait les notes de M. Prouville : son journal détaillé et ses correspondances avec M. Baillon [MSEA, t. 14, p. 455/6, et 464-6].
L'ensemble (sauf au moins les tombeaux) est présumé entreposé dans le sous-sol du Musée B. de Perthes, sans étiquetage permettant la justification.
Les fibules furent exposées, après la guerre, au Musée B. de Perthes (voir ci-dessous).




Mérovingien (Fin VIe et VIIe siècle) et divers
Août 1827 / Fouilles de Jourdain de Prouville (voir ci-dessus)
Fibules mérovingiennes (voir ci-dessus).
Fibule aviforme (Fin VIe et VIIe siècle), à umbo, formée d'une platine de bronze sur laquelle est fixée par des rivets une feuille d'or ornée d'ocelles filigranées et de verroteries rouges montées en bâtes dont l'une figure l'oeil. Au centre, umbo ovoïde orné d'une verroterie de couleur rouge. Longueur 4,7 cm. Type peu répandu dont des exemplaires sont connus dans le Boulonnais voisin. [La Picardie, berceau de France, Seillier, Catalogue de l'exposition de 1987, p. 126 (fig. 72)].
Petite plaque-boucle (VIIe siècle) en argent doré à plaque triangulaire zoomorphe portant trois rivets de fixation, boucle rectangulaire coulée d'une seule pièce avec la plaque et ardillon mobile. Plaque convexe en forme d'insecte, probablement une cigale ; deux petites verroteries rondes de couleur rouge formant les yeux ; deux grenats ou verroteries en amande posés sur paillons figurent les ailes. Longueur 4,7 cm. [La Picardie, berceau de France, Seillier, 1987, p. 126 (fig. 73)].

Photographies n° 2 et 3 d'après MSEA, La Picardie, berceau de France, Cl. Seillier ; n° 4 par J. Hérouart (Au musée, vers 1980) ; n° 5 DRAC, qui cite Van Robais, 1890a, pl. V.
Musée B. de Perthes. Ne sont plus présentées au public (2005).
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Dernière mise à jour de cette page, le 21 novembre 2006.